Laurence Bonnet - La Baleine
Ma princesse me raccroche au présent, tombée de son dragon,
elle m’offre une baleine.
cg in Jardin du causse, 2004
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Ma princesse me raccroche au présent, tombée de son dragon,
elle m’offre une baleine.
cg in Jardin du causse, 2004
M'accepter telle que je suis, serrer la main à mes monstres et leur donner une chance de métamorphose. Embrasser la bête...
cg in Journal 1996
tu me dessine le galbe d’un poème ruisselant
coulée burinée de ta chevauchée
je suis l’extrême orient
un chant de pluie dans l’inassouvi des étreintes
tes cheveux humides dans la rousseur de ma paume
complices nous déshabillons la beauté
cherchons des pierres de lave sur la lune
noces de limon et de velours mouillés
la danse des mains ardentes
dans une vasque pleine d’écume
nous couchons à même la source buvons aux cascades
je suis ton île éblouie
tu es le vent qui suce mon âme.
cg in Flamme and co, 2013
Parfois, pourtant, je suis tant étourdie par la profusion de soleil, d'air, de parfums que je me mets à danser au rythme de ces ondulations qui naissent au creux de mon ventre et j'oublie alors tous les dangers tapis dans l'ombre, toutes les griffes prêtes à saisir !
cg in Journal 1996
D’une main l'amour nous donne des ailes,
mais dans l'autre, il tient une paire de ciseaux...
cg in Journal 1996
Une source pour mes soifs. J’ai besoin d’être étanchée, que les creux se comblent un peu, pour trouver la force et la sérénité afin de structurer la pâte des rêves. Concrétiser. Je sais que cela ne tient qu’à moi et c’est bien là mon défi. De la solitude, il me faut faire un joyau.
Cg in Journal 2006
Quelque part en Afrique
J’ai salué une zorille
Sur ma main une belle
Danaïde s’est posée
Tant ses ailes sont colorées
Je l’ai prise pour une fée
J’ai suivi des pluvians
Dans la vallée du Nil
Mais pas jusque dans la gueule
Des crocodiles où ils vont
Chercher de quoi se sustenter
cg in Animalerie, 2007
(poème pour les enfants)
La beauté redevient quête solitaire, y a-t-il vraiment à partager ? Où bien sommes-nous des bulles hermétiques et increvables qui se heurtent de temps en temps ?
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
(Ed. Nouveaux Délits - Coll. Les Délits Vrais n°2, 2012)
Elle a beau imaginer des boucliers
Des murs, des sacs poubelles
Elle ne sait pas arrêter le mal
Qui la dévore
Cette dissolution constante
La perte de contact avec elle-même
Qui est-elle, où est-elle ?
Comment a-t-elle pu être ainsi réduite
A n’être que le jouet de son mutisme ?
cg in Le baume, le pire et l'essence
Pieds-nus parmi les ruines
Nous, vagabonds
Avons tissé nos nids
De copeaux et de mousse
Et allons pisser dans la marge
Un jus de corde ambrée
Vin charnu des ombellifères
La croupe des horloges sabrée
L’épine fichée dans un tiroir
Et le sort en est jeté
cg in Mordre le temps de mort, 2013
J’ai voulu affronter la solitude pour trouver un sens à ma vie mais ma vie est un non-sens depuis toujours. Je détruis tout ce que j’ai entre les mains y compris moi-même. Je grimpe, je grimpe et puis attirée par le vide, je me jette à chaque fois de nouveau au bas de l’échelle.
cg in Journal 1993
J’écoute Wire. J’attends. Personne ne viendra… Il y a des éclairs dans le ciel, mais pas d’orage. Electricité à fleur de peau. Et je suis seule, encore et toujours. Les éclairs sont de plus en plus violents, c’est beau. Décidément le mois de mai est encore un mois électrique, comme l’an dernier, seulement l’an dernier, tout a carrément court-circuité dans ma tête.
Pas envie d’écrire. Je glande. J’attends. J’attends le vent, la tempête ou la mort… Non. Rien de si grave. Pourtant, selon l’horoscope, le jour est à la gravité cause Pluton…
Sex térioriser, sex primer, sex alter, sex clamer, sex cuser, sex iter, sex ister…
Masse sombre dans la nuit, ils s’avancent sans bruit, clameur sourde qui monte, ça y est le tonnerre a grondé. Je pense au poème d’Aloysius Bertrand sur l’orage.
cg in Journal 1993
La lumière de la cuisine porte dehors sur quelques mètres, puis c’est le noir, et dans le noir, le vent souffle et crache comme une bête. Sur la fenêtre, l’amoncellement des coquilles d’œufs vides prend des allures de tableau symbolique. Le ratafia me tord le ventre, on dira que c’est lui. Les croquettes dans la poêle tombent en morceaux, on dira que ce sont elles. J’apprends et sais de mieux en mieux contrer ma volonté, renoncer à ce que ma vie soit conforme à mes rêves, mais à l’intérieur le Rêve devient de plus en plus puissant.
cg in A la loupe
C’est à moi d’assumer ou de renoncer à cette femme qui cherche à naître. Femme ancienne et neuve tout à la fois, comme la lune. La fraîcheur m’enveloppe les épaules d’un châle humide, il est temps de rentrer.
cg in Journal 2001
La genèse et le péché originel
Ne furent pas au commencement
Violence, mensonge et culpabilisation
Amorcèrent le règne du patriarche
Le culte de la femme devient prostitution
La femme est asservie à l’homme
Prosternation.
Babylone devient la Grande Prostituée, mais toujours naissent les "fils de vierges". Immaculée Conception déclarera le pape en 1854, pour celui que l’on connaîtra pour des siècles et des siècles sous le nom de Jésus.
cg in Universelle