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FUSIONS POÉTIQUES - Page 75

  • Cornelia Konrads

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    Perfectionniste d’accord, mais cependant je n’attends pas la perfection. Je la cherche parfois dans une exigence qui n’est pas un but mais un chemin. Il faut viser haut pour atteindre le centre. Viser simplement, le reste n’est pas de notre ressort.

     

    cg in Journal 2008

     

     

     

  • Aleah Chapin - The Tempest

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    Sans amour, nous ne sommes que des momies, mais la voie de l'amour est truffée de pièges, tendus par nos propres egos. Elle n'est ni claire, ni spacieuse, elle est soumise aux caprices de notre nature ignorante et instable. Il peut y faire froid, il peut y pleuvoir interminablement, trop sec, trop chaud, des orages, des tempêtes...

     

    cg in Journal 1997

     

     

     

  • Endré Penovac

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    Pâtresse de poules, je m’étale ventre contre terre et contemple mes bêtes, amoureusement. Me plaisent leurs gloussements, les feuilles et la mousse qui volent sous l’enthousiasme de leurs pattes, et ce parfum d’humus frais qui soudain s’élève.

     

     cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poule (Ed. Nouveaux Délits 2012)

     

     

     

     

  • Jérémie Fleury

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    Crève rouge abcès, que sorte le poison, que se vide la bile qui m’empoisonne. J’ai les maux muselés qui bavent de rage folle, désespoir. Les canines usées à mordre l’absurde, à distiller du vent qui fait tourner l’encre…

     

    cg in Journal 2004

     

     

  • Ann George

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    Toute petite, j’ai appris que seuls les disparus sont aimés, aimés à leur juste démesure.

    Le trop vif dérange.

     

    J’ai voulu disparaître pour être enfin née.

    Disparaître pour que dans le seul souvenir, l’amour puisse grandir.

     

    cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)

     

     

     

     

     

  • Liza Wolters

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    PLUS ENVIE

     

    Avant j’écrivais comme on dégueule, ça jaillissait, débordait, dégorgeait de partout, maintenant je retiens, je ravale, je n’en veux plus. Écrire c’était crier à l’intérieur. Trop de noir, trop de poisse, trop de poids, trop de larmes, des strates de mélasses et des poissons suffoquant. Avant j’écrivais. Non, ça m’écrivait, me traversait, me transperçait, je n’avais pas de digues, je n’en voulais pas. Aujourd’hui non plus je n’en veux pas mais je ne veux plus écrire. Le noir me fatigue, le malheur aussi, la névrose, la déprime, la rage, les armes dont je ne voulais pas, que j’ai retournées contre moi-même, à me forer jusqu’à l’os, à traquer sans répit le pourquoi. C’est vrai ça, pourquoi ? Aujourd’hui je n’écris plus, la source est retournée dans les limbes et moi je cherche le neuf. Une place que je n’aurais pas eu à voler, une place pour laquelle je n’aurai pas à me raboter ou au contraire à me rajouter des parures, des enflures. Écrire m’ennuie, j’ai déjà tout dit et ça ne change rien. Plus envie de dire, envie de rire, de vivre. D’accomplir des gestes qui servent à quelque chose. C’est idiot. C’est dire à quel point je ne me sens toujours pas légitime.

     

    in (c)Ourse bipolaire