Jean-Marc La Frenière
La forêt par là est une zone érogène. Les arbres y vivent au corps-à-corps, emmêlant leurs racines et le chant des oiseaux
in Parce que
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La forêt par là est une zone érogène. Les arbres y vivent au corps-à-corps, emmêlant leurs racines et le chant des oiseaux
in Parce que
J’habite un pays égaré. L’ivraie juste sous mes fenêtres. Il n’y a pas de corde à mon arc. Les cordes sont si tendues pour qui veut s’y pendre. Et juste entre mes doigts se plisse un paysage. Esquisse d’hymen-fourragère. Temps blafard. L’effroi seul altère mes déserts, ne garantit pas l’insolence des lianes. Le ciel, à tenir les étoiles, s’est fourvoyé dans les roseaux.
Le monde était une bibliothèque et les pierres, les feuilles, l’herbe, les ruisseaux, les oiseaux et les animaux en étaient les livres qui partageaient, pareils à nous, les bienfaits et les tourments de la terre. Nous apprîmes ce que seul apprend celui qui étudie la nature : à ressentir la beauté.
Quand l’homme rêve c’est le réel qui dort.
in Parce que
Offre-moi des départs et des rades
le bât fardé de nos fourreaux m’évide
il pleut des bordées de bruyères
il pleut
Arrime-moi tout près de Nantes
aux bleus-matins
aux rets de rouille
in Désir
Descendant du cheval
dans le vent d'automne
j'ai demandé le nom du fleuve
Nous portons l’effroi
au plus profond
de nous
Nous l’offrons en partage
à chaque nouvelle
naissance
in La part de l’ombre
A la richesse appartient la graisse à oindre les testicules
La métaphore est ce qui permet de nommer les choses correctement, c'est-à-dire indirectement. C'est le langage double et entrelacé des chamanes, tsai yoshto yoshto comme disent les Yaminahua, language-twisting-twisting.
Résumons la chose : langes, draps, linceul.
in La fleur du temps, journal 1983-1987
les mots réduits en fumée
dans le feu des autodafés
ont tracé dans le ciel
un terrible poème
Tu me donnes ta brûlure, un cœur à découdre les routines, déjouer les complots. Arrive cette heure où nos yeux, au lieu de se courber sur l’ombre, s’ouvrent, s’écarquillent, encore à dire « sans doute ».
Le quotidien peut bien égrener sur notre dos sa malice grinçante, nous naissons de partout, la bouche plus affamée encore.
Voilà, sans corde et sans fil, ce qui nous lie, ce que nous sommes.
in Beaucoup plus que l’aube…
Pour arranger une palabre, on n’apporte pas un couteau qui tranche mais une aiguille qui coud
Les fous ouvrent des voies qu'empruntent ensuite les sages.
Plus d’hommes
Mais des graines antiques
Dans l’utérus des jarres
in Rendre au monde