Jean Joubert
A demi-nue dans sa robe de feu,
Serrant contre ses bras
Des seins pesants, couleur de lune.
in Eternité de la rose
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A demi-nue dans sa robe de feu,
Serrant contre ses bras
Des seins pesants, couleur de lune.
in Eternité de la rose
je vois les hommes de ce monde,
perdus, perdus, arpentant les chemins de poussière,
sans comprendre ce qu'ils sont en train de faire
comment s'en sortir ?
les jours fastes, combien en tout ?
parents et amis ne sont proches qu'un court moment
mille mesures d'or ?
incomparable, être pauvre sous un arbre
la montagne est déserte et silencieuse, le vieillard oisif
accompagnant les oiseaux, suivant les nuages, je vais, je viens
du vin domestique plein la jarre, des livres plein l'étagère
j'ai déménagé la moitié de mes affaires pour venir m'installer
au temple du Mont parfumé
qui dit que mes poèmes sont des poèmes ?
mes poèmes ne sont pas des poèmes
si vous comprenez que mes poèmes ne sont pas des poèmes,
nous pourrons alors parler poésie
in le moine fou est de retour
Digne dans mon humble hutte, à mon aise
je bois du vin et compose des poèmes,
accordé au cours des choses, conscient de mon sort,
n'ayant plus ainsi aucune arrière-pensée.
in l'homme, la terre, le ciel enfin je m'en retourne
J’ai égaré
Ma vie
A travers
L’aveugle succession
Des jours
La sourde fascination
Des saisons
Mot après mot
Dans le vertige
De l’écriture
in L’hostilité mortelle de l’inconnu
cueillant des chrysanthèmes à la haie de l'est
le cœur libre j'aperçois la montagne du sud
dans les lueurs du crépuscule la montagne a belle allure
les oiseaux qui volent ensemble y retournent
dans tout cela réside une signification profonde
sur le point de l'exprimer, j'ai déjà oublié les mots
in l'homme, la terre, le ciel
enfin je m'en retourne
Donner ce que l'on a à ce qui arrive.
un monde de rosée,
que ce monde de rosée
et pourtant, et pourtant
chaque matin
tôt
s’ouvre
une fleur
elle se tait
dans la providence
du hasard
et
pour
te trouver
je met
mon doigt
dans sa rosée
au crépuscule je redescends la montagne émeraude
la lune sur la montagne accompagne mon retour
je me retourne pour regarder le chemin que j'ai emprunté
une sombre, sombre étendue de pics bleus
avec la lune ensemble nous arrivons à ta demeure paysanne
un jeune garçon ouvre le portail en branchages
parmi les bambous verts je pénètre dans un sentier secret
les lianes effleurent mon vêtement
joyeuse est notre conversation dans cet endroit reposant
du bon vin, ensemble nous devisons et levons nos coupes
longuement nous chantons, le vent murmure dans les pins
notre chant achevé, le Fleuve céleste est déjà presque effacé
je suis ivre, tu es heureux aussi
joyeux nous oublions les intrigues du monde
in buvant seul sous la lune l'immortel banni sur terre
le bruit incessant des vagues
mon village natal
si loin
on voit un peu
la mer
par la petite fenêtre
in sous le ciel immense sans chapeau
On a beau contre eux
Multiplier les prisons
Mobiliser les censures
Les mots…
Il y a déjà plus assez de baillons
Les garrots font défaut
Et jaillissent à nouveau comme un fleuve
Les mots…
in A Marcos Ana - Encres Vives n°41 (1964)
ce que c'est
au fond je l'ignore, pourtant
de gratitude mes larmes coulent