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FUSIONS POÉTIQUES - Page 105

  • Ivan Marchuk

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    J’ai voulu affronter la solitude pour trouver un sens à ma vie mais ma vie est un non-sens depuis toujours. Je détruis tout ce que j’ai entre les mains y compris moi-même. Je grimpe, je grimpe et puis attirée par le vide, je me jette à chaque fois de nouveau au bas de l’échelle.

     

    cg in Journal 1993

     

     

     

     

  • Franz von Stuck - Pluton - 1909

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    J’écoute Wire. J’attends. Personne ne viendra… Il y a des éclairs dans le ciel, mais pas d’orage. Electricité à fleur de peau. Et je suis seule, encore et toujours. Les éclairs sont de plus en plus violents, c’est beau. Décidément le mois de mai est encore un mois électrique, comme l’an dernier, seulement l’an dernier, tout a carrément court-circuité dans ma tête.

    Pas envie d’écrire. Je glande. J’attends. J’attends le vent, la tempête ou la mort… Non. Rien de si grave. Pourtant, selon l’horoscope, le jour est à la gravité cause Pluton…

    Sex térioriser, sex primer, sex alter, sex clamer, sex cuser, sex iter, sex ister…

    Masse sombre dans la nuit, ils s’avancent sans bruit, clameur sourde qui monte, ça y est le tonnerre a grondé. Je pense au poème d’Aloysius Bertrand sur l’orage.

     

    cg in Journal 1993

     

     

     

     

     

     

     

  • Ivan Marchuk

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    La lumière de la cuisine porte dehors sur quelques mètres, puis c’est le noir, et dans le noir, le vent souffle et crache comme une bête. Sur la fenêtre, l’amoncellement des coquilles d’œufs vides prend des allures de tableau symbolique. Le ratafia me tord le ventre, on dira que c’est lui. Les croquettes dans la poêle tombent en morceaux, on dira que ce sont elles. J’apprends et sais de mieux en mieux contrer ma volonté, renoncer à ce que ma vie soit conforme à mes rêves, mais à l’intérieur le Rêve devient de plus en plus puissant.

     

    cg in A la loupe

     

     

     

     

     

     

  • Jack Barnosky - Baby jesus in the dumpster

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    La genèse et le péché originel

     Ne furent pas au commencement

    Violence, mensonge et culpabilisation

    Amorcèrent le règne du patriarche

     

    Le culte de la femme devient prostitution

    La femme est asservie à l’homme

     

    Prosternation.

     

     

     Babylone devient la Grande Prostituée, mais toujours naissent les "fils de vierges". Immaculée Conception déclarera le pape en 1854, pour celui que l’on connaîtra pour des siècles et des siècles sous le nom de Jésus.

     

    cg in Universelle

     

     

     

     

  • Bahram Hajou

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    J’endosse le reluisant costume de la victime, je suis victime de tant et tant d’injustices, c’est tellement trop injuste. Et au loin, la machine rote et les abeilles flottent, et je coupe un à un tous ces liens débiles qui me relient à cet autre clown de mon espèce. Vilaine, moche et si ridicule histoire. Plus désolante que désopilante. J’ai trop pris de coups invisibles, sans marque, tout mon corps à l’intérieur est devenu un gros hématome.

     

    cg in A la loupe

     

     

     

     

     

     

  • Penny Hardy - You blew me away

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    Tu me déchires, tu m’ouvres les yeux. Pas de ventre, pas d’appel chaud et humide, seulement le vent sec sur le désert, le vent de l’âme. Je sens, je me raconte, je rêve, c’est bon. J’ai trouvé ce que tu cherches, tu devrais m’envier.

     

    cg in Journal 2001

     

     

     

     

  • Yuri Pervushin

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    Mais ce qui est charmant chez moi, c’est aussi de l’immaturité et quand je joue à la mature, je deviens dure alors mieux vaut, effectivement, m’aimer comme je suis, un peu comme on aime les oiseaux, juste pour le plaisir de les voir vivre en liberté, offrant le spectacle d’eux-mêmes sans se soucier de savoir s’ils font bien ou pas. On peut me parler, me regarder, me toucher même contrairement aux oiseaux, mais on ne peut m’enfermer, me nourrir de graines chaque jour identiques, me dicter les moments où il faut dormir, les moments où il faut chanter, car alors je perds mes couleurs, ma voix… Ne restent plus que mes serres et un bec clos et acéré. Je me laisse mourir ou je tue mon geôlier. Symboliquement bien entendu, car je souffre terriblement de blesser les êtres qui m’ont donné leur amour. Je cherche à les protéger de ma tristesse mortelle, je me force même parfois à leur donner l’illusion que je chante encore et que ma foi, les graines de ne sont pas si mauvaises même si je rêve de manger des fleurs…

     

    cg in Journal 2001

     

     

  • Andrew Wyeth

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    Je deviens folle, j'ai avalé la clé. Les autres fuient lorsque j'ai trop de joie, fuient quand j'ai trop de peine.

     

    Certains cafards sont plus cruels que d'autres, je voudrais bien le ranger dans un coin mon mal-être, attendre que ça passe, mais il y a des choses qui ne passent pas, qui s’amplifient au contraire à trop bouffer du dépit. Des cafards qui prennent tant de place qu’ils finissent par vous pousser dans le vide.

     

    Cg, août 1997, Geleen, Hollande

    in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

  • Gustave Doré - Lac en Ecosse après l'orage

    Gustave Doré -Lac-en-Ecosse-apres-l-orage.jpg

     

    LA QUESTE

     

    À la croisée des chemins où plus un loup ne hurle, dans un nid de joncs et de brume au pied d'un calvaire brisé, j’ai trouvé le livre des ombres qui pleurent. Le livre des terreurs qui grouillent. Le livre du sang versé. Le livre des bûchers et celui de toutes les trahisons. J’ai fait vœu alors d’être l’une de ces marcheuses, cœur en bandoulière, qui n'ont de cesse de chercher le livre des lumières.

     

    cg 1999

    in Oniromancie

     

     

     

  • Fiona Watson - Full circle

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    Nous longeons une vallée, sa veine d’argent parsemée de gros galets polis, après quelques jours bien chargés, débordants de rebondissements imprévisibles. L’insouciance se mêle à la crainte, celle de faire erreur mais que puis-je faire d’autre, sinon essayer, chercher à tâtons ; goûter à tout sans émettre de jugement, me satisfaire du présent, y trouver les clés, le sens au-delà des significations. Jeter sur la page quelques poussières d'images ramassées au hasard, caprices de ma mémoire.

     

    cg, février 1999, au retour de Florence via Trento, Italie.

    in Calepins voyageurs et après ?