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FUSIONS POÉTIQUES - Page 113

  • Edgar Degas - Après le bain, femme nue s'essuyant la nuque -1898

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    Laver ses sens et se faire confiance. Le quotidien nouveau est là. Aussi limpide, aussi simple et évident qu’une fleur de véronique, une évidente beauté. La vie ne peut pas être qu’une longue et interminable suite de conflits et de problèmes. Il faut un temps pour le rire et pour la fête, pour respirer à pleins poumons, chanter, aimer, délivrer le corps. Je veux du bonheur maintenant, du bonheur tout simple, bon comme du pain frais.

     

     

    cg in A la loupe, tout est rituel, 2013

     

     

     

     

     

  • Christopher L. T. Brown

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    L’homme sans racine s’enfauve, s’enrapace.   Sans racine, l’homme s’en meurt, s’enfuit et ne revient plus au lieu mythique où il a laissé son cœur. Un cœur nouveau né abandonné qui sait à peine battre mais qui pourtant cogne, résonne comme un tambour.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

     

     

  • Adolph Gottlieb - Burst

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    LÀ-BAS

     
    Le cri du coq jaillit du bord de l'aube
    Il y aura des œufs à ramasser

    Une gamine dans la cour tire sur sa robe
    Et s’en court au pré pas encore fauché
    Des nuées d'oiseaux sur son passage
    Croassent de sombres avertissements
    Là-bas au loin la grande faucheuse
    Cogne aux tambours de l’enfer
    Mais l’enfant ignore le présage
    Elle court et saute les barrières


    L'air est suave, pur, ni fumées, ni poudre
    La folle fillette papillonne en chantant
    Une comptine à conjurer la foudre
    Sur ses lèvres rose sang
    Elle a les joues rouges et les yeux qui brillent
    Quand elle atteint le ruisseau
    A son front des gouttes perlent et scintillent
    Elle sourit, elle est joyeuse, il fait chaud


    A genoux sur le sable au bord de l'eau
    Elle ferme les yeux et offre un beau visage
    L’oreille aux bruissements des roseaux
    Aux fleurs, au soleil nouveau-né
    Avec toute la ferveur de son âge
    Au vent qui chuchote leurs secrets
    Promet d’être sage comme une image
    Et envoie au ciel un vœu de paix


    Le monde soudain déboule en rafales
    L’enfant sans un cri bascule en arrière
    Tombe comme tombent aussi les pétales
    Des petites fleurs changées en suaire
    Pas de place pour l’enfance à la saison des guerres
    Et pas de tombeau pour les fillettes inconnues
    Seuls des fleuves de haine qui s’en retournent à la terre
    Et des fleurs qui saignent sous les balles perdues

     
    Le cri du coq jaillit du bord de l'aube
    Il y aura des corps à ramasser.

      

       cg, texte original de 1994, paru dan Pandémonium 1 (ed. Clapàs 2001)

    version remaniée pour Guerre et autres gâchis (Ed. Nouveaux Délits 2014)

     

     

     

     

  • Hilde Pollak - Onhe title (tänzerin) - 1930's

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    Cette réalité tangible, visible, audible, dans laquelle nous évoluons sinon verticalement, au moins horizontalement, au gré de nos pensées et de nos perceptions. Réalité qui nous conforte dans cette idée du moi, dur comme fer qu’il existe, chacun en est la preuve pour soi…et pourtant nous sommes bien ennuyés quand il faut le définir ce moi. Pour masquer notre ignorance, nous nous construisons une personnalité à l’aide de goûts, de préférences, d’aversions, de projets, d’ambitions. Nous nous approprions certains sentiments, émotions plus que d’autres et nous en faisons ce que nous appelons notre caractère et nous sommes rarement d’accord avec la description qu’en font les autres. C’est normal, personne ne nous connaît vraiment (et pour cause qui pourrait connaître ce qui n’existe pas parce que sans cesse changeant…) alors nous nous drapons d’un sentiment de solitude que nous attachons avec une ceinture d’apitoiement sur soi. Qu’on y réfléchisse un peu trop et survient l’angoisse, l’ego qui se sent menacé d’inexistence.

     

    Nous voudrions être comme ci ou comme ça, mais hélas les miroirs sont parfois cruels, alors nous nous trouvons des raisons pour continuer à consolider le mythe d’une façon de plus en plus complexe, afin qu’il ne puisse pas être réduit au néant. Vu sous cet angle là, c’est épuisant de vivre !

     

    cg in Journal 1999

     

     

     

     

  • Moony Khoa Le - Water Walker

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    ...chercheuse d’absolu a du mal avec le côté pratique des choses. Le côté terre à terre. Je manque de terre et de feu, on le sait bien. Je navigue dans les eaux et dans les airs, un univers de bulles. Plénitude ou illusion, un poisson volant. Et le plus fou, c’est que j’en ai vu des poissons volants, des immenses et j’en ai même promené quelques-uns...

     

    cg in Journal 2006

     

     

     

  • Nils Udo - The nest

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    Le coucou clame son forfait et les oiseaux plus convenables achèvent la construction des derniers nids. Un chien aboie comme il se doit. Ça pépie, ça ricane, ça siffle et bourdonne. Le grand jardin qui m’entoure ne cesse de m’extasier. J’ai décidé de faire de mon quotidien, un sanctuaire.

     

    cg in A la loupe

     

     

     

     

     

  • Eva Riley - Lost in the Storm – Mind of Riley, California

    Eva Riley Lost in the Storm – Mind of Riley, California .jpg

     

    Un homme, la nature. Avec ça je suis heureuse à condition que… Toujours les conditions ! Que tout soit en parfaite harmonie y compris mes accès de folie, de sauvagerie. La nature aussi à ses orages, ses tornades…

     

     

     

    Cg, sur la route pour Santa Maria de Feira, Portugal, juin 2000 

    in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

     

  • Clark Little

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    Sur moi, passent les vagues de tristesse et les sourires, le calme et les frissons de l’anxiété, elles passent et il m’arrive de pouvoir les contempler d’une façon sereine.

     

    cg in Journal 1998

     

     

  • Zinzi de Brouwer - Return to Neverland

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    De la fleur à l’arbre tout cherche à croître, chacun à son rythme, croissance, jouissance.  Apprendre à goûter sans l’immédiate torsion du désir qui creuse son trou, son manque.

     

    Transmutation, âge de plomb, la leçon que nous palpitent tous les papillons de nuit. Accepter l‘impermanence, la pépite si précieuse du présent. Sentir le fourmillement des racines, la plante des pieds.

     

    Longuement s’étirer vers le ciel.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008

     

     

     

     

  • Emmanuel Correia

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    Crise

     

    Attendre en silence

    que le temps se penche

    dans une pièce vide,

    dépose une ride.

     

    Doucement sur mon front,

    trace un sillon

    de ses doigts lisses

    où sagesse s’immisce.

     

    Nue sur une chaise,

    que l'esprit se taise,

    les mains ouvertes,

    en éveil.

     

    Ceinte de murs blancs,

    je vide l’écran.

    Libérée de l’image,

    je balaie le passage

    et j'attend.

     

    J'attendrai

    infiniment

    l'éternité.

     

    Malgré la vie, ses ravages,

    malgré la nuit prise de rage,

     

    j'attendrais immobile

    que le flux cesse,

    pour atteindre mon île.

     

    Une île tendre,

    douce peau,

    souffle chaud,

     

    vent dans les voiles

    d'une lointaine étoile.

     

    cg in Les années chiennes

    (textes de jeunesse publiés en 2007)