Keith Carey
Ce qui s’écrit sur ce que j’écris n’est pas moi et ainsi à mon tour je deviens personnage.
Passe-passe, il y a toujours un magicien quelque part planqué au fond d’une armoire.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Ce qui s’écrit sur ce que j’écris n’est pas moi et ainsi à mon tour je deviens personnage.
Passe-passe, il y a toujours un magicien quelque part planqué au fond d’une armoire.
cg in Celle qui manque (Asphodèle 2011)
Ici est le pays sauvage, le pays solitude.
On s’y sent parfois plus près du cœur.
Ici est le pays caillasse, la terre rare et pauvre n’y retient pas la pluie. Le soleil y polit ses os, le sang se calcifie, le cœur ralentit, la parole s’épuise. Le regard se creuse pour accueillir ce que les mains ne savent retenir.
Ici pourtant en ce sobre écrin le ver encore luisant voit fleurir l’orchidée rare. Au pied des chênes, des diamants noirs dorment en rond, se dressent soudain, mégalithes plus anciennes que la mémoire. Dans les souches les murets vivent des créatures cachées, peut-être des gnomes ou bien des fées, des êtres de sève et de lune.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Je baigne vos corps
Nourrit vos cellules
Vous délivre de la crasse
Et de la maladie
Mais vous
Que faites-vous pour moi ?
Je suis souillée
Partout où je passe
Certains m’usent pour leurs crottes
Et leurs urines
Me gardent jalousement
Dans leur piscine
Alors que tant d’autres ailleurs
Meurent de mon empoisonnement
cg in Je suis l'eau (Livr'art Zen évasion 2012)
http://evazine.com/livre30/Default.html
Elle la connait par cœur cette sensation de froid, de puits qui s’ouvre en elle, et elle tombe, et elle tombe, mais nul pays des merveilles ne l’attend au fond, il n’y a que chute et néant, il faut juste attendre que ça passe. Attendre que ça passe. Vertigineux, ce trou en elle.
cg in Le baume, le pire et l'essence
Femme sans autre fruit que celui de l’imagination.
Femme feuille emportée par le vent. Femme encrée.
Juste un tatouage au bras du néant.
in (c)ourse bipolaire
La sève ruisselle. Son chant écorce l’univers
et la nuit frissonne en songeant au festin.
cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
Des champs, des champs, des pylônes et encore des pylônes.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Un chant, un pépiement d’oiseau, poule qui gratte, crayon qui gratte, coq qui s’épouille, enfants qui jouent et pour lesquels il faudra bien un monde, quoiqu’on en dise.
cg in A la loupe
Une mouche meurt lentement sur mon bureau, sur le dos, elle bouge encore et cette image, car elle était là hier soir déjà cette mouche, semble résumer soudain toute mon existence. Sans doute parce que je n’arrive pas à m’oublier, à cesser de croire à mon existence en tant qu’individu.
cg in A la loupe
le sombre de la forêt
planté dans le terreau de l’échine
ou glissé dans un mouchoir de peau
avec le baptême des lymphes
la caresse des fumées
cg in Aujourd'hui est habitable
Ondes, particules, font rivières débordant toutes limites.
Les ombres dansent, franchissent le temps à rebours, vont et viennent détachées.
cg in Les mots allumettes (Cardère 2012)
Les hommes marchent. Cinq traits rouge vif marquent leurs pommettes saillantes. Colliers, perles d’os, flûte gravée, calebasse remplie de feuilles, graines, pierres secrètes. Les hommes marchent vers le monde des morts.
cg in Selva
Ma religion à moi, ma façon de me lier au monde est unique et son temple est à ciel ouvert, sans mur, sans dogme, elle est mouvante et changeante comme les dunes du désert.
Ma religion n'appartient à aucun courant spécifique sinon celui du vaste fleuve de l'humanité. Ma religion est du domaine du ressenti. Dans ma quête, ce que je cherchais est venu à moi et je suis déjà morte plusieurs fois comme une chamane.
Le mot "chamane" est un mot volé aux peuplades sibériennes, que l'on applique parfois à tort et à travers. Que ce mot soit à la mode prouve en tout cas une chose : l'humain n'a pas beaucoup changé depuis les balbutiements de l'espèce, il n'est pas fait pour être un forçat-consommateur.
Religion est un mot, ce dont je parle est au-delà des mots. Le profane et le sacré n'auraient jamais dû être séparés, la dualité est une illusion. Je n'existe pas... Être. Voilà tout. Peser de tout son poids sur la terre, respirer, boire, manger, chanter, danser, aimer... La poésie est naturelle à l'homme, là est sa transcendance, la poésie est rite magique, la poésie est une spirale.
Le poète est un chamane, le chamane est un poète. C'est celui qui a traversé sa peur et sa folie. C’est une initiation par le bas, par le démembrement de l’ego. C'est le fauteuil d'Idris. Celui qui ose y passer la nuit, sera retrouvé au matin soit fou, soit poète.
cg in Universelle
Les mots ne servent à rien, mais ils existent, alors autant s’en servir pour tisser des ponts ou alors apprendre à prêter vraiment attention aux messages qui passent d’une autre façon, pour guérir déjà, pour commencer.
cg in Journal 2007