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MES LECTURES - Page 2

  • La terre des femmes de María Sánchez

    9782743649548.jpgParu en février 2020 dans sa traduction française. Un livre à la fois universel et très personnel, un cri du cœur, tellement que l'auteur se répète beaucoup mais ce sont les choses les plus évidentes qu'il nous faut répéter le plus, se transpose sur la ruralité ici aussi et partout et encore :

    ""Un livre et une femme incroyables : María Sánchez, vétérinaire, poétesse, porte-parole de territoires et d'individus oubliés, déclassés, mal-aimés. «La Terre des femmes »est un récit intime, familial, politique à sa manière, qui redonne leur place aux femmes dans le monde rural, à leurs mains, à leurs gestes. Une histoire de filiation et de destin. De transmission. Et un pas de côté pour réfléchir à nos propres vies. Phénomène en Espagne, avec plus de 6 réimpressions, le livre a enthousiasmé la critique et bouleversé les lecteurs."

     

    https://www.payot-rivages.fr/rivages/livre/la-terre-des-femmes-9782743649548

     

     

  • La diagonale de la joie de Corine Sombrun (2022)

    Je "suis" Corine Sombrun depuis le début, depuis son tout premier livre sorti en 2002, où elle relate un séjour en Amazonie péruvienne dans le centre du peintre et curandero Francisco Montes. suite à un deuil dont elle ne se remet pas, ce qui la conduira ensuite en Mongolie et à l'incroyable aventure qui est la sienne depuis plus de 20 ans maintenant... Nous avions échangé nos livres il y a quelques années, elle appréciait ma poésie et moi son parcours me parle au-delà des mots... De plus, j'adore son humour et sa simplicité ! Je viens de lire son dernier : à lire absolument !

     

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    Ce qui est en cours est absolument fabuleux, il était temps !

     

    https://trancescience.org/fr/transe-cognitive-auto-induite/

     

    https://trancescience.org/fr/recherche/

     

     

     

     

     

     

     

  • Olga Tokarezuk - Sur les ossements des morts (Pologne, 2010) Libretto, éd. 2012

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    Une amie m'a conseillé ce livre et je viens de le terminer, j'ai un avis mitigé, le sujet me parle, la personnage principale pourrait même être ma propre caricature et pourtant je n'ai pas réussi à la trouver totalement crédible et je n'ai pas pris vraiment plaisir à la lecture, je veux dire sur le plan littéraire, c'est peut-être dû à la traduction, comme si j’avançais sur un terrain trop cahotant, où on s'embourbe, on décroche trop facilement, et donc je me dis, vu que l'auteur a eu un prix Nobel quand même (pour un autre livre), que ça doit être la traduction... Je dis mitigé parce qu'il y a quand même une ambiance qui parfois m'a bien plu, et puis bon le sujet lui me parle au point que peut-être je n'ai justement pas pu apprécié ce qui me semble être une caricature. C'est curieux, car je n'arrive pas à vraiment m'expliquer pourquoi je n'ai pas été enthousiaste à cette lecture.

    Olga Tokarczuk est une romancière et essayiste polonaise née le 29 janvier 1962 à Sulechow : elle a obtenu le prix Nobel de Littérature 2018, décerné en 2019. Elle est reconnue par le public et par la critique. 

     

    Voilà la présentation : "

    Après le grand succès des Pérégrins, Olga Tokarczuk nous offre un roman superbe et engagé, où le règne animal laisse libre cours à sa colère. Voici l’histoire de Janina Doucheyko, une ingénieure en retraite qui enseigne l’anglais dans une petite école et s’occupe, hors saison, des résidences secondaires de son hameau. Elle se passionne pour l’astrologie et pour l’œuvre de William Blake, dont elle essaie d’appliquer les idées à la réalité contemporaine. Aussi, lorsqu’une série de meurtres étranges frappe son village et les environs, au cœur des Sudètes, y voit-elle le juste châtiment d’une population méchante et insatiable.

    La police enquête. Règlement de comptes entre demi-mafieux ? Les victimes avaient toutes pour la chasse une passion dévorante. Quand Janina Doucheyko s’efforce d’exposer sa théorie – dans laquelle entrent la course des astres, les vieilles légendes et son amour inconditionnel de la nature –, tout le monde la prend pour une folle. Mais bientôt, les traces retrouvées sur les lieux des crimes laisseront penser que les meurtriers pourraient être… des animaux !"

