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FUSIONS POÉTIQUES - Page 114

  • Alain Laboile

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    J’ai toujours cette image de deux enfants, peut-être les premiers, peut-être les derniers, cheminant en silence, seuls et étrangement unis. Vers quoi marchent-ils ? Sur quel fil invisible sont ils en équilibre ? Lequel a t-il le pas le plus sûr ? Qui lâchera l’autre le premier ?

     

    La petite fille qui croit avoir des ailes ou le petit garçon qui préfère marcher en aveugle ? Peut-être ont-ils tous deux des ailes et ils ne le savent pas. Ce sont peut-être des anges, chacun est l’ange de l’autre.

     

    cg in Journal 1993

     

     

  • Hideyuki Katagiri

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    Noir d’encre. Cette musique est un appel aux voyages, toujours le voyage, intérieur ou extérieur. Ma maladie, c’est de vouloir me sédentariser alors que mon âme reste nomade. Cette maladie je ne sais si elle est bénédiction ou malédiction. Pourquoi donc, toujours ces choix à faire ? Ces contraires qu’il faut départager ?

     

    cg in Journal 2001

     

     

     

     

     

  • Hideyuki Katagiri

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    Depuis quelques jours, des parfums suaves m’arrivent soudain de je ne sais où, des parfums fleuris. C’est étrange. C’est un phénomène qui a commencé il y a quelque temps maintenant, et qui revient soudain, comme ça. Des parfums flottent dans les airs. Parfois la sensation qu’un autre monde est là, tout près, de l’autre côté d’un voile de plus en plus fin.

     

    cg in A la loupe, tout est rituel

     

     

     

     

     

  • Raphael Macek

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    Je ne pars pas en Asie les mains vides. Je pars avec des bagages de lumière. A moi de savoir les utiliser. La nervosité me guette mais je connais les moyens de l’apaiser. C’est l’esprit qui créé cet état alors c’est l’esprit qu’il faut calmer. Pour cela le corps est un instrument exceptionnel. L’esprit est le cheval, le souffle est le cavalier. Seul le cavalier peut maîtriser le cheval.

     

     

    cg in Journal 1999

     

     

     

     

     

     

  • l'oeil & la plume : Juste un peu de poussière ?

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    texte cathy garcia                                                                          photo © ludovic florent  série poussières d'étoiles

     

     

    Les mouches fermières ronronnent sur la peau de lait. Déguisé en mendiant, un bleuet part en fumée. Sur les toits, une pie s’effarouche et dans les herbes hautes, les cailles s’endorment en rêvant à des nids sur la lune. Une guêpe allumée dessine des jarretelles sur les pattes d’une musaraigne. Les laitues sont aux champs, les biches aux abois. Les murmures pourrissent sur des chemins d’épines.

     

    Aux portes de la ville, valse de muses infécondes. Cantiques de murailles à faire froid dans le dos. La langue râpeuse de l’étranger, sa langue hachée, servie juste trop cuite à ceux qui pensaient pouvoir l’avaler. Des gorgones, des maux de têtes apparaissent les soirs de grand vent. Ces soirs où les passants passent comme des mortes-feuilles, où les enfants s’accrochent aux lampadaires qui urinent sans façon sur des chiens vêtus de noir.

     

    Dans les jardins publics, qu’il vente ou qu’il pleuve, les mantes non religieuses sucent des fourmis à miel. Cela offusque et excite les vieilles coquettes, chapeau, gants, eau de violette. Diamants concassés dans leurs regards éteints.

     

    Oui, juste un peu de poussière.

     

    cg 2000

    in Trans(e)fusées

     

    En ligne sur http://jlmi22.hautetfort.com/

     

     

     

  • Cathy Garcia - Peau de mur

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    On s’entasse ici une identité, comme on amasse de la sécurité. Des murs, des enceintes, des cocons d’objets. Je suis comme une éternelle étrangère, cherchant désespérément ses semblables et cette solitude là est abyssale, mais à quoi cela sert-il de ressasser. La poésie est le langage de l’étranger.

     

    cg in Journal 2006

     

     

  • Odilon Redon - Centaure

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    La laideur nous fait subir un interrogatoire. Hantise de nos forêts ténébreuses, de nos landes glauques. Nous devons réintégrer nos monstres, qu’ils cessent d’errer seuls, désespérément cruels. Laisser s’exprimer le réprimé, le refoulé, l’exilé. Nos migrations intimes, nos frontières, nos gardes chiourme, gardes chiottes. Toute cette merde en nous, ordure ou fumier ?

     

    cg in Vous avez dit satyre ?

    in Qué wonderful monde (Nouveaux Délits 2012)

     

     

     

  • Ignacio Teran - Amazon

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    MON  LOUP D’AMAZONIE

     

    A Punch

     

    Il y avait un ruisseau au fond du potager, l’Amazone, et au-delà c’était la forêt, la grande, la vraie. Et puis toi et moi, à la belle aventure. Toi, loup berger noir et fauve et moi intrépide héroïne chaussée de caoutchouc vert.

