Izabella Ortiz - Griffures d'ailes
Effusion de nuit sur nos lèvres griffées
chante-moi la liturgie des buveurs de brume
Avec lenteur, tanne-moi
Sois mon gardien au jusant de la transe
cg in Des volcans sur la lune
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Effusion de nuit sur nos lèvres griffées
chante-moi la liturgie des buveurs de brume
Avec lenteur, tanne-moi
Sois mon gardien au jusant de la transe
cg in Des volcans sur la lune
Toute petite, j’ai appris que seuls les disparus sont aimés, aimés à leur juste démesure.
Le trop vif dérange.
J’ai voulu disparaître pour être enfin née.
Disparaître pour que dans le seul souvenir, l’amour puisse grandir.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
PLUS ENVIE
Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, dégorgeait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus. Écrire c’était crier à l’intérieur. Trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et des poissons suffoquant. Avant j’écrivais. Non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas. Aujourd’hui non plus je n’en veux pas mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas, que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ? Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.
in (c)Ourse bipolaire
Je vois toujours un être humain derrière le masque, certains sont vraiment irrécupérables,
mais ce ne sont pas ceux que l’on pense…
cg in Journal 2005
Ce soir, faire un feu, brûler, brûler le vieux, l’ancien, le foutu, le passé.
cg in A la loupe
Draps de limaille, croix de silice
Le temps ferre l’agonie
Le temps de mort
Des pays de sang
Mais nous irons arracher
Les racines de la folie
De la bouche noire des fantômes
cg in Mordre les temps de mort
Quand l’alcool prend les commandes, je ne suis plus maître à mort,
lapsus, je voulais écrire « à bord ».
cg in Journal 2005
on entend fuser des mots
du lexique de l’anatomie
et des pathologies
des discussions
autour de la rédaction
des verdicts
une forme comme une autre
de littérature
cg in radio-logie
VARIATIONS SUR LA GRENOUILLE
Une grenouille étincelante
Verte et visqueuse
Coasse sous la lune blême.
Une rainette éblouissante
Mais discordante
Grince sous la lune blanche.
Une roussette très lumineuse
Mais agaçante
Braille sous la lune pâle.
cg in Poèmes follets (Nouveaux Délits 2013)
Il fait doux, les oiseaux chantent, on entend les cloches des moutons,
le soleil descend tout doucement, de nuage en nuage.
cg in A la loupe
Averse-moi
Dresse ta torche de joie
Je serai ton puits d’intuitions
Ton estuaire de nuit
cg in Des volcans sur la lune
Cette peur du vide alors que rien ne s’écrase, tout se fond. Jouissance de la goutte qui rejoint l’océan. L’écorce abandonnée, splendide nudité.
cg in Celle qui manque (Asphodèle, 2011)
Mettre un doigt, dix doigts dans nos trous. Une façon comme une autre de jouir de la vie.
Onanisme vital. Personne ne peut le faire à notre place.
cg in A la loupe
Une fleur est belle, quelle que soit la terre qui la porte. Son pollen n'a pas besoin de papiers pour traverser les frontières. Moi papillon, j’aime toutes les fleurs. Chacune a sa beauté particulière et le poème de son parfum.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Je te défie
de répondre à mes épaves,
de me tendre une péremption
de savoir soulager
d’avouer la vermoulure
cg in prise de la pastille