Bernard Mazo
J’ai égaré
Ma vie
A travers
L’aveugle succession
Des jours
La sourde fascination
Des saisons
Mot après mot
Dans le vertige
De l’écriture
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
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J’ai égaré
Ma vie
A travers
L’aveugle succession
Des jours
La sourde fascination
Des saisons
Mot après mot
Dans le vertige
De l’écriture
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
cueillant des chrysanthèmes à la haie de l'est
le cœur libre j'aperçois la montagne du sud
dans les lueurs du crépuscule la montagne a belle allure
les oiseaux qui volent ensemble y retournent
dans tout cela réside une signification profonde
sur le point de l'exprimer, j'ai déjà oublié les mots
in l'homme, la terre, le ciel
enfin je m'en retourne
Donner ce que l'on a à ce qui arrive.
un monde de rosée,
que ce monde de rosée
et pourtant, et pourtant
chaque matin
tôt
s’ouvre
une fleur
elle se tait
dans la providence
du hasard
et
pour
te trouver
je met
mon doigt
dans sa rosée
au crépuscule je redescends la montagne émeraude
la lune sur la montagne accompagne mon retour
je me retourne pour regarder le chemin que j'ai emprunté
une sombre, sombre étendue de pics bleus
avec la lune ensemble nous arrivons à ta demeure paysanne
un jeune garçon ouvre le portail en branchages
parmi les bambous verts je pénètre dans un sentier secret
les lianes effleurent mon vêtement
joyeuse est notre conversation dans cet endroit reposant
du bon vin, ensemble nous devisons et levons nos coupes
longuement nous chantons, le vent murmure dans les pins
notre chant achevé, le Fleuve céleste est déjà presque effacé
je suis ivre, tu es heureux aussi
joyeux nous oublions les intrigues du monde
in buvant seul sous la lune l'immortel banni sur terre
le bruit incessant des vagues
mon village natal
si loin
on voit un peu
la mer
par la petite fenêtre
in sous le ciel immense sans chapeau
On a beau contre eux
Multiplier les prisons
Mobiliser les censures
Les mots…
Il y a déjà plus assez de baillons
Les garrots font défaut
Et jaillissent à nouveau comme un fleuve
Les mots…
in A Marcos Ana - Encres Vives n°41 (1964)
ce que c'est
au fond je l'ignore, pourtant
de gratitude mes larmes coulent
Un jour
Je réaliserai une mosaïque
Tout en éclats
de rire
in Voici venu le temps des larmes
Nous deux dans la tourmente d’un sentier périlleux, cernés par la marée montante de la nuit, de toute part assaillis par des chimères, donnons-nous la main. Voilà un ciel entier qui s’entrouvre et nous inonde.
in L’immobile serti de griffes
Voici l’essence du tragique : l’impuissance du geste, la passivité
De celui qui se refuse, à lui-même avant d’en priver les autres,
Ce qu’il devrait aimer sans contrepartie, le geste de la minute
Et l’oubli du geste, de la minute et de tout le reste,
Pour une joie partagée, sans préjugés, ni regrets, ni même pitié de soi.
in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…
La chute ?
Contempler le devenir, sans le braver.
Et qu’importe ce qui nous est dû.
Le ressentiment n’est que repli sur soi.
in cobra sous le chant, médusé, dansant, conquis pour un instant…
Qui écrit
M’écrit
Mystérieuse
Instance
Qui n’est
Qu’une absence
De nom
in L’hostilité mortelle de l’inconnu