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FUSIONS POÉTIQUES - Page 107

  • Stephan Fürnrohr

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    Contempler jusqu'à renverser le monde, passer de l'autre côté du fameux miroir. Le verre conjugué à la lumière est une porte, l'eau mariée au ciel est une porte également. Le reflet devient réalité à part entière et l'autre dans le reflet, c'est moi, mais ce n'est pas moi. Cela me ramène encore à l'idée du double dans le miroir qui se met à vivre d'une vie propre. Où finit le conte et où commence le cauchemar?

     

    Et si le double du miroir possède lui aussi un miroir ? Et nous voilà, multipliés à l'infini, un sens au mot éternité.

     

     

    cg in Journal 1997

     

     

     

     

     

  • Stephan Fürnrohr

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    Tant de bouches assoiffées, d’offrandes transparentes à la coupe du monde.

    Oublier les mots, manger les mots. Chamade des nerfs. Neige majuscule.

    Césure magicienne, le geste qui ouvre la mer.

     

    cg in Le poulpe et la pulpe

    (Cardère éd. 2011)

     

     

     

     

  • l'oeil & la plume : complainte des mendiants de la Casbah & de la petite Yasmina tuée par son père ( fragment VII )

    à lire sur : http://jlmi22.hautetfort.com/

     

    casbah ismail-ait-djaferneg VII.jpg
    texte de ismaël ait djafer  1951                                                                  collage jlmi  2014

     

    Je vous insulte

    Hyènes et chacals

    Avec toutes les injures de mon

    Alphabet

    Et je vous jette au crâne

    toutes les potiches de mon

    impuissance

    Car

    Hyènes et chacals

    Vous meublez le long tunnel de votre ennui

    Des dimanches et des jours creux

    Avec le casse-croûte des faibles

    Et vous en tapissez les murs avec la chair

    De poule des gens qui dorment dans les

     

    Igloos des nuits d'octobre

    Parlez-moi

    De plaisirs quand les gens criant famine et

    Désolation

    Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes

    Et battent

    Les tambours de leur misère

    Sur une place publique

    Personne

    Ne s'arrête

    Rien ne compte plus

    Que ce vide des ventres

    A combler qui résonne comme une orgue

    Dans les crânes des abrutis satisfaits

    Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux

    Que vous ne grattez pas?

    Comment pouvez-vous avaler la pâtée

    Gens de cravates et parfums que les cravates

    N'étranglent

    Pas et que le parfum

    N'étouffe

    Pas?

    Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,

    Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre

    Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos

    Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau

    Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner

    Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire

    Faux

    Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,

    Décortiquer la croûte

    D'un poème

    Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit

    Se dire comblé

    Se dire ravi

    Se dire heureux

    Se dire bon

    Se dire humain

    Quand les saltimbanques de la misère

    Chantent

    Et dansent

    Le ballet des petits pains devant des banquettes vides

    Quand les clowns

    poussifs

    Epoumonés

    Tuberculeux

    De la charité

    Soufflent dans le tube de leur intestin grêle

    Pour bien vous montrer qu'il est

    Vide

     

     

    (d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié  par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).

     

    Source   http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...

     

     

     

  • Aleksandra Waliszewska

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    L’ART DU NŒUD

      

    Je flaire l’aigre du désir

    La puante imagination

    Des abîmes humains

     

    Lente infection des morsures

    Dont aucun ne sait voir les traces

     

    Géhenne ordinaire

    Autolyse résigné

    Au lit de l’angoisse

    Rages entrailles

    Savamment ligotées

    L’art du nœud

    Et les nœuds du lard

     

    Je veux en découdre

    Absoudre l’absurde !

     

    Un cœur

    Qui soudain a des crocs

    S’auto-dévore

    Vendanges lycanthropes

    A la vulve du monde

    Ça m’aide la nuit

    A raccommoder mes étoiles

    A faire jonction

    Emeute solaire

     

    Au cadran j’ai rongé les angles

    Les ai polis de ma langue

    Pour en faire le cercle

    Aléatoire

    Non parfait

     

    Le cercle rugueux

    Du réel

     

     

    cg, 2006 in Trans(e)fusées

    (à paraître chez Gros Textes en 2015)

     

     

     

     

     

  • Elaine Alibrandi - Onset

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    La musique jette ses filaments, son fin réseau de capillaires, elle m’appelle… Et puis de nouveau les intuitions. J’ai quelque chose à apprendre ici en ce lieu, à lâcher en ce lieu de retrait, avec la grande ourse à l’aplomb de ma tête. J’entends bêler au loin. Un son étrange.

    Rien n’a de sens, tout a un sens.

     

    cg in Journal 2005