     

    Prix Nobel de littérature, Olga Tokarczuk a reçu le Man Booker International Prize 2018 pour Les Pérégrins. Traduit en français en 2010 chez Noir sur Blanc, ce roman avait été couronné par le prix Niké (équivalent polonais du Goncourt), un prix que, chose rarissime, l’auteure a une nouvelle fois reçu pour son monumental roman : Les Livres de Jakób.

    Née en Pologne en 1962, Olga Tokarczuk a étudié la psychologie à l’Université de Varsovie. Romancière polonaise la plus traduite à travers le monde, elle est reconnue à la fois par la critique et par le public. Sept de ses livres ont déjà été publiés en France : Dieu, le temps, les hommes et les anges ; Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998 et 2001) ; Récits ultimesLes Pérégrinset Sur les ossements des morts (Noir sur Blanc, 2007, 2010, 2012) ; Les Enfants verts (La Contre-allée, 2016) ; et enfin Les Livres de Jakób (Noir sur Blanc, 2018).

     

  • Trois cailloux dans le fossé de Pierre Gondran dit Remoux

    trois-cailloux-au-fosse.pngPublié chez mon cher éditeur (Cardère), je viens de le lire, Pierre Gondran dit Remoux que  j'avais découvert déjà en le publiant dans le dernier numéro (75) de ma petite revue, et bien je suis tombée raide dingue de ce recueil, à suivre donc...
    « toujours l’enfant, moitié nu, disparu vers l’étang ou le long d’un ruisseau d’amont au crépuscule des crossopes d’été. dans une petite boîte de laiton au couvercle du bleu ciel des tabacs, il montre à sa mère des portefaix bigarrés, lui explique que celui-ci est de telle rigole, celui-là de la berge douce s’avançant dans le sous-bois, ou encore tel autre là où les clématites jettent une arche d’où l’eau apaisée sort fleurie — il rapporte chacun là où il l’a trouvé. »
     
    Au fil du récit poétique, Pierre Gondran dit Remoux dévoile progressivement le sens de ce qu’il nomme ses « morphies » et « métamorphies » : la dérive d’un homme vers une compagnie profonde avec le végétal et une animalité réelle. Ce cheminement débute par ses herborisations toute personnelles, enfantines, et ne se résoudra qu’en abandonnant les ultimes traces de peu qui faisaient encore de lui un humain.
    Pour cet ingénieur agronome, se perdre et se trouver procède d’une même respiration salvatrice : la nécessité de se déstructurer pour atteindre un sens, « [se] perdre dans les bois, et [s]’y trouver bien tout à la fois ». Mais il ne s’agit pas d’un abandon, d’un renoncement : végétaux et animaux sont nommés de façon extrêmement précise, savante (on est vraiment avec lui dans la nature, brute, palpable). Dans un élan authentique, vital, inévitable, Pierre Gondran dit Remoux nous emmène sans détours vers la forêt, l’eau, la tourbière, la fin, le début. On le suit sans résistance, avec plaisir.
     
     
     
  • Pieds nus sur la terre sacrée, par T.C. McLuhan

    pieds-nus-sur-la-terre-sacree-9782070466429.jpgUn cadeau, le genre de lecture qui devrait m'être interdite comme je faillis être (ou fus ?) interdite de western, pour cause de pétage de plomb à chaque Indien assassiné... faut croire que la propagande hollywoodienne ne marchait pas sur moi... j'avais déjà choisi mon camp de façon innée, ça n'a pas changé....
     
    ""Pieds nus sur la terre sacrée" rassemble des textes appartenant au patrimoine oral ou écrit des Indiens d'Amérique du Nord. Cette sélection se propose d'apporter des éclaircissements sur l'histoire des Indiens et de montrer la pérennité de leur civilisation. Le ton de ces écrits, classés par ordre chronologique, est tour à tour celui de la sagesse, du lyrisme, de l'éloquence ou de l'émotion profonde. Portrait de la nature et de la destinée indiennes, ils sont avant tout la preuve de la renaissance d'une civilisation authentiquement indienne. Cette anthologie tend à mettre en relief les traits caractéristiques de cette civilisation où les considérations politiques et historiques s'estompent au profit d'une harmonie de l'homme et de la nature, dans laquelle la terre devient une création sacrée. Voilà un domaine de l'expérience indienne qui peut entrer dans notre héritage commun."
     
    Textes rassemblés par Teresa Carolyn McLuhan [Touch the Earth : a Self-Portrait of Indian Existence] - Trad. de l'anglais (Canada) par Michel Barthélémy, première publication en 1974.
     
