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FUSIONS POÉTIQUES - Page 114

  • Hugo Simbert

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    Rien d’autre que soi ne peut être connu. D’un souffle à l’autre, expérience.

     

    Nos os sont creux. C’est le creux qui permet le passage. Soufflez dans le creux, vous ferez musique et pour qu’il y ait musique, il doit y avoir silence.  

     

    Un beau silence.

     

    cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)

     

     

     

     

     

    Un beau silence.

  • Mark Glovsky

     

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    Au bas des falaises, une lionne rugit, éclair dans l’œil, un fagot de vipères dans le ventre. Entaillée jusqu’au vertige.

     

    L’esprit fissure la chair, efface les fresques de soufre.

    Caravanes d’éclipses. Berceaux de minerai.

     

    Une corde vibre, écoutez ! Corde, cible, projectile. Calice fracassé.

     

     

    cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)

     

     

     

  • Yannick Germain - Kernunos

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    Outrage-moi, je suis ton insouciante

     Effusion de nuit sur nos lèvres griffées

    Liturgie des buveurs de brume

    Avec lenteur, tanne-moi

    Soit mon gardien au jusant de la transe

    Laisse les aurores déferler en mon centre

     Les marées animales, noires et lisses

    Tourbillonne-moi, dissous-moi

    Je suis l’écho de ton noyau

    Sème-moi, invente-moi

    Racines, ciel

    Transparence des lymphes

     

    Ébranle-moi

    Offre tes libations de fouet à ma peau

    Cabre mes émotions

     Tu es mon cerf odorant

    Je serai ta reine des sentes

    Raconte-moi la tempête des artères

    Ressuscite à mon cou le ruisseau

    La divine étoffe foudroyée

     

     

    cg 2013

     

     

     

     

     

  • Alfred Kubin - Le marécage - 1903

    alfred kubin le marécage 1903.png

    La femme est une hostie sacrée au temple de Dionysos et l’homme est un touchant prédateur. Ce qu’ils se donnent en sucs et en sueur appartient au domaine du vivant qui s’exalte lui-même. Les ondes d’une satisfaction qui remonte aux origines des espèces.

    Faire l’amour, consommer le désir, c’est tisser des liens, alors pourquoi avoir hérité d’autant de culpabilité ?

     

    cg in Journal 1999

     

     

     

     

  • Andy Goldworthy

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    Apprendre pour aller vers un mieux, en sachant que la perfection est une étoile filante et qui ne nous est pas demandé d’être parfaits, mais seulement d’être sincères. Il y a des menteurs plus sincères que des diseurs de vérités… Tout dépend de la foi que l’on prête à ses mensonges.

     

    cg in Journal 1998

     

     

     

  • Esther Kä

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    LAST CALL / BEFORE K-O

     

    Comme une dissolution

    irritation continue

    la peur sans doute

    les relents glacés

    qui serpentent

     

    rentrer les épaules

    se préparer au pire

    à tout ce qui ne se colore pas

     

    des dalles

    des résonances

    froides minérales

    des gaz toxiques inodores

    des langues perfides

    des colliers d’erreurs

    des trous code barre

    des prédateurs

    paniqués

     

    ce qui est vrai

    n’est pas forcément réel

    qui chaos

    contrôle

     

    incompressibles

    incompréhensions

     

    freiner !

    de tout son poids

    puisqu’il faut peser

    l’amour et son contraire

                            à contre-jour                           

     

    plus de mises en scène

    juste des mises en cause

     

    et rater la dernière marche

     

    la seule marche

    possible.

     

    cg in Ombromanie (Encres Vives 2007)

     

     

  • Esther Kä

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    Je me laisse trop facilement emporter par mon imagination romanesque. Pourtant les illusions sont de plus en plus brèves. Très vite, sans que je ne puisse voir ni où, ni comment, ma perception bascule et le doute se faufile. J’éprouve alors un irrésistible besoin d’espace, de respiration, le large… De l’air quoi !

     

    cg, novembre 2000

    in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

     

  • David Evans

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    Soumission

     

     Et je vous tends ce sourire

     qui n'en est pas un,

    voilé de soupirs.

     

     Voyez, je retiens ma main,

     Chaude, innocente

    qui vous veut du bien...

      

    Je muselle mes mots

     trop désordonnés,

    trop tendus sous ma peau...

     

      Je baisse même mon regard,

    la pointe de ce dard

    qui vous perce à nu...

     

     Voyez, je ligote mon corps

     qui a tant à dire,

    on lui a donné tort

      

     et dans la froide bulle

    où mon âme évolue,

    je joue avec mes cellules.

     

      

    cg 1992

     in Les années chiennes (A Tire d'Ailes 2007)

     

     

     

     

     

  • Magdalena Wasiczek - Summer in rain

     

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    PLUIE D’ÉTÉ

     

     La pluie d’été ne peut se défaire

    De son léger manteau de lumière

    De ses doigts de fée elle arrange

    Des petits coussins de mousse

    En secouant ses grelots

    Elle change les gouttes

    En grasses limaces

    Et en oiseaux rigolos.

     

     cg 2007

     

    in Poèmes follets (Ed. Nouveaux Délits 2013)

     

     

     

     

     

     

  • Magdalena Wasiczek

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    Je te regarde en ce moment, plus qu’à d’autres peut-être, parce que j’ai plus de temps, je cours moins d’un faire à l’autre, puisque je suis malade. Pas d’enfants non plus et ça faisait longtemps. Juste toi, moi, les poules et le chat. Les oiseaux, les insectes, les papillons. J’ai sommeil. Je me fatigue vite.

     

    cg in A la loupe