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CITATIONS - Page 216

  • Fernando Pessoa

     

    Roule, grande boule, fourmilière de consciences, terre, roule, teintée d'aurore, chapée de crépuscule, d'aplomb sous les soleils, nocturne, roule dans l'espace abstrait, dans la nuit à peine éclairée, roule...

     

    in Le Gardeur de troupeaux et autres poèmes

     

     

  • Jean Giono

     

     

    Il n'est pas seul celui qui peut toucher une bête ou un arbre, ou s'approcher avec ses yeux du brouillard bleu ou du soleil ; celui qui peut être fontaine ou ruisseau à la fantaisie du bruit de l'eau et qui peut couler comme elle avec le reflet de tous les ciels. Il n'est pas seul celui qui a goût au jour. Celui qui a un nez, une bouche, des yeux, des oreilles, une bonne chair d'animal. Tout lui tient compagnie. Il y a de grosses joies qui passent dans l'air du temps comme des poissons enflammés. 

     

    in Le bout de la route

     

     

  • Edmond Rostand

     

     Je t'adore, Soleil ! Tu mets dans l'air des roses, Des flammes dans la source, un dieu dans le buisson ! Tu prends un arbre obscur et tu l'apothéoses ! O Soleil ! toi sans qui les choses Ne seraient que ce qu'elles sont !

     

    in Chantecler

     

     

  • Christian Bobin

     

     À vingt ans, on danse au centre du monde. À trente, on erre dans le cercle. À cinquante, on marche sur la circonférence, évitant de regarder vers l'extérieur comme vers l'intérieur. Plus tard, c'est sans importance, privilège des enfants et des vieillards, on est invisible. 

     

    in La femme à venir

     

     

     

  • Christian Bobin

      

    Il y a ainsi des gens qui vous délivrent de vous-même - aussi naturellement que peut le faire la vue d'un cerisier en fleur ou d'un chaton jouant à attraper sa queue. Ces gens, leur vrai travail, c'est leur présence.

     

    in Tout le monde est occupé

     

     

  • Paul Valéry

     

    Le mélange d'Amour avec Esprit est la boisson la plus enivrante. L'âge y joint ses profondes amertumes, sa noire lucidité - donne valeur infinie à la goutte de l'instant. 

     

    in Mélange

     

     

  • Thomas Bernhard

     

    Comme quatre-vingt-dix pour cent de l'humanité, je voudrais au fond toujours être là où je ne suis pas, là d'où je viens de m'enfuir. 

     

    in Le neveu de Wittgenstein

     

     

     

  • Bruce Chatwin

     

    Les Blancs changent sans arrêt le monde pour l'adapter à la vision fluctuante qu'ils ont de l'avenir. Les aborigènes mobilisent toute leur énergie mentale pour laisser le monde dans l'état où il était. En quoi cette conception est-elle inférieure ?

     

     in Le chant des pistes