     
     

  • Nouvelles Calédoniennes - Vents d'ailleurs, 2012

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    Avec mes amis poète écrivains Nicolas Kurtovitch et Frédéric Ohlen, ainsi que Waej Génin-Juni, Noëlla Poemate, Denis Pourawa, Claudine Jacques et Anne Bihan. "Des nouvelles écrites par des auteurs d’origine et d’horizon multiples qui racontent leur profond attachement pour les cultures de Nouvelle-Calédonie. Des nouvelles, des récits, comme autant de portes d’entrée vers les cultures de la Nouvelle-Calédonie, murmurent leurs histoires croisées. Des auteurs, venus de tous les horizons, imprégnés de la terre, de la mer et des visages, esquissent des silhouettes, souvent furtives, pour laisser entrevoir existences et trajectoires… Les histoires sont des gestes, les vies sont des souffles. Il y a Hula, cette jeune promise qui semble se résigner au mariage que l’on attend d’elle. Et là, tout près, cet individu que le regard de l’autre a rendu lépreux avant d’être homme, mais qui ose à nouveau rêver quand tombe le soir de sa vie. Il y a aussi ces souvenirs d’une enfance enfuie, ces moments indistincts qui deviennent soudain si précis sous l’influence d’une odeur, d’un regard. Partout, la temporalité fugitive, éternelle de la terre rythme les récits comme le battement d’un cœur à la fois unique et partagé. Une mémoire qui se réveille et se révèle, des récits d’existences entre imaginaires et empreintes tissent la trame d’une écriture en archipels."

     

    Caractéristiques * *Prix: * 14,20 € * *Format : * 15 × 23 cm * *Nombre de pages: * 128 pages * *ISBN : * 978-2-36413-011-1 

     

     https://www.ventsdailleurs.com/index.php/les-livres/litterature/item/nouvelles-caledoniennes

     

     

  • Une histoire des abeilles de Maja Lunde

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    Je viens de lire et j'ai bien apprécié ce premier roman de la norvégienne Maja Lunde qui a eu un vif succès à sa sortie en 2015, malgré quelques longueurs, traduit depuis en de nombreuses langues dont en français par Loup-Maëlle Besançon, sorti en août 2017 aux Presses de la Cité. 

    "Un triptyque écologiste qui raconte l'amour filial à travers le destin des abeilles.
    Angleterre, 1851. Père dépassé et époux frustré, William a remisé ses rêves de carrière scientifique. Cependant, la découverte de l'apiculture réveille son orgueil déchu : pour impressionner son fils, il se jure de concevoir une ruche révolutionnaire. Ohio, 2007. George, apiculteur bourru, ne se remet pas de la nouvelle : son unique fils, converti au végétarisme, rêve de devenir écrivain. Qui va donc reprendre les rênes d'une exploitation menacée par l'inquiétante disparition des abeilles ? Chine, 2098. Les insectes ont disparu. Comme tous ses compatriotes, Tao passe ses journées à polliniser la nature à la main. Pour son petit garçon, elle rêve d'un avenir meilleur. Mais, lorsque ce dernier est victime d'un accident, Tao doit se plonger dans les origines du plus grand désastre de l'humanité. "

     

     

  • Raoul Vaneighem - Retour à la base

     

     

    9782390490326-475x500-1.jpg« Jouissez d’aujourd’hui car demain sera pire » a été le slogan consumériste le plus efficace du capitalisme. Désormais, il n’en a plus l’usage car il nous met devant un fait accompli. Il décrète « Le pire est arrivé, force est de vous en accommoder. » Le modèle chinois est en place, en attente de technologies toujours plus efficaces.

     

    (…)

     

    Le capitalisme ne voit dans la vie qu’un objet marchand. Il ne tolère pas qu’elle échappe à la toute-puissance de l’argent.

     

    (…)

     

    Le consumérisme avait fondé son pouvoir de séduction sur le mythe de l’abondance édénique. Le « tout à la portée de tous » prêtait une éphémère séduction à ces libertés de supermarché qui s’arrêtent au tiroir-caisse. Le salaire durement gagné trouvait sa récompense dans un laisser-aller qui avait les vertus d’un défoulement. Avec la paupérisation qui vide le « panier de la ménagère » l’exhortation à se sacrifier remonte en surface, tel le péché originel que l’on croyait enfoui dans le passé. Il faut accepter la Chute, il faut admettre que la vie s’assèche. Le temps est venu de rappeler qu’on ne travaille jamais assez, qu’on ne sacrifie jamais assez. L’existence non-lucrative est un délit. Vivre est un crime à expier.

