Frédéric Le Play
De ce qui sort de la mine, quel est le plus précieux : le charbon, le fer, l'or ?
Non c'est l'homme.
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De ce qui sort de la mine, quel est le plus précieux : le charbon, le fer, l'or ?
Non c'est l'homme.
J'ai tu mon chagrin dans mon pays nouveau
Et j'ai essayé de continuer
Mais les pierres de notre maison là-bas
Me font trébucher
Et je les trouve criblées de nostalgie
Traduit de l'arabe par Atlas Hader
Je suis un homme ancien, qui a lu les classiques, qui a récolté les raisins dans la vigne, qui a contemplé le lever ou la chute du soleil sur les champs. (...) Je ne sais donc pas quoi en faire d'un monde créé, par la violence, par la nécessité de la production et de la consommation. Je déteste tout de lui : la précipitation, le bruit, la vulgarité, l'arrivée. (...) Je suis un homme qui préfère perdre plutôt que de gagner par des manières déloyales et impitoyables. Et la beauté c'est que j'ai l'effronterie de défendre cette culpabilité, de la considérer comme une vertu.
Nulle autre qu’elle
ne sait mieux l’amour
et le nu du poème
nulle autre qu’elle
n'a de fourrure aussi profuse
pour couvrir sa chair vive
et son âme écorcée.
Nulle autre qu’elle
ne sait mieux la colère
et le cri enfoui
le chant des perdus.
Elle se cache si bien
en dessous de la bête
qu'on est à les confondre.
Nuls autres que la nuit
et le vent des collines
ne savent entendre sa plainte.
Nul ne sait
L’humeur labile
l’anxieuse rumination
la folle douleur qui l’étreint.
Nul ne sait l’épine plantée
entre les vertèbres de l’enfance.
in À la folie
méfie-toi des gens sympas qui ne veulent que ton bien
ne laisse jamais personne t’allumer à sa guise non plus
laisse-toi tomber quand tu es fatigué
laisse-toi aller au pathétisme
il fait bon parfois filer un mauvais coton
en bonne compagnie
on entend mieux la lumière dans le noir
et puis quand tu te sentiras
fais-toi la douceur
on n’a rien inventé de mieux quand les temps sont durs
tu es né pour briller
mais pas tous les jours mais pas par tous les temps
fais-toi ce qu’il faut de taches de bosses de fêlures
donne-toi le luxe du relief
ne laisse jamais personne juger de ton éclat
chacun avance par sa propre lumière
les éclairages extérieurs ne sont que des points d’étape
tantôt on est phare
tantôt naufragé
ne laisse jamais autre chose que ton cœur te guider
à y regarder de près
toute chose que le jour t’apporte
est mystère et étrangeté
appel au silence
& terreur d’écorché vif
Un souverain instruit dans la voie du Tao renonce à conquérir le monde par la force. Car il sait qu'à l'attaque succède la riposte. Là où sont passées les armées, ne restent que des ruines et ne poussent que des ronces. Les grandes guerres amènent des années de disette. C'est pourquoi l'homme éclairé se montre résolu sans tomber dans l'excès. Il parvient à ses fins mais n'en tire aucune gloire. Il mène à bien ses entreprises sans offenser ni détruire. Il agit sans orgueil et ne combat que par nécessité. Il ne trouble pas la grande harmonie. La force use celui qui l'utilise, car elle va à l'encontre du Tao. Et ce qui va contre le Tao va à sa perte.
in le Tao Te King
Le diable est un optimiste s'il croit pouvoir empirer les hommes.
Pas d'imitation, pas d'assimilation, pas de demi-mesure dans la poésie. S'emparer, ingurgiter, arracher, dévorer, digérer, recracher. La cannibale littéraire dévore la chair d'un texte pour en faire quelque chose d'autre. Lire, dit-elle, est un acte sauvage, créer est un acte cannibale. Un texte est un corps résistant, puissant, dégoulinant et la poésie n'est pas un monument. C'est un lieu d'échange, c'est un grognement, un bousculement, un hurlement, ce sont des tripes pétries, des larmes en argent, c'est un acier tranchant, un métal brûlant. La poésie n'est pas un monument.