Jean Joubert
Il y a une fillette folle
Qui répète colibri colibri
Puis par la fenêtre s’envole
Il y a dans les nuages
Un paon qui fait la roue
Il pleut des plumes rouges
in Eternité de la rose
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Il y a une fillette folle
Qui répète colibri colibri
Puis par la fenêtre s’envole
Il y a dans les nuages
Un paon qui fait la roue
Il pleut des plumes rouges
in Eternité de la rose
on dit
« c’est un oiseau »
qu’en savons-nous ?
j’invente
un arbre
et
quelques baies
de ton amour
me suffisent
in Ecailles de nuit
Dans ce bol sans extérieur nous
Aimons boire.
Grands nuages de la faim, morcelés,
Souffrant nuages de la douleur sans nom,
Passants d’un autre monde sitôt oubliés,
Si riches d’espérances, de lendemains
Qui hantent,
Nuages fracassés.
in Crispations
Moulus aux meules de la nuit. Poèmes, dites-vous ?
Et moi qui m’étonnais…
in La solitude du poète
Ce qu’on fait de grand est invieillissable
Celui qui est mort sans dire son nom
Dans la barbarie de la guerre
Front immobile contre l’horizon
Celui qui dort au fond de la terre
Dans la paix des cimetières
Et nous attend
in je déserterai mon nom
Hommes-lierre, hommes-galets, sans angles, sans arrêtes,
Dévorés par les rouilles fugaces de la modernité,
Roulant avec le flot jusqu’à votre embouchure inexorable.
Hommes-galets,
Dans les murs de la peur journalière,
Hommes-lierre, accrochés à vos rêves effilochés,
Nourris par les écrans de la réalité virtuelle,
Vous acceptez l’abominable, parce que les images,
Les voix qui sont censées savoir vous ont affirmé,
(et vous les croyez), que l’inacceptable doit être accepté
Comme l’hiver succède à l’automne, l’automne à l’été.
Hommes de peur, de sang, consommateurs conditionnés,
Sommés chaque jour de consommer plus de dérisoire,
Vous avez trop longtemps accepté avec naïve confiance,
De confier vos pauvres vies à la cupidité, au mensonge.
in Crispations
Gardiens du temple obscur de nos vacuités,
Protecteurs sans rivages
Contre les puissances hagardes qui campent
A nos lisières
in Crispations
Sur le front, un rivage,
La trace, la blessure.
in Crispations
L’univers n’est qu’un frisson
Qui court
Et la beauté
Ce qui frissonne en sa présence
LA THEORIE DES SUPERCORDES
Ces mots sont seulement la pâle projection
D’un bien meilleur poème en onze dimensions.
je te reconnais
dans les oiseaux
chant magnétique
du verbe
aimer
in Ecailles de nuit
Il faut fuir la demeure,
Son chat borgne, ses noires tourterelles
Sans ramage et sans ailes,
Ses souvenirs scotchés sur des murs en guenilles,
Où des brasiers brasillent
Quelques cendres caduques
Broyées à dents anciennes
in Crispations
(Encres Vives, coll. Encres Blanches n° 357, février 2009)