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FUSIONS POÉTIQUES - Page 81

  • Dina Goldstein

    Dina Goldstein.jpg

     

     

    COMPLAINTE DE LA MÈRE

     

     Fais ce que tu veux

     Fais-toi plaisir

     Occupes-toi de toi

      

    Et maman fait la vaisselle

     Maman prépare à manger

     De sa petite fille

     Maman doit s’occuper

      

    Fais ce que tu veux

     Fais-toi plaisir

     Occupes-toi de toi

     

     Maman est en bas

     Elle s’occupe de tout

     Papa est en haut

     Perché sur ses bouts de bois

      

    Fais ce que tu veux

     Fais-toi plaisir

     Va chez le coiffeur

     Va chez ta sœur

     Mais je n’en ai pas

     Ça ne fait rien

     Occupes-toi de toi

     

    Maman à multiples bras

     Voudrait être Shiva

     Papa ne comprend pas

     Il voit la vie d’en haut

     

     Et la fillette de pleurer

     Faut aller la changer

     Et le chat de miauler

     Toujours dans mes pieds

     

    Et la fillette d’appeler papa

     Mais ton papa ma fille

     Est très très occupé

     Et la fillette de hurler

     Et le chat de cracher

     Et le manger pas prêt

      

    Maman s’occupe de tout

     Maman s’agite partout

     Et ce n’est jamais assez

     Paraît pourtant d’après Papa

     Qu’il fait beau là haut

     Et maman s’enfonce

    De plus en plus bas

     

     Fais ce que tu veux

     Fais-toi plaisir

     Faut sortir faut bouger

     Occupes-toi de toi

     

     Faut sortir aussi le linge

     De la machine à laver

     L’étendre et préparer

     Déjà oui le souper

      

    Et la fillette est tombée

     Le chat sur sa patte

     J’ai marché

     Et le bocal renversé

     Et la couche débordée

      

    Fais ce que tu veux

     Fais-toi plaisir

     Faut sortir faut bouger

     Occupes-toi de toi

     

    Juste une envie de fusiller

     Celui qui me dira ça

     Encore une  fois !

     

     cg 2004

    in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

     

     

     

     

  • Auteur inconu

     

     

    Auteur inconnu (2).jpg

     

     

    Je marche.

    Je dois marcher.

     

    Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.

    Dans les poitrines, les cœurs s’épavent.

    On offre les hirondelles aux crocs du boucher.

     

    Partout, s’installent des cirques funèbres.

     

    Les ébréchés se font berner par les miroirs.

    Torpeur... Foutoir irrespirable.

     

    Je dois marcher.

     

     

    cg in Fugitive, Cardére 2014

     

     

     

  • Isabelle Pelletane

    Isabelle Pelletane.jpg

      

    Les fleurs allument le regard, rouge, orange, jaune intense des calendulas, des tagètes et des capucines, les bleuets rafraîchissants. Il manque, oui, de la densité, des odeurs et des saveurs à la vie trépidante de l’homme moderne. La pierre, le bois, la terre, nous demandent de réapprendre l’art du toucher.

     

     cg in A la loupe

     

     

  • Kansuke Yamamoto - 1955

    Kansuke Yamamoto 1955 ©Toshio Yamamoto.jpg

     

    tout se fait par amour, donne toi du respect, comme si tu te dédoublais et que tu devais avoir du respect pour ce double... de l'amour, de la compassion tout ça, tu l'aimes, tu t'aides, le double ce n'est pas qu'une image, nous avons quelque chose à retrouver de nous, qui nous attend...

     

    cg in Confessions à A.

     

     

  • Sixty-Four-Yogini temple à Bheragat - Madhya Pradesh - Inde - 12e s.

    Bhegarat Madhya Pradesh 12e sjpg.jpg

     

    Il pleut toujours à verse, les gouttes forment des cercles à la surface de la source. Elle a ôté ses habits, et nue, elle s’est allongée sur la pierre, les bras en croix, les yeux clos. Elle est magnifique, moi je commence à avoir froid d’être trempé comme ça. Je m’assieds à côté d’elle, recroquevillé. Elle lève la tête, appuyée sur ses coudes, sans trembler, elle semble ne faire qu’un avec la pierre. Elle me regarde, ses yeux sont verts pailletés. Puis elle se relève, s’accroupit devant moi et commence à me déshabiller. Je ne veux pas, j’ai déjà froid mais quand elle a une idée en tête, lui résister est une vaine perte d’énergie. Je me laisse faire, elle ôte ma veste, mon t-shirt, ouvre m’a ceinture, qu’elle fait glisser comme un serpent, puis le bouton, puis la braguette, ses gestes sont tellement doux, tellement sensuels que malgré que je grelotte, je sens mon sexe frémir.

    cg in Sans titre provisoirement