Antoni Clavé - Ankos
La poésie prend de l’ampleur c’est un signe
Lance-pierre des muselés la poésie pour dire
Quand dire est interdit
cg in Guerre et autres gâchis,
Ed. Nouveaux Délits 2014
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La poésie prend de l’ampleur c’est un signe
Lance-pierre des muselés la poésie pour dire
Quand dire est interdit
cg in Guerre et autres gâchis,
Ed. Nouveaux Délits 2014
Moi ce que je veux, c’est rêver avec lui, rêver de lui, rêver pour lui, l’aimer comme peuvent aimer les sorcières.
cg in Journal 1995
Cette culture détransée a perdu le sens, l’essence, l’essentiel.
La musique nourrit les cellules, comme les parfums, les lumières…
La basse qui avale, engloutit les sons dans une matrice aquatique.
cg in Journal 2005
Mais ce qui est charmant chez moi, c’est aussi de l’immaturité et quand je joue à la mature, je deviens dure alors mieux vaut, effectivement, m’aimer comme je suis, un peu comme on aime les oiseaux, juste pour le plaisir de les voir vivre en liberté, offrant le spectacle d’eux-mêmes sans se soucier de savoir s’ils font bien ou pas. On peut me parler, me regarder, me toucher même contrairement aux oiseaux, mais on ne peut m’enfermer, me nourrir de graines chaque jour identiques, me dicter les moments où il faut dormir, les moments où il faut chanter, car alors je perds mes couleurs, ma voix… Ne restent plus que mes serres et un bec clos et acéré. Je me laisse mourir ou je tue mon geôlier. Symboliquement bien entendu, car je souffre terriblement de blesser les êtres qui m’ont donné leur amour. Je cherche à les protéger de ma tristesse mortelle, je me force même parfois à leur donner l’illusion que je chante encore et que ma foi, les graines de ne sont pas si mauvaises même si je rêve de manger des fleurs…
cg in Journal 2001
Je deviens folle, j'ai avalé la clé. Les autres fuient lorsque j'ai trop de joie, fuient quand j'ai trop de peine.
Certains cafards sont plus cruels que d'autres, je voudrais bien le ranger dans un coin mon mal-être, attendre que ça passe, mais il y a des choses qui ne passent pas, qui s’amplifient au contraire à trop bouffer du dépit. Des cafards qui prennent tant de place qu’ils finissent par vous pousser dans le vide.
Cg, août 1997, Geleen, Hollande
in Calepins voyageurs et après ?
LA QUESTE
À la croisée des chemins où plus un loup ne hurle, dans un nid de joncs et de brume au pied d'un calvaire brisé, j’ai trouvé le livre des ombres qui pleurent. Le livre des terreurs qui grouillent. Le livre du sang versé. Le livre des bûchers et celui de toutes les trahisons. J’ai fait vœu alors d’être l’une de ces marcheuses, cœur en bandoulière, qui n'ont de cesse de chercher le livre des lumières.
cg 1999
in Oniromancie
Nous longeons une vallée, sa veine d’argent parsemée de gros galets polis, après quelques jours bien chargés, débordants de rebondissements imprévisibles. L’insouciance se mêle à la crainte, celle de faire erreur mais que puis-je faire d’autre, sinon essayer, chercher à tâtons ; goûter à tout sans émettre de jugement, me satisfaire du présent, y trouver les clés, le sens au-delà des significations. Jeter sur la page quelques poussières d'images ramassées au hasard, caprices de ma mémoire.
cg, février 1999, au retour de Florence via Trento, Italie.
in Calepins voyageurs et après ?
Dans mes rêves, je marche sur une route déserte, paysage vide, lande brûlée.
Je parle aux pierres et au ciel de métal.
Cg, août 1997, Geleen, Hollande
in Calepins voyageurs et après ?
Voyages à l'intérieur du voyage, aussi précieux que la lumière du matin,
ce baume qui dissipe les brumes et nous tire hors du sommeil.
cg, août 1997
in Calepins voyageurs et après ?
Je me trouve tout près de la maison maintenant, dernier lieu de transition. Une clairière dans les bois, le coucou chante, les grillons grillonnent. Le ciel s’est couvert mais l’air est encore doux, le vent fait voguer les arbres. Là-bas dans le Tarn, je ne suis plus chez moi et ici, chaque fois que je reviens d’un ou plusieurs contrats, je ne sais plus où je suis. A force de parcourir le monde, c’est comme si je n’avais plus les pieds dessus. Je suis intermittente dans tous les domaines, professionnel comme privé. Intermittente de la vie ? Et le reste du temps, j’écris.
cg, le 13 mai 2002
in Calepins voyageurs et après ?
PRÉSAGE
Droit devant un ciel qui fonce
Et fronce des sourcils d’orage
cg in Petit livre des illuminations simples
jouer n’est pas si facile
certains adversaires sont redoutables
vous perdez des points
quiproquo
partie piratée
le jeu n’est plus vôtre
mais celui d’un autre
Les points sont pour lui
cg in Le jeu
J'aime le jasmin, la liqueur de lotus, le nectar des rêves
et le miel de la mer.
J’aime les mots, ces alcools, que l’on découvre parfois
au fond d’un placard oublié.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
Noces dans un jardin adossé à la dormance. Érosion de l’épice.
Mon nom tracé au parfum.
La conscience décousue rayonne.
Une volupté violente gicle des fissures d’enfance.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
CALEBASSES RENVERSÉES
Terre rouge
Serpent vrillé
Fumée féroce
Ciel gobé
S’ouvre la fleur
Draps maculés
Ruse initiale
Sang de poulet
Fleur intacte
Serpent rouge
Terre grillé
cg in Ailleurs simple
(Ed. Nouveaux Délits 2012)