Christian Bobin
Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.
in La plus que vive
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Je suis toujours étonné de voir le peu de liberté que chacun s'autorise, cette manière de coller sa respiration à la vitre des conventions, et la buée que cela donne, l'empêchement de vivre, d'aimer.
in La plus que vive
Que de gens vivent comme des morts !
in Journal (14 novembre 1900)
le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n'est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.
in Peter Camenzind
La vérité est ce qui brûle. La vérité est moins dans la parole que dans les yeux, les mains et le silence. La vérité, ce sont des yeux et des mains qui brûlent en silence.
in La présence pure
C'est ce que je veux faire.
Je veux apprendre à regarder passer le temps.
in Neige
C'est la campagne qui donne l'oxygène des villes.
- Mais non, c'est bien trop loin.
in L'intégrale des brèves de comptoir 1992-1993
Lire, sommeiller, marcher, ne penser à rien, laisser les lumières du ciel pâlir sur la tapisserie des murs.
in Une petite robe de fête
l'amour du temps perdu. Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l'enfance le pain perdu: trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvert de jaune d'oeuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange. Il n'est pas perdu, le temps perdu, puisqu'on y touche à la fin des temps et qu'on y mange sa mort, à chaque seconde, à chaque bouchée. Le temps perdu est le temps abondant, nourricier.
in La part manquante
La vie est une cerise. La mort est un noyau. L'amour un cerisier.
La politique, pour lui, c'était un peu comme une chouette cabane dans les arbres : une fois à l'intérieur avec les petits caïds du voisinage, il suffisait de retirer l'échelle pour laisser en bas tous les crétins.
in Ténèbres prenez-moi la main
Le merveilleux et l'horrible sont entre-accroupis
dans le noyau de toutes choses...
in Le vif du sujet
L’impossible nous ne l’atteignons pas,
il nous sert de lanterne.
Je peux vivre dans l'immensité transparente du vide
in Le Roi se meurt
Ce monde, tel qu'il est fait, n'est pas supportable. J'ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l'immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde.
in Caligula