Maki Horanai
Voilà donc une nouvelle nuit à chercher l'hôtel du chemin sous la lune.
Qui cherche ? Moi. Qui rêve ? Moi.
cg 2002
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Voilà donc une nouvelle nuit à chercher l'hôtel du chemin sous la lune.
Qui cherche ? Moi. Qui rêve ? Moi.
cg 2002
Au bas des falaises, une lionne rugit, éclair dans l’œil, un fagot de vipères dans le ventre. Entaillée jusqu’au vertige.
L’esprit fissure la chair, efface les fresques de soufre.
Caravanes d’éclipses. Berceaux de minerai.
Une corde vibre, écoutez ! Corde, cible, projectile. Calice fracassé.
cg in Le poulpe et la pulpe (Cardère 2011)
Outrage-moi, je suis ton insouciante
Effusion de nuit sur nos lèvres griffées
Liturgie des buveurs de brume
Avec lenteur, tanne-moi
Soit mon gardien au jusant de la transe
Laisse les aurores déferler en mon centre
Les marées animales, noires et lisses
Tourbillonne-moi, dissous-moi
Je suis l’écho de ton noyau
Sème-moi, invente-moi
Racines, ciel
Transparence des lymphes
Ébranle-moi
Offre tes libations de fouet à ma peau
Cabre mes émotions
Tu es mon cerf odorant
Je serai ta reine des sentes
Raconte-moi la tempête des artères
Ressuscite à mon cou le ruisseau
La divine étoffe foudroyée
cg 2013
La femme est une hostie sacrée au temple de Dionysos et l’homme est un touchant prédateur. Ce qu’ils se donnent en sucs et en sueur appartient au domaine du vivant qui s’exalte lui-même. Les ondes d’une satisfaction qui remonte aux origines des espèces.
Faire l’amour, consommer le désir, c’est tisser des liens, alors pourquoi avoir hérité d’autant de culpabilité ?
cg in Journal 1999
La terre est une et nous sommes un.
Tous de passage, mouvement et empreinte.
Chair de rocaille dans l’herbe maigre où sieste le serpent.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)
Apprendre pour aller vers un mieux, en sachant que la perfection est une étoile filante et qui ne nous est pas demandé d’être parfaits, mais seulement d’être sincères. Il y a des menteurs plus sincères que des diseurs de vérités… Tout dépend de la foi que l’on prête à ses mensonges.
cg in Journal 1998
LAST CALL / BEFORE K-O
Comme une dissolution
irritation continue
la peur sans doute
les relents glacés
qui serpentent
rentrer les épaules
se préparer au pire
à tout ce qui ne se colore pas
des dalles
des résonances
froides minérales
des gaz toxiques inodores
des langues perfides
des colliers d’erreurs
des trous code barre
des prédateurs
paniqués
ce qui est vrai
n’est pas forcément réel
qui chaos
contrôle
incompressibles
incompréhensions
freiner !
de tout son poids
puisqu’il faut peser
l’amour et son contraire
à contre-jour
plus de mises en scène
juste des mises en cause
et rater la dernière marche
la seule marche
possible.
cg in Ombromanie (Encres Vives 2007)
Je me laisse trop facilement emporter par mon imagination romanesque. Pourtant les illusions sont de plus en plus brèves. Très vite, sans que je ne puisse voir ni où, ni comment, ma perception bascule et le doute se faufile. J’éprouve alors un irrésistible besoin d’espace, de respiration, le large… De l’air quoi !
cg, novembre 2000
in Calepins voyageurs et après ?
Soumission
Et je vous tends ce sourire
qui n'en est pas un,
voilé de soupirs.
Voyez, je retiens ma main,
Chaude, innocente
qui vous veut du bien...
Je muselle mes mots
trop désordonnés,
trop tendus sous ma peau...
Je baisse même mon regard,
la pointe de ce dard
qui vous perce à nu...
Voyez, je ligote mon corps
qui a tant à dire,
on lui a donné tort
et dans la froide bulle
où mon âme évolue,
je joue avec mes cellules.
cg 1992
in Les années chiennes (A Tire d'Ailes 2007)
Tomber à genoux sur un grincement de parquet.
cg in Fugitive (Cardère 2014)
PLUIE D’ÉTÉ
La pluie d’été ne peut se défaire
De son léger manteau de lumière
De ses doigts de fée elle arrange
Des petits coussins de mousse
En secouant ses grelots
Elle change les gouttes
En grasses limaces
Et en oiseaux rigolos.
cg 2007
in Poèmes follets (Ed. Nouveaux Délits 2013)
Je te regarde en ce moment, plus qu’à d’autres peut-être, parce que j’ai plus de temps, je cours moins d’un faire à l’autre, puisque je suis malade. Pas d’enfants non plus et ça faisait longtemps. Juste toi, moi, les poules et le chat. Les oiseaux, les insectes, les papillons. J’ai sommeil. Je me fatigue vite.
cg in A la loupe
Un corps de femme à lapider, encore et encore.
Les hallucinés tournent autour d’un brasier de chairs.
Juste un saccage de coquelicots.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)
Comment échapper à son destin, aux fantômes du passé ?
Comment se connaître dans le dédale des pièges ?
cg in Journal 2005
L’averse mouille la chapelle.
Passe la nacre d’un ange.
L’usure sent le vieil or, le charme des croix d’automne.
Un lierre a muselé les muses.
cg in Fugitive
(Cardère 2014)