     

    Le pont d’allumettes franchi, nous glissions dans le lit sauvage du ru, pour remonter son cours et pister ses secrets, humer l’acidulé des pommes humides, le frisson phosphorescent d’étoiles grenouilles sur l’argile moussue.

     

    Nous apprenions la langue de l’eau, entre le chuchotis des rives vierges, les périlleux méandres et l’obscur ensorcellement des racines.

     

    Nous galopions, bondissions entre ronces et lianes, nous enfoncions au plus profond de la mer végétale pour connaître soudain la joie ivre et farouche de se savoir enfin perdus. Quand Réel et Imaginaire tissaient le Temps du Jeu alors TOUT devenait possible !

    Je m’abandonnais heureuse à cette magie du monde qui m’a tout enseigné. Et toi beau loup fidèle sans faute toujours, à la civilisation tu me ramenais.

    Civilisation dont l’entrée se situait à hauteur exacte de la première rangée de carottes du potager.

     

    cg 2005

     

     

     

  • Serena Malyon

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    Je ne veux plus me perdre dans le marais des illusions. J’ai encore besoin d’apprendre à distinguer le vrai, l’humain, le naturel de l’artifice et de la poudre jetée aux yeux par les apparences. A vrai dire, je passe plus de temps à préparer ma mort – et ça sans aucune morbidité de ma part – plutôt qu’à envisager ma vie.

     

    Après tout, je n’ai que 22 ans et j’ai déjà pas mal avancé, si ce n’est socialement – quel intérêt ? – au moins intellectuellement et spirituellement. Je finis toujours par me dire que la vie est fascinante, parce que c’est un mystère et que le moindre détail est une richesse : le pigeon qui roucoule, le chat qui somnole, la pendule qui marque les secondes et les battements de mon cœur. On pourrait passer sa vie à ne faire que vivre si seulement on ne subissait pas la pression de cette société qui veut que tout humain soit un produit rentable.

     

    Le silence parfois est magnifique. Vivre par amour ce n’est pas perdre sa vie.

     

     

    cg in Journal 1992

     

     

     

     

  • Alao Yokogi - That Side of Paradise - 1998

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    Mais qu’est-ce que tu racontes ? Allo ? ? ? Le tournis, la confusion, que sèment le moindre échange de paroles entre toi et moi. Mais qu’est-ce que tu dis ? Je ne comprends pas ! Tu n’as pas dit ce que j’entends et tu n’entends pas ce que je dis. Pire, tu entends des choses que non seulement je n’ai pas dites, mais que je n’ai même pas pensées et tu dis quelque chose, puis tu dis que tu n’a pas dit ça. Allo ? Je deviens folle avec toi. Seule avec ma poésie, mes élans, mes désirs, mes passions et mes abîmes, seule et l’âme toujours et encore assoiffée.

     

    cg in A la loupe, tout est rituel

     

     

  • Richard Harrington -Inukjuak

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     QUI ES-TU TOI ?



    Qui es-tu toi
    portée de vagues
    qui me creusent ?

    Qui es-tu toi
    entrée sans frapper
    à la porte du monde ?

    Qui es-tu toi
    pour me donner
    autant de joie ?

    Qui es-tu toi
    cherchant mon sein
    pour l’engloutir
    et mon cœur avec ?

    Qui es-tu toi
    qui pleures, qui cries
    à qui veut entendre
    je vis, je vis ?

    Qui es-tu toi
    perchée au bord
     de mes sourires ?
    Une fée ? Une angelette
    égarée dans mes plis ?

    Qui es-tu toi
    que j’ose appeler
    ma fille ?

    Qui es-tu toi
    qui a donné sens
    essentiel
    à ma vie ?

    Chut !
    Ne dis-rien
    garde ton secret
    Laisse-moi simplement
    t’aimer.

     

    cg 2003

     

     

      

     

  • Edgar Degas - Après le bain, femme nue s'essuyant la nuque -1898

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    Laver ses sens et se faire confiance. Le quotidien nouveau est là. Aussi limpide, aussi simple et évident qu’une fleur de véronique, une évidente beauté. La vie ne peut pas être qu’une longue et interminable suite de conflits et de problèmes. Il faut un temps pour le rire et pour la fête, pour respirer à pleins poumons, chanter, aimer, délivrer le corps. Je veux du bonheur maintenant, du bonheur tout simple, bon comme du pain frais.

     

     

    cg in A la loupe, tout est rituel, 2013

     

     

     

     

     

  • Christopher L. T. Brown

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    L’homme sans racine s’enfauve, s’enrapace.   Sans racine, l’homme s’en meurt, s’enfuit et ne revient plus au lieu mythique où il a laissé son cœur. Un cœur nouveau né abandonné qui sait à peine battre mais qui pourtant cogne, résonne comme un tambour.

     

    cg in Chroniques du hamac, 2008