     

    (…)

     

    L’État n’est plus qu’un instrument manipulé par les firmes multinationales, qui, avec ou sans le relais de l’Europe, lui imposent leurs lois et leurs juridictions. La répression policière est la seule fonction qui lui incombe encore.

     

     

    (…)

     

    De défenseur de la République qu’il prétendait être, l’État en est à se protéger contre les citoyens à qui il arrache les droits dont il était le garant. (…) Hochet du capitalisme financier, l’État règne sans gouverner. Il n’est plus rien. Son inanité sonne pour nous l’heure d’être tout.

     

     

    (…)

     

    Pendant que s’affrontent rétro-bolchévisme et rétro-fascisme, les mafias mondialistes empoisonnent et polluent impunément villes et villages.

     

    (…)

     

    L’État et ses commanditaires font primer leurs intérêts en méprisant les nôtres. À nous de nous préoccuper de notre propre sort. Le sens humain est notre légitimité.

     

    (…)

     

    Que risquons-nous à expérimenter des sociétés du vivre ensemble alors qu’en permanence nous servons de cobayes dans les laboratoires de la déshumanisation et du profit ?

     

    (…)

     

    Le dialogue avec l’État n’existe plus. Aucune doléance du peuple n’a été reçue, si ce n’est à coups de matraque. Pourtant, malgré la rupture effective — et sans même espérer des manifestations de rue qu’elles obtiennent le retrait de décrets iniques —, il est bon de soumettre l’État à un harcèlement constant. Rappeler leur parasitisme aux instances gouvernementales gagnera en pertinence lorsque les micro-sociétés qui font retentir dans la rue les cris de la liberté offensée, opposeront aux diktats du totalitarisme démocratique la légitimité de décrets votés en assemblées de démocratie directe.

     

    (…)

     

    L’insurrection planétaire en cours émane de la vie quotidienne des femmes, des hommes, des enfants. Le phénomène n’est pas nouveau, c’est la prise de conscience qui la propage. Ses revendications vont bien au-delà de la satisfaction consumériste. Sa poésie s’échappe du panier de la ménagère avant même qu’il ne soit vidé par la paupérisation.

     

    L’insurrection de la vie quotidienne offre une surprenante singularité. Elle est une insurrection pacifique en ce qu’elle veut dépasser la lutte traditionnelle entre pacifisme réformiste et révolution barricadière. En ce qu’elle brise ce piège des dualités — du pour et du contre, du bien et du mal — qui a besoin pour fonctionner du terrain miné et militarisé où le pouvoir est roi.

     

    La vie est une arme qui harcèle sans tuer. L’ennemi ne manque pas une occasion de nous entraîner sur un terrain qu’il connaît parfaitement car il en possède la maîtrise militaire. En revanche, il ignore tout de la passion de vivre qui renaît sans cesse, abandonne un territoire dévasté, se le réapproprie, multiplie les occupations de zones à défendre, disparaît et reparaît comme le chat de Cheshire. Il est incapable de comprendre que le combat de la vie pour l’être dissout l’avoir et révoque l’ordre de la misère. Notre guérilla est sans fin au contraire de la lutte pour l’avoir qui, elle, ne survit pas au dépérissement de l’être qu’elle provoque. La cupidité est un étouffement.

     

    « Ne jamais détruire un être humain et ne jamais cesser de détruire ce qui le déshumanise » est un principe de lutte qui a le mérite de s’en prendre à un système d’oppression et non à ceux qui s’en croient le moteur et n’en sont que les rouages. Saboter l’implantation d’une nuisance n’est pas tuer ceux qui en sont responsables.

     

    Le temps est avec nous. L’insurrection de la vie quotidienne commence à peine à faire preuve de sa créativité et de sa capacité de renaître sans cesse. Mieux vaudrait se soucier non d’aller plus vite mais d’aller plus loin.

     

    (…)

     

    L’important n’est pas le nombre des insurgés mais la qualité des revendications. L’autonomie des individus est la base de l’autogestion. Elle émancipe de l’individualisme, cette liberté fictive assignée aux moutons de la servitude volontaire. Elle apprend à distinguer militantisme et militarisme. L’engagement passionnel ne peut se confondre avec le sacrifice. Le combat pour la liberté refuse les ordres. La confiance et le mandat que lui accorde la solidarité lui suffit.

