Luis Mizon
Repose bien ta tête
Dans la paix de mes racines
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Repose bien ta tête
Dans la paix de mes racines
N’aurons-nous pas ensemble
Un jour, un rendez-vous
Durable et solennel
Comme est une clairière
in Sphère
Si la mémoire de ses dents affilées se met à ronger la forte porte de ta cachette et qu'au fond de ta tanière tu clames et te lamentes cela veut dire qu'aucune des barrières que tu as dressées ne fut capable d'arrêter l'implacable spectre du vécu. Maintenant que tu cours à côté de la mer pour recouvrer tes silences et que dans les arômes familiers tu retrouves l'amour et la haine regarde-toi dans les chrysalides fanées de tous tes échecs reconnais que malgré tes voyages tu n'as jamais quitté le passé et purifie ton esprit de la rancœur pour que le présent soit ton unique patrie. Elle s'est tue pour toujours mais sa voix chantante ou furieuse continue de te traquer tandis que la fugacité de la matière tourmente tes petits matins insomniaques. Un arbre est tombé. Une voix s'est éteinte. Un nouveau fantôme est né qui dialoguera avec moi dans l'exil fracassant de mes nuits.
inédit, Montevideo, 3 mars 2000, traduit de l'espagnol par Pierre de Place
N’importe quel imbécile peut fermer l’œil,
mais qui sait ce que voit l’autruche sous le sable.
La jouissance, ce n'est pas ce qui répond au désir (le satisfait), mais ce qui le surprend, l'excède, le déroute, le dérive
Le plaisir d'être agréable aux gens que ça embête.
in Journal (1er août 1903)
Ce monde ne mourra pas d'une bombe atomique, comme le disent les journaux, il mourra de rire, de banalité, en transformant tout en farce et, de plus, en mauvaise farce.
in L'ombre du vent
Notre planète est une machine emballée sur laquelle nous n'avons plus prise, nous allons contre le mur en connaissance de cause
Conservateur n. Politicien qui affectionne les maux existants, qu'il ne faut pas confondre avec le Libéral qui souhaite les remplacer par d'autres.
in Le dictionnaire du Diable
Parfois le poème renait
A contre-temps
Il quitte alors
Sa zone de turbulence
Et tisonne les rêves
in à la source
Quant à ces féroces soldats, je le dis, ce n'est pas pour cafter,
mais y font rien qu'à mugir dans nos campagnes.
L'humour : l'éclair divin qui découvre le monde dans son ambiguïté morale et l'homme dans sa profonde incompétence à juger les autres ; l'humour : l'ivresse de la relativité des choses humaines ; le plaisir étrange issu de la certitude qu'il n'y a pas de certitude.
in Les testaments trahis
Pouët-pouët. Les historiens devraient user plus souvent de ce genre d'onomatopées. Pouët-pouët. Tut-tut. Bip-bip. Surtout dans des moments graves : juste après un massacre, ou quand un terrible fléau menace d'anéantir une nation entière. C'est à de pareils moments qu'un mot comme pouët-pouët serait utile, et même salutaire.
in Le bout des doigts, in Les trois roses jaunes