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CITATIONS - Page 163

  • Bernard Mazo

     

    Que peut-on à la fin

     Retenir d’un poème

     Sinon un vers

     Peut-être deux

     Et puis tout ce silence

     Autour

     

       in L’hostilité mortelle de l’inconnu

     

     

     

  • Jean Gédéon

     

    Dans la ville à front ridé,

     Dans la ville des fumées,

     

    Veillent de sourds marteaux-piqueurs,

     Des hies tremblantes,

     Dures d’oreilles,

     

    Entre les mains dures de cals

     De potentats déchus de leur trône de paille,

     

      Rois en exil des sables,

    Des vents,

     Grands manitous qui ne manient plus rien

     

     Que la défonce à front de bitume,

     Aux vertèbres de papier.

     

    in Crispations

     

     

     

     

  • Jean Joubert

    Il y a une fillette folle

     Qui répète colibri colibri

     Puis par la fenêtre s’envole

      

    Il y a dans les nuages

     Un paon qui fait la roue

     Il pleut des plumes rouges

      

     in Eternité de la rose

     

     

     

     

  • Jean Gédéon

    Grands nuages de la faim, morcelés,

     Souffrant nuages de la douleur sans nom,

     Passants d’un autre monde sitôt oubliés,

      

    Si riches d’espérances, de lendemains

     Qui hantent,

      

    Nuages fracassés.

     

    in Crispations

     

     

     

  • Keltoum Staali

    Celui qui est mort sans dire son nom

    Dans la barbarie de la guerre

     Front immobile contre l’horizon

     Celui qui dort au fond de la terre

     Dans la paix des cimetières

     Et nous attend

     

     in je déserterai mon nom

     

     

  • Jean Gédéon

    Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,

    Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,

     Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.

      

    Hommes-galets,

     Dans les murs de la peur journalière,

     Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,

     Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,

      

    Vous acceptez l’abominable, parce que les images,

     Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,

     (et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté

     Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.

      

    Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,

     Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,

     Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,

     De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.

     

     in Crispations