Marcel Baril
Une de ces tisanes des soirs d’automne qui vivent auprès des feux de broussailles, quand les jeunes gens précipitent dans les braises des limaces rouges ou des fillettes blondes…
in Les crieurs du désert
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Une de ces tisanes des soirs d’automne qui vivent auprès des feux de broussailles, quand les jeunes gens précipitent dans les braises des limaces rouges ou des fillettes blondes…
in Les crieurs du désert
On oubliait surtout
Que le rêve est patience
Et noyaute le temps.
in Crispations
on peut rire
de n’importe qui
de préférence
avec quelqu’un d’autre
in Voici venu le temps des larmes
Les pingouins
Je les vois avec leur costume
Avec le badge de l’entreprise à la ceinture
On les croirait giclés des feuilletons télé
Aussi ridicules
Aussi navrants
Mais dans la vie
Pas une télécommande pour arrêter
Le mauvais film
Les bêtes lassées
Du ululement des jours,
reposant dans leurs cryptes végétales
comme des offrandes oubliées
In Eclats
Des papillons suintent
Des scissures de ton corps
Libres/ils coulent/tel un friselis d’eau
Ainsi je serai vidée de mon rêve
in Psalmodies
Tu sais que je m’enfonce. Quand j’ai besoin de créer des murs autour du silence. De lui construire une gangue. Un piètre édifice. Tu sais que je m’enferme pour chercher, que je parle avec un double. Que je frôle des canines aiguisées.
in L’immobile serti de griffes
L’ultime vérité se lit dans l’œil des mourants.
Eclair de silence fracassant la cloison.
in Sur les ruines, la pitié
Et les voici qu’ils partent en moi
Emportant leurs ombres
Et les murs
Je chérirai, ainsi, ma coulée
Dans ton noir antique.
J’imagine mes racines
une antichambre pour des tombeaux éteints
et dans les mains s’est brisé une lune
in Psalmodies
Aidez-moi…
Les navires de guerre arrivent –
Mes amis
Brandissent leurs drapeaux, leurs banderoles -
Et sur les balcons
les tireurs d’élites polissent leurs armes –
Je ne comprends pas
Les règles du jeu ;
Je crache des gouttes de sable
In Message dans une bouteille
Il a perdu sa voix dans la psalmodie des vents
Le désert parle une langue ajourée
C’est une terre d’oubli
Où l’horizon limpide ne ferme pas l’œil
in Tasliman
Celui qui m'a changé en exilé
m'a changé en bombe...
Je mets dans sa bouche des mots dissolus, des gestes inconsolés, le genou contre la tempe, la robe défaite, les longues phrases, la sauvagerie.
La nuit est son miroir
Dont rien n’est à extraire
Qu’un minerai
D’âme
Ici le rectangle
N’est pas une fenêtre
Il n’est que ce qu’il dit être
Une géométrie simple
Il n’est que du ciel
Qui se retient
in Séquence de bleu