     

    L’autonomie individuelle dispose d’une puissance de harcèlement inépuisable. Or, la peau du Léviathan en ne cessant de se distendre devient vulnérable aux piqûres de moustiques.

     

    (…)

     

     

    Dans un univers de plus en plus en proie à la laideur de l’argent et du calcul égoïste, le retour à la beauté, à l’amitié, à l’amour, à la générosité, à l’entraide propage une subversion qui ridiculise la ritournelle des belles intentions morales et caritatives.

    Le sens humain se moque de l’humanitarisme, tout ainsi que la vie authentique se fout des mises en scène qui la falsifient.

     

    Le consumérisme a démontré qu’un plaisir acheté est un plaisir gâché. En éteignant le néon des supermarchés, la paupérisation s’éclaire de lumières moins trompeuses. En annonçant l’effondrement de l’inutilité rentable, elle laisse à la disette à venir le temps de renaturer la terre, de retrouver une nourriture saine et des agréments qui ne soient plus frelatés. De même que le coronavirus nous a enseigné à mieux renforcer notre immunité, la faillite économique nous enjoint de recourir à nos ressources créatives. Le « do it yourself » fait la nique au self made man dont l’affairisme avait fait son héros.

     

    68 pages, Cactus Inébranlable éd., été 2021

     https://cactusinebranlableeditions.com/produit/retour-a-la-base/

     

    B9715630370Z.1_20180511170844_000+GKPB82LRE.2-0.jpgRaoul Vaneigem est né en 1934 à Lessines. Son Traité de savoir vivre à l’usage des jeunes génération, paru en 1967, a contribué, avec La société du spectacle de Debord, à insuffler au Mouvement des Occupations de Mai 1968 une radicalité qui commence à peine à démontrer aujourd’hui ses effets novateurs.

     

     

     

  • L’érotisme de vivre d'Alice Mendelson

     

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    Ne jamais bâcler de vivre.

    5 février 2019

     

    *

     

    Pour te plaire je dis

    Qu’une main d’artisan façonne le temps

    Qui nous gorge de cuivres, de peaux,

    De futailles, d’étains…

    Pour me plaire je dis

    Que tu es la matière première

    Brute et pourtant raffinée,

    De l’amour.

     

     

    (…)

     

    Retiens mon vertige, grand arbre,

    Mur,

    Ma lancée,

    Mon abri,

    Ligature de terre et de ciel.

     

    (…)

     

    Je n’ai d’autres mots que sacrés,

    Plus d’autres,

    Pour dire combien tu me rends

    Claire, et fervente,

    Et surprise,

    Inépuisablement.

     

    in Chant des heures d’amour

     

     

    *

     

    Le plaisir d’être douce

    Encore

    Et plus douce que l’eau sous la barque

     

    Bois mon sillage

    Et pour toi je respire

    Plus douce que le lac au signal de la nuit

     

    In Délire

     

     

    *

     

    Tu traceras de tes mains toutes

    Mes lignes de flux

    Et chaque doigt et tes paumes et ta bouche

    Dresseront derrière eux

    Une fulgurante limaille de plaisir

    Je ne suis pas à voir

    Je suis à sillonner

    Fais donc de moi tes champs et non ton paysage

     

    (…)

     

    Tracer de tes mains mes lignes de fierté

    Mes lignes de défaites

     

    in Si tu veux que je sois belle

     

     

     

    *

     

    Mais tu mords dans ce jour avec moi

    Dans la pulpe et l’écorce

    Le jus de la joie

     

    Buvons notre force.

     

    In Beau fruit

     

     

    *

     

    Protection : le cauchemar c’est c’qui s’arrête !

     

    in Joies princières minimales

    4 août 2020

     

     

     

    *

     

    Peu, c’est déjà beaucoup.

    C’est entre peu et rien qu’est le grand TROU.

    30 juillet 2018

     

     

     

    *

     

    Patience, mon ressuscité,

    Mon lointain que je palpe,

    Mon agonie.

     

    Je cicatrise.

     

    In Le retour

     

     

    *

     

    Dans mille ans serons-nous mon amour

    La dalle qui porte le vide et enfonce l’humus

    Le cordage qui casse le vent

    La chaîne qui lutte à chaque maillon

    Le long couloir noir où s’étire la peur

    Et naît le plaisir d’à peine mourir ?

     

    In Dans mille ans mon amour

     

     

    *

     

    Aimer simplement, en tranquillité, en couvrance, en magnanimité pour soi-même et l’autre, sans perdre la transe de simplement exister, quel bienfait pour les racines des plantes et des arbres !

