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FUSIONS POÉTIQUES - Page 112

  • Sylvie Pioli - Côte d'Opale, le cap Blanc-Nez - 2008

    Sylvie Pioli Côte d'Opale, le cap Blanc-Nez 2008.jpg

     

     DES CORPS A LA MER

     

    Nos mains sont des goélands

    Ma bouche un coquelicot 

    Sur les falaises de tes côtes

    Mon artère salée

    Tes poumons marées

    Ton sang d’écume

    Sur le sable de mon ventre

    Mes cheveux sont les algues

    De ta langue lagune

    Mes seins se font dunes

    Roule la houle

    De mes hanches

    Pour ton pied bateau

    Mes yeux sont des récifs

     

    cg 2013

     

     

     

     

     

  • Sophie Wilkins - Angelique

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    Tu restes encore sur cette terrasse. Tu contemples les pigeons, le soleil à travers leurs ailes, la vieille fontaine… Tu pleures ? C’est tout ce que l’on gagne à éplucher des souvenirs. Te voilà piégée. Ton cœur se transforme en éponge. Ce sentiment de paix te déchire ? Tu préférais te battre ?

     

    Cg 2001

    in Cours !

     

     

     

     

     

  • Junko Oki - Woky Shoten (Textile Art)

    Junko Oki Woky Shoten.jpg

     

    L’élan suave oui, de l’amour

    Cette vague confuse et malicieuse

    Nous la laisserons parcourir les ravins

    D’églantiers et de marguerites

    Même si l’inquiétude grouille

    Sous la rocaille

    Puis nous fuguerons vers les friches

    Les montagnes en fleurs

    Avant que la cellule et l’effroi

    Les mailles envers endroit

    Les crochets du givre

    Ne déchirent nos duvets

     

    cg in Mordre le temps de mort, 2013

     

     

     

     

     

  • La croix du corbeau

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    (c) inconnu

     

    Les feuilles sous ses pas, crissent comme du verre. La croix du corbeau pèse lourd et un suaire de glace a figé toute sève. Le ciel est blanc jaunâtre, comme gros de neige. Les chênes fluets semblent bois mort. Tout en marchant, ses pensées ne cessent de revenir à lui. Elle l’avait laissé dans l’été d’un lit d’amour, brûlant de fièvre, enflé de désir, tout au bord de l’automne. Puis l’automne l’a consumé et elle ne sait plus où elle a jeté ses cendres. Maintenant elle marche et tout en elle n’est que silence et engelures. Lorsque le linceul de feuilles se perd sous le béton, elle peut encore entendre son crissement de verre. Elle marche dans une ville noire aux passants gris. Elle marche, laissant derrière elle des morceaux de mémoire que personne ne ramasse. Quand elle arrive devant le trou d’où s’échappe la chaleur souterraine, elle descend une à une les marches et disparait dans un souffle de rame.

     

     

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    (c) Brad Downey

     

    On ne la vit jamais ressortir, d’aucuns trous de la ville. Certains disent qu’elle a rejoint le peuple des rats, d’autres qu’elle est devenue reine d’un tripot dans une station désaffectée. On dit tant de choses et puis on ne dit plus rien.

    Le printemps est revenu, les lits d’amour ont fleuri, des petits corbeaux sont nés. La mort est enterrée, pour un temps qu’on voudrait croire éternel.

     

    cg, 2012

     

     

     

    - Ceci est la 4444ème note de ce blog -

     

     

     

  • Vicky Van Dort - Old mirror

     

    Vicky Van Dort.jpg

     

    Avant qu’il ne faille démêler

    Dans la chambre d’automne

    Le pelage et les ronces

    Le miroir aux corneilles

    Et les linges souillés

    Il nous faudra suivre

    Le sentier de cire

    Trouver la gâtine

    Où l’on a brûlé les lucioles

    De nos crânes roussis

     

    cg in Mordre le temps de mort

     

     

  • Aliza Razell

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    Briser la glace, et puis patience... Un frôlement, un battement infime, et au moment de l'échange, la traversée des murs intimes. Une seconde à peine pour retrouver la surface, ne pas laisser passer cette chance !

     

    cg in Les prisons intérieures

     

     

  • Maria José Jacinto

    Maria José Jacinto.jpg

     

    NOIR NÉANT NIENTE

     

    comment ne pas suer noir

    lorsqu’on est ainsi plongé

    sans lune sans étoile

    sans même une odeur de nuit

    en ce néant qui avale

     

    sel au vif des faiblesses

    plaies non cicatrisables

    à chaque plein exhibé

    une cavité creusée

    par le manque

     

    sur mes lèvres

    vaines morsures

    la mélodie fielleuse

    des suicides interdits

    ne pas souffrir

    d’extrême inanité

    que de mon cœur concave

    jaillisse la source

    de tout cet amour

    que je n’ai pas connu

     

    que cessent attentes

    espoir assassin

    que mes failles

    soient passages

    et que m’emporte

    le flux

    le courant

    tous remparts

    dissouts 

     

    in Mon collier de sel

     

     

     

     

  • Sarah Hermans

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    CÉLÉBRATION

     

     
     
    Sève de joie
    se réjouir
    c’est jouir encore
     
    alors célébrons !
    célébrons nos ennuis
    les cieux qui nous tombent sur la tête
    tous ces maux qui nous éreintent
    ces manques qui fragilisent
    célébrons les blancs à remplir
    les fosses à combler
    les oiseaux qui n’ont pas encore
    appris à voler.
     
    célébrons la colère, la rage, la peur
    la jalousie, le dégoût et la rancœur
    respirons à plein poumons
    le grand air du rire
     
    sève de joie
    lumière qui danse
    entre les herbes folles.
     
     

     

    cg 2000

    in Philosovie