Aleksandra Waliszewska
Ange ou démon? Je m'égare
et avant tout en moi-même !
cg in Journal 1997
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Ange ou démon? Je m'égare
et avant tout en moi-même !
cg in Journal 1997
Seule, je ne cherche rien. Rien à fuir, rien à quitter.
cg in à la loupe
Sextant dans l’échancrure
Je serai l’empreinte de ton archet
Abrupte-moi, combe et entaille
Calligraphie-moi du regard
Capture-moi, façonne mon corps
Noie-le en des creux étranges
Territoire liquide d’ombres et chimères
Libère-moi de toute nostalgie
cg, 2013
Je vous insulte
Hyènes et chacals
Avec toutes les injures de mon
Alphabet
Et je vous jette au crâne
toutes les potiches de mon
impuissance
Car
Hyènes et chacals
Vous meublez le long tunnel de votre ennui
Des dimanches et des jours creux
Avec le casse-croûte des faibles
Et vous en tapissez les murs avec la chair
De poule des gens qui dorment dans les
Igloos des nuits d'octobre
Parlez-moi
De plaisirs quand les gens criant famine et
Désolation
Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes
Et battent
Les tambours de leur misère
Sur une place publique
Où
Personne
Ne s'arrête
Rien ne compte plus
Que ce vide des ventres
A combler qui résonne comme une orgue
Dans les crânes des abrutis satisfaits
Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux
Que vous ne grattez pas?
Comment pouvez-vous avaler la pâtée
Gens de cravates et parfums que les cravates
N'étranglent
Pas et que le parfum
N'étouffe
Pas?
Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,
Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre
Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos
Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau
Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner
Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire
Faux
Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,
Décortiquer la croûte
D'un poème
Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit
Se dire comblé
Se dire ravi
Se dire heureux
Se dire bon
Se dire humain
Quand les saltimbanques de la misère
Chantent
Et dansent
Le ballet des petits pains devant des banquettes vides
Quand les clowns
poussifs
Epoumonés
Tuberculeux
De la charité
Soufflent dans le tube de leur intestin grêle
Pour bien vous montrer qu'il est
Vide
(d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).
Source http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...
L’émergence d’une rumeur
Derrière la cloison
Laisse partir les derniers
Convois du vide
cg, 2013
L’ART DU NŒUD
Je flaire l’aigre du désir
La puante imagination
Des abîmes humains
Lente infection des morsures
Dont aucun ne sait voir les traces
Géhenne ordinaire
Autolyse résigné
Au lit de l’angoisse
Rages entrailles
Savamment ligotées
L’art du nœud
Et les nœuds du lard
Je veux en découdre
Absoudre l’absurde !
Un cœur
Qui soudain a des crocs
S’auto-dévore
Vendanges lycanthropes
A la vulve du monde
Ça m’aide la nuit
A raccommoder mes étoiles
A faire jonction
Emeute solaire
Au cadran j’ai rongé les angles
Les ai polis de ma langue
Pour en faire le cercle
Aléatoire
Non parfait
Le cercle rugueux
Du réel
cg, 2006 in Trans(e)fusées
(à paraître chez Gros Textes en 2015)
Sacrilèges, nuits exsangues barbares
Nécromanciennes scarifiées de songes
Sanctuaires de félidés, de lunes dévorantes
Nuits braconnières, souveraines insolentes
Nuits renardes
Aux bras des vénusiennes
cg in Claques et Boxons
(Ed. Nouveaux Délits 2013)
La musique jette ses filaments, son fin réseau de capillaires, elle m’appelle… Et puis de nouveau les intuitions. J’ai quelque chose à apprendre ici en ce lieu, à lâcher en ce lieu de retrait, avec la grande ourse à l’aplomb de ma tête. J’entends bêler au loin. Un son étrange.
Rien n’a de sens, tout a un sens.
cg in Journal 2005
Mystérieux territoires de résonances. Franchir les frontières par inadvertance.
L’exode des certitudes maintient en éveil.
Nécessité vertigineuse de la métamorphose.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Invente-moi une chambre
La rose d’argile
L’effervescence des draps
Le songe sucré de nos salives
cg 2013
Sous nos ailes tremblantes
Je serai ta chute
Résurgence dans l’immensité
Irrigue-moi
je serai ton sillon sauvage
Vertige-moi de fêlures, effluves
Goûte-moi fête-moi
Fouille-moi de ta marée montante
Bouscule-moi abreuve-moi
Accomplit-moi
Je veux tressaillir
Sous le subterfuge de tes doigts
cg, 2013
Voici les clés de nos âmes
Les lames de neige
D’où jaillit lumineux
Un anneau fragile
cg in Aujourd'hui est habitable, 2014
L’homme abattu s’est mis à ramper. Son empreinte n’est pas lisse comme celle du serpent. La chair exposée aux rayonnements, aux radiations a noirci. La peau depuis longtemps est tombée en lambeaux de pluie, en parchemins, en poussières. Le verbe a été effacé des mémoires. La mémoire n’est plus qu’une passoire, elle n’est plus que le trou par où filent les étoiles.
cg in Chroniques du hamac, 2008
C’est la saison, la belle saison
Des parades politiques publicitaires
Militaires mensongères
Paroles paroles paraboles
Bon lait cathodique
À tous les foyers du monde !
Brouillards matinaux laxatifs longue durée
Paranoïa planquée paravents pare-brise
Pare-chocs pare-balles pare-tout
Sauf des parangons de bêtise
Chacun sa part
Lèche mon parabellum
Et paix aux paradis fictifs fiscaux
Ô mon beau parachute à dorer !
Paroxysme des parodies temps bénis oui-oui
De paramnésie paraphrase paraphasie
Bazar du paraître contre bon cœur paralysé
Acte de soumission à parapher chaque jour
Et avec le sourire s’il vous plait !
Riez
Applaudissez
C’est bien
Continuez !
extrait de Pandémonium II
en ligne sur : http://jlmi22.hautetfort.com/
Tu es la Terre, principe yin redoublé, non mutable. J’enfante. Je suis la masse pressée, compressée de tous les cadavres de la création. Je donne vie et la vie se donne à moi. Que dois–je faire d’un oracle pareil ? Il m’est demandé de tout donner, tout donner puisque de toute façon, tout revient à la terre. Et je suis si seule, si seule dans cet univers. La Terre porte la vie mais qui donc porte la Terre ?
cg in Journal 2008