     

    in Le confort des racines

    14 février 2020

     

     

    *

     

     

    Pour bien vieillir il est bon d’avoir

    le vice de la joie.

     

    3 août 2018

     

     

    Alice Mendelson in L’érotisme de vivre Rhubarbe Ed. décembre 2021

     

     

     

     

  • J'attends la foudre et autres textes de Samaële Steiner

    18_9782842609122_1_75.jpgJ'ai lu et recommande, quand la poésie envahit le théâtre :
     
    J'attends la foudre
     
    Arpentant la nature alentour, forêts, collines, sentiers, une jeune fille se rêve frappée par l’éclair et changée en arbre. Le chemin pour qu’elle devienne une femme prendra d’autres détours.
     
     
    K-libre
     
    Alors que le fleuve qui traverse la ville doit être enseveli pour construire un centre d’affaires, les citoyennes se mobilisent. K-libre est l’histoire de femmes qui s’unissent contre le cynisme des marchands et créent une zone à défendre.
     
     
    Ronce
     
    Quand Agathe est morte, sa compagne a désiré mourir et brûler leur ferme. Mais Ronce, leur vache, refuse cette issue et la sauve des flammes, comme une métaphore de l’union possible entre l’humain et l’animal.
     
     
     
     

  • Zora Neale Hurston - Mais leurs yeux dardaient sur Dieu (extrait)

     

    Voici les 26 premières pages de ce magnifique roman américain écrit en 1937, par Zora Neale Hurston dans une traduction inédite et magistrale de Sika Fakambi (Zulma édition) et lues par moi-même.


    Zora Neale Hurston, née le 7 janvier 1891 à Notasulga dans l'État de l'Alabama, et morte le 28 janvier 1960 à Fort Pierce dans l'État de la Floride : romancière, nouvelliste, essayiste, dramaturge, anthropologue, folkloriste et journaliste américaine qui est une des figures majeures du mouvement culturel afro-américain dit de la Renaissance de Harlem, notamment avec ce roman (Their Eyes Were Watching God) qui célèbre la culture afro-américaine dans la ruralité du Sud. Elle fait partie des co-auteurs du manifeste Fire !! pour une esthétique afro-américaine libre. Élève de Franz Boas, elle a contribué à l'élaboration d'une anthropologie des traditions orales afro-américaines, elle a également mis en valeur la culture caribéenne exposée par son essai Voodoo and Life in Haiti and Jamaica.

     

     

  • René Depestre - Hadriana dans tous mes rêves

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    René Depestre, poète, romancier haïtien, un roman sorti en 1988 alors qu'il vivait dans le Languedoc, il a eu le prix Renaudot la même année. J'aime beaucoup la littérature haïtienne, et ce magnifique roman confirme, de plus, c'est une des rares fictions littéraires à aborder le vrai sujet de la zombification en Haïti.

     

    "Jacmel (Haïti) en 1938, à l’époque des réjouissances du Carnaval. Patrick Altamont, le jeune narrateur, nous conte deux événements qui se produisent en simultané : d’abord la fin de sa très chère marraine Germaine Villaret-Joyeuse, puis les noces de l’éblouissante Hadriana Siloé, laquelle tombe raide morte au pied de l’autel à la minute où elle prononce le oui sacramentel.
    Mais nous sommes en pays vaudou où le rituel des métamorphoses permet de mêler les horreurs de la mort aux rires de la fête. Et si Hadriana, l’héroïne française du récit, est enterrée en grande pompe dans sa belle robe de mariée, elle ressuscite aussitôt sous la forme d’une zombie, l’une des formes mythiques du destin des Haïtiens.
    Autour de ce thème lié aux mythes de l’esclavage et de la colonisation, symbole de l’ambiguïté du réel-merveilleux dans les cultures de la Caraïbe, l’humour et l’imagination du conteur se débrident pour éclairer le vécu haïtien dans sa fantaisie, sa sensualité, son surréalisme démonté, son désordre toujours hallucinant…
    René Depestre, magicien de l’écriture, sait une fois de plus entraîner son lecteur à l’intérieur d’une sarabande macabre et burlesque au cours de laquelle les danses colorées et la musique sont indissociables des cérémonies funèbres. La joie de vivre et la terreur de passer à trépas procèdent d’une seule et même énergie. Et la verve extravagante et somptueuse de l’auteur nous force à croire à ce récit bourré de personnages plus insolites les uns que les autres. "