Christian Bobin
Lire, sommeiller, marcher, ne penser à rien, laisser les lumières du ciel pâlir sur la tapisserie des murs.
in Une petite robe de fête
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Lire, sommeiller, marcher, ne penser à rien, laisser les lumières du ciel pâlir sur la tapisserie des murs.
in Une petite robe de fête
l'amour du temps perdu. Le temps perdu est comme le pain oublié sur la table, le pain sec. On peut le donner aux moineaux. On peut aussi le jeter. On peut encore le manger, comme dans l'enfance le pain perdu: trempé dans du lait pour l'adoucir, recouvert de jaune d'oeuf et de sucre, et cuit dans une poêle. Il n'est pas perdu, le pain perdu, puisqu'on le mange. Il n'est pas perdu, le temps perdu, puisqu'on y touche à la fin des temps et qu'on y mange sa mort, à chaque seconde, à chaque bouchée. Le temps perdu est le temps abondant, nourricier.
in La part manquante
La vie est une cerise. La mort est un noyau. L'amour un cerisier.
La politique, pour lui, c'était un peu comme une chouette cabane dans les arbres : une fois à l'intérieur avec les petits caïds du voisinage, il suffisait de retirer l'échelle pour laisser en bas tous les crétins.
in Ténèbres prenez-moi la main
Le merveilleux et l'horrible sont entre-accroupis
dans le noyau de toutes choses...
in Le vif du sujet
L’impossible nous ne l’atteignons pas,
il nous sert de lanterne.
Je peux vivre dans l'immensité transparente du vide
in Le Roi se meurt
Ce monde, tel qu'il est fait, n'est pas supportable. J'ai donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l'immortalité, de quelque chose qui soit dément peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde.
in Caligula
Il ne fait aucun doute qu'il existe un monde invisible. Cependant, il est permis de se demander à quelle distance il se trouve du centre-ville et jusqu'à quelle heure il est ouvert.
in Dieu, Shakespeare... et moi
On ne se retourne pas quand on marche sur la corde du rêve
in Le ventre de l’Atlantique
Nous nous asseyons ensemble
Le rivière et moi
Jusqu’à ce qu’il ne reste plus que la rivière
Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l'eau du fleuve.
in Les Ombres errantes
Camino todavía, Pero mi propria muerte me cabalga :
Soy el corcel de mi esqueleto.
Je marche encore, Mais ma propre mort me chevauche :
Je suis le cheval de mon squelette
Ton sexe est le point le plus sombre et le plus saignant de toi-même, un extrême désaccord existe entre lui et ce que tu montres de toi… C’est pourquoi il te faut écouter la voix barbare et fêlée qui vient de la profondeur de ton ventre.