Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

CITATIONS - Page 17

  • Mahmoud Darwish

     
    La guerre finira et les dirigeants se serreront la main.
    Mais il restera cette mère épuisée qui désire revoir son fils
    Et cette femme qui attend son mari bien aimé
    Et ces enfants qui cherchent leur père héros.
    Je ne sais pas qui a vendu la patrie, mais j'ai vu qui en a payé le prix
     
     
     
     
     

  • Pier Paolo Pasolini

    Je suis un homme ancien, qui a lu les classiques, qui a récolté les raisins dans la vigne, qui a contemplé le lever ou la chute du soleil sur les champs. (...) Je ne sais donc pas quoi en faire d'un monde créé, par la violence, par la nécessité de la production et de la consommation. Je déteste tout de lui : la précipitation, le bruit, la vulgarité, l'arrivée. (...) Je suis un homme qui préfère perdre plutôt que de gagner par des manières déloyales et impitoyables. Et la beauté c'est que j'ai l'effronterie de défendre cette culpabilité, de la considérer comme une vertu.

     

     

     

     

  • Pat Ryckewaert

    Nulle autre qu’elle

    ne sait mieux l’amour

    et le nu du poème

    nulle autre qu’elle

    n'a de fourrure aussi profuse

    pour couvrir sa chair vive

    et son âme écorcée.

    Nulle autre qu’elle

    ne sait mieux la colère

    et le cri enfoui

    le chant des perdus.

    Elle se cache si bien

    en dessous de la bête

    qu'on est à les confondre.

    Nuls autres que la nuit

    et le vent des collines

    ne savent entendre sa plainte.

    Nul ne sait

    L’humeur labile

    l’anxieuse rumination

    la folle douleur qui l’étreint.

    Nul ne sait l’épine plantée

    entre les vertèbres de l’enfance.

     

    in À la folie

     

     

  • Myriam OH

    méfie-toi des gens sympas qui ne veulent que ton bien

    ne laisse jamais personne t’allumer à sa guise non plus

    laisse-toi tomber quand tu es fatigué

    laisse-toi aller au pathétisme

    il fait bon parfois filer un mauvais coton

    en bonne compagnie

    on entend mieux la lumière dans le noir

    et puis quand tu te sentiras

    fais-toi la douceur

    on n’a rien inventé de mieux quand les temps sont durs

    tu es né pour briller

    mais pas tous les jours mais pas par tous les temps

    fais-toi ce qu’il faut de taches de bosses de fêlures

    donne-toi le luxe du relief

    ne laisse jamais personne juger de ton éclat

    chacun avance par sa propre lumière

    les éclairages extérieurs ne sont que des points d’étape

    tantôt on est phare

    tantôt naufragé

    ne laisse jamais autre chose que ton cœur te guider

     

     

  • Eduardo Galeano

    Aucune guerre n’a l’honnêteté d’avouer : je tue pour voler.

    Les guerres invoquent toujours de nobles motifs, tuent au nom de la paix, au nom de Dieu, au nom de la civilisation, au nom du progrès, au nom de la démocratie et dans le doute, si tant de mensonge ne suffisait pas, voilà les grands médias prêts à inventer des ennemis imaginaires pour justifier la conversion du monde en un grand asile et un immense abattoir.

    Dans Le Roi Lear, Shakespeare avait écrit que dans ce monde les fous conduisent les aveugles et quatre siècles plus tard, les maîtres du monde sont des fous amoureux de la mort qui ont fait du monde un endroit où chaque minute 10 enfants meurent de faim ou de maladie curable et chaque minute 3 millions de dollars sont dépensés, 3 millions de dollars par minute dans l’industrie militaire qui est une usine de mort.

    Les armes exigent des guerres et les guerres exigent des armes et les cinq pays qui gèrent les Nations Unies, ceux qui ont le droit de veto à l’ONU se révèlent également être les cinq principaux producteurs d’armes.

    Jusqu’à quand ? Jusqu’à quand la paix du monde sera-t-elle entre les mains de ceux qui font le commerce de la guerre ?

    Jusqu’à quand continuerons-nous à croire que nous sommes nés pour l’extermination mutuelle et que l’extermination mutuelle est notre destin ?

    Combien de temps encore ?
     
     

  • Lao Tseu

    Un souverain instruit dans la voie du Tao renonce à conquérir le monde par la force. Car il sait qu'à l'attaque succède la riposte. Là où sont passées les armées, ne restent que des ruines et ne poussent que des ronces. Les grandes guerres amènent des années de disette. C'est pourquoi l'homme éclairé se montre résolu sans tomber dans l'excès. Il parvient à ses fins mais n'en tire aucune gloire. Il mène à bien ses entreprises sans offenser ni détruire. Il agit sans orgueil et ne combat que par nécessité. Il ne trouble pas la grande harmonie. La force use celui qui l'utilise, car elle va à l'encontre du Tao. Et ce qui va contre le Tao va à sa perte.

     

    in le Tao Te King

     

     

  • Kathy Acker

    Pas d'imitation, pas d'assimilation, pas de demi-mesure dans la poésie. S'emparer, ingurgiter, arracher, dévorer, digérer, recracher. La cannibale littéraire dévore la chair d'un texte pour en faire quelque chose d'autre. Lire, dit-elle, est un acte sauvage, créer est un acte cannibale. Un texte est un corps résistant, puissant, dégoulinant et la poésie n'est pas un monument. C'est un lieu d'échange, c'est un grognement, un bousculement, un hurlement, ce sont des tripes pétries, des larmes en argent, c'est un acier tranchant, un métal brûlant. La poésie n'est pas un monument.