Keltoum Staali
Il a perdu sa voix dans la psalmodie des vents
Le désert parle une langue ajourée
C’est une terre d’oubli
Où l’horizon limpide ne ferme pas l’œil
in Tasliman
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Il a perdu sa voix dans la psalmodie des vents
Le désert parle une langue ajourée
C’est une terre d’oubli
Où l’horizon limpide ne ferme pas l’œil
in Tasliman
Celui qui m'a changé en exilé
m'a changé en bombe...
Je mets dans sa bouche des mots dissolus, des gestes inconsolés, le genou contre la tempe, la robe défaite, les longues phrases, la sauvagerie.
La nuit est son miroir
Dont rien n’est à extraire
Qu’un minerai
D’âme
Ici le rectangle
N’est pas une fenêtre
Il n’est que ce qu’il dit être
Une géométrie simple
Il n’est que du ciel
Qui se retient
in Séquence de bleu
Entre l’infime et l’infâme,
Etroite passerelle des vivants.
Arrimés au ciel,
Enracinés en terre,
On cherche avec ferveur,
Ou fureur,
Le noyau inconnaissable
La source de béatitude
Ou de jouissance, sur la voie confuse et trouble
Qui traverse les corps.
in Crispations
La nuit tarde à plisser le vertige des murs
C’est un pays ou le miel surpasse l’amertume
in Je vous écris d’un pays lointain
J’affirme que par delà les dédains et la futilité, la poésie se venge par la durée. On oubliera vite le roman saisonnier, on gardera le livre de poèmes.
in Pour saluer la revue
C’est au bord
Des larmes
Que le rire
Peut basculer
in Voici venu le temps des larmes
Et ils te lisaient
A l’oreille
Dans la procession
Indécise des cirrus
Les cillements du temps
A venir
in Amarante entre les lignes
Que peut-on à la fin
Retenir d’un poème
Sinon un vers
Peut-être deux
Et puis tout ce silence
Autour
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
J’ignore d’où je viens
Si je ne me perds pas
in Un pas de plus
Dans la ville à front ridé,
Dans la ville des fumées,
Veillent de sourds marteaux-piqueurs,
Des hies tremblantes,
Dures d’oreilles,
Entre les mains dures de cals
De potentats déchus de leur trône de paille,
Rois en exil des sables,
Des vents,
Grands manitous qui ne manient plus rien
Que la défonce à front de bitume,
Aux vertèbres de papier.
in Crispations
Il y a une fillette folle
Qui répète colibri colibri
Puis par la fenêtre s’envole
Il y a dans les nuages
Un paon qui fait la roue
Il pleut des plumes rouges
in Eternité de la rose
on dit
« c’est un oiseau »
qu’en savons-nous ?
j’invente
un arbre
et
quelques baies
de ton amour
me suffisent
in Ecailles de nuit