Jesse Nielsen - 2011
oublier d’être beau intelligent parfait
pour se déguiser de chenilles
et faire peur aux orfraies
se vêtir de lune de terre de vent
faire l’amour comme les herbes
cg in Salines, 2007
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oublier d’être beau intelligent parfait
pour se déguiser de chenilles
et faire peur aux orfraies
se vêtir de lune de terre de vent
faire l’amour comme les herbes
cg in Salines, 2007
Les herbes hautes, la cuisse solaire,
les doigts répondent à l’attraction du centre,
source sous le rouge de la jupe.
cg in A la loupe
La traversée ne relie pas un point à un autre, elle nous rend à notre originelle unité.
cg in Le poulpe et le pulpe - Cardère 2011
COMPLAINTE DE LA MÈRE
Fais ce que tu veux
Fais-toi plaisir
Occupes-toi de toi
Et maman fait la vaisselle
Maman prépare à manger
De sa petite fille
Maman doit s’occuper
Fais ce que tu veux
Fais-toi plaisir
Occupes-toi de toi
Maman est en bas
Elle s’occupe de tout
Papa est en haut
Perché sur ses bouts de bois
Fais ce que tu veux
Fais-toi plaisir
Va chez le coiffeur
Va chez ta sœur
Mais je n’en ai pas
Ça ne fait rien
Occupes-toi de toi
Maman à multiples bras
Voudrait être Shiva
Papa ne comprend pas
Il voit la vie d’en haut
Et la fillette de pleurer
Faut aller la changer
Et le chat de miauler
Toujours dans mes pieds
Et la fillette d’appeler papa
Mais ton papa ma fille
Est très très occupé
Et la fillette de hurler
Et le chat de cracher
Et le manger pas prêt
Maman s’occupe de tout
Maman s’agite partout
Et ce n’est jamais assez
Paraît pourtant d’après Papa
Qu’il fait beau là haut
Et maman s’enfonce
De plus en plus bas
Fais ce que tu veux
Fais-toi plaisir
Faut sortir faut bouger
Occupes-toi de toi
Faut sortir aussi le linge
De la machine à laver
L’étendre et préparer
Déjà oui le souper
Et la fillette est tombée
Le chat sur sa patte
J’ai marché
Et le bocal renversé
Et la couche débordée
Fais ce que tu veux
Fais-toi plaisir
Faut sortir faut bouger
Occupes-toi de toi
Juste une envie de fusiller
Celui qui me dira ça
Encore une fois !
cg 2004
in Calepins voyageurs et après ?
l'histoire roule
comme un cerceau
hier une femme
sur un tombeau
a brisé un berceau
in Mon collier de sel
Les amants s’empressent sur des lits de peaux. D’autres vont nus à bord de barques violettes.
Combien de mensonges verseront-ils sur l’ermitage de l’aube ?
cg in Fugitive, Cardère 2014
Je marche.
Je dois marcher.
Le ciel a mordu. Les chiens sont lâchés.
Dans les poitrines, les cœurs s’épavent.
On offre les hirondelles aux crocs du boucher.
Partout, s’installent des cirques funèbres.
Les ébréchés se font berner par les miroirs.
Torpeur... Foutoir irrespirable.
Je dois marcher.
cg in Fugitive, Cardére 2014
Et ceux qui en ce moment font tomber les nids d’hirondelles de leurs façades ? Faut-il être crétins insensés pour à ce point ne rien comprendre !
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poule (Ed. Nouveaux Délits 2012)
Les fleurs allument le regard, rouge, orange, jaune intense des calendulas, des tagètes et des capucines, les bleuets rafraîchissants. Il manque, oui, de la densité, des odeurs et des saveurs à la vie trépidante de l’homme moderne. La pierre, le bois, la terre, nous demandent de réapprendre l’art du toucher.
cg in A la loupe
Un nuage passe comme passe l’illusion des blessures à l’ego.
Déposer le poids comme les armes.
cg in Chroniques du hamac, 2008
tout se fait par amour, donne toi du respect, comme si tu te dédoublais et que tu devais avoir du respect pour ce double... de l'amour, de la compassion tout ça, tu l'aimes, tu t'aides, le double ce n'est pas qu'une image, nous avons quelque chose à retrouver de nous, qui nous attend...
cg in Confessions à A.
Les tunnels succèdent aux tunnels, entrecoupés de brefs intervalles éblouissants.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Il pleut toujours à verse, les gouttes forment des cercles à la surface de la source. Elle a ôté ses habits, et nue, elle s’est allongée sur la pierre, les bras en croix, les yeux clos. Elle est magnifique, moi je commence à avoir froid d’être trempé comme ça. Je m’assieds à côté d’elle, recroquevillé. Elle lève la tête, appuyée sur ses coudes, sans trembler, elle semble ne faire qu’un avec la pierre. Elle me regarde, ses yeux sont verts pailletés. Puis elle se relève, s’accroupit devant moi et commence à me déshabiller. Je ne veux pas, j’ai déjà froid mais quand elle a une idée en tête, lui résister est une vaine perte d’énergie. Je me laisse faire, elle ôte ma veste, mon t-shirt, ouvre m’a ceinture, qu’elle fait glisser comme un serpent, puis le bouton, puis la braguette, ses gestes sont tellement doux, tellement sensuels que malgré que je grelotte, je sens mon sexe frémir.
cg in Sans titre provisoirement
Le monde est devenu fou,
il est cependant bien plus fragile que la Terre.
cg in A la loupe
je voudrais juste pouvoir vivre de ce que j'aime faire, et pouvoir le faire sereinement; de la recherche, de la création, rien à prouver, juste exprimer, chercher
cg in Confession à A.