Thich Nhat Hanh
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Les instruments de la souffrance importent peu, ce qui compte, c'est la façon de porter, de supporter, d'assumer une souffrance consubstantielle à la vie et de conserver intact, à travers les épreuves, un petit morceau de son âme.
in Une vie bouleversée
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Mais nous ne sommes pas trop de manière abstraite, en général : certains sont en trop (…) Si on administrait un jour aux patrons argentins — les riches et leurs représentants — la dose adéquate de pentothal, il serait amusant de les entendre : ils pourraient parler de la manière de se débarrasser de cinq ou six millions de personnes. Ils l’envisageraient comme un véritable service à la patrie : le reste de la population vivrait plus confortablement, l’indice de criminalité chuterait, les sectes évangélistes perdraient de leur influence, il y aurait beaucoup d’espace libre pour de nouvelles cultures ou quartiers résidentiels, les transports en commun marcheraient mieux, l’État économiserait des ressources — en subsides, organismes, policiers, gardiens de prison — qu’il pourrait employer à améliorer par exemple les écoles, les universités et les hôpitaux que des usages éduqués utiliseraient avec discernement. On perdrait peut-être quelques footballeurs et quelques boxeurs, deux ou trois chanteurs ringards ; (…) et ils auraient tous plus de difficultés à trouver des femmes de ménage mais, globalement, ils y gagneraient plus qu’ils n’y perdraient.
in La faim, éd. Buchet-Chastel, octobre 2015
baptême de sel
à l'océan de lumière
solve
dissolution
premier matin du monde
in en cours
L’édification d’une société d’êtres libres
ne peut être que l’effet de leur libre évolution.
Tu oublies presque la plaie
la pierre gisante,
sur le fil de la mémoire.
Depuis des années, tu regardes les branches
comme des racines,
qui s’approchent enfin.
Tombe, neige sans fin ! Enveloppe d’un voile
Le rose éclair de l’aube et l’éclat de l’étoile !
Brouillards silencieux, ensevelissez-nous !
in La Légende des Nornes
parfois j’ai l’âme d’une pyromane.
j’ai envie de tout cramer,
tout incendier
tant nos choix dans ce monde
m’insupportent.
puis je me souviens
le monde brûle déjà.
il a besoin de douceur.