Greg Dunn
Tant mieux si vous êtes délibérément inutiles, joie de moucheron, beauté des pelages,
petite cuillérée de mondes extravagants.
cg in Qué wonderful monde
Nouveaux Délits, Coll. Les Délits vrais, n°1 - 2012
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Tant mieux si vous êtes délibérément inutiles, joie de moucheron, beauté des pelages,
petite cuillérée de mondes extravagants.
cg in Qué wonderful monde
Nouveaux Délits, Coll. Les Délits vrais, n°1 - 2012
Parfois, il y a des courts circuits entre les émotions, les sentiments… ça peut mettre le feu ou plonger l’esprit dans le noir… Pas le noir de l’amertume ou de la tristesse, non, juste la coupure d’électricité, la panne… et je ne sais plus ce que j’éprouve. Je sais juste que marcher se fait en mettant un pas devant l’autre, un pas après l’autre avec un peu d’attention pour voir où on met les pieds, mais toujours un pas après l’autre.
cg in Journal 2004
Mon amour est sans concession, mon amour est barbare. Pas assez dilué. J’aime ou je déteste. J’aime et tout doit brûler. Je cherche le diamant de l’homme, un cœur pur, une âme fraîche comme un torrent, une peau douce comme l’aurore. Je cherche un homme fort comme une femme et doux comme un chat.
cg in Journal 2008
Lisse absolu, la richesse est une double protection, rose sur mesure. Alors osez les reflets de surfeuses, balayage bord de mer et le sable en tube. Et n’oubliez pas, dîner en blanc, c’est élégant.
cg in Un vanity de vanités (Asphodèle 2012)
Je me sens entière et vaste, plein d’espace dans ma tête, dans mon cœur, bien en ce corps imparfait que je commence enfin de nouveau à accepter, regarder comme mien. Ce corps marqué par la maternité, une maternité difficile mais qui a fait de moi la femme que je suis aujourd’hui. Une femme que je regarde avec amour enfin, confiante dans mes forces comme dans mes faiblesses, parfaitement consciente que je peux souffrir encore, chuter encore et que la vie n’est que recommencement, multitude de morts et de renouveaux.
cg in Journal 2005
Obligée de m’asseoir.
L’imposture abstraite saigne le quotidien.
Tomber à genoux sur un grincement de parquet.
La langue plantée avec joie tisonne la gorge.
L’averse mouille la chapelle.
Passe la nacre d’un ange.
L’usure sent le vieil or, le charme des croix d’automne.
Un lierre a muselé les muses.
Territoire entrebâillé, chaos de chiendent, douce fêlure.
Le pain d’abeille prépare l’érosion des cathédrales.
Ce qui trouble les anges, est-ce un parfum de foudre ou bien de foutre ?
cg in Fugitive (Cardère 2014)
Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre.
En granit fracassé à la mer.
Tant de pêcheurs encombrent la rive et le soleil veut sa part de crème géologique.
Je glisse, toboggan, vers l’abime entraperçu sous la couture des océans.
cg in Fugitive (Cardère 2014)
Il y a une abeille au cœur des fleurs jaunes. Coronilles ? Une abeille, un miracle.
Le monde est devenu fou, il est cependant bien plus fragile que la Terre.
cg in A la loupe
poissons loufoques
nous quittons les fonds d’impasse
cg, Aujourd'hui est habitable
Les magiciennes désœuvrées tissent
Des sorcelleries poussiéreuses
Raccommodent au clair de terre
Des rêves dérisoires
Les poupées de songe bercent
Les pantins somnambules
Les nourrissent de blé trouble
De fleurs coupées à la kétamine
cg in Mystica perdita, 2009
Buisson des cuisses où croassent les crapauds.
Rumeur des langues qui lapent les pierres.
Bouillon noir des reins vrillés de trouille.
La vie et son implacable sentence de mort.
cg in Les mots allumettes
(Cardère 2012)
Cœur au ventre agacé par des spasmes violents, la vie qui veut sortir, qui veut naître à elle-même. Les monstres innocents enfantés par les humains, le génie atroce. La vraie beauté est terrifiante, elle surgit du chaos quand elle n’y conduit pas, création et destruction dansent ensemble jusqu’à la fin des temps. Vie et mort indissociables, tellement que c’en est inconcevable, terrible ! C’est pourquoi nous jurons du contraire, à corps et à cris, amour et haine.
cg, Aurillac, décembre 1999
in Calepins voyageurs et après ?
Ma princesse me raccroche au présent, tombée de son dragon,
elle m’offre une baleine.
cg in Jardin du causse, 2004
M'accepter telle que je suis, serrer la main à mes monstres et leur donner une chance de métamorphose. Embrasser la bête...
cg in Journal 1996
tu me dessine le galbe d’un poème ruisselant
coulée burinée de ta chevauchée
je suis l’extrême orient
un chant de pluie dans l’inassouvi des étreintes
tes cheveux humides dans la rousseur de ma paume
complices nous déshabillons la beauté
cherchons des pierres de lave sur la lune
noces de limon et de velours mouillés
la danse des mains ardentes
dans une vasque pleine d’écume
nous couchons à même la source buvons aux cascades
je suis ton île éblouie
tu es le vent qui suce mon âme.
cg in Flamme and co, 2013