Ricardo Adolfo
C’était un serpent qui mordait beaucoup de queues.
in Tout ce qui m’est arrivé après ma mort
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C’était un serpent qui mordait beaucoup de queues.
in Tout ce qui m’est arrivé après ma mort
Les Indiens
Je suis allé leur parler dans leurs refuges,
là-bas, sur ces monts protégés par des idoles
où je les sais gais comme les cerfs
mais aussi tranquilles et profonds
comme les prisonniers.
J'ai senti leur regard
frapper mes yeux jusqu'à l'ultime lumière
et dès lors mon pouvoir m'est apparu
infondé et fragile.
Aux côtés de leurs pieds
détruits sur tant de routes
je dépose mon sang écrit
sur une branche obscure.
J’emmerde la haute couture
Broder ce qui faut de dérision
sur le bord des jours
pour éviter qu’ils ne s’effilochent
in J’emmerde…
le décès instantané
D’un petit matin frais
Fauché en pleine course
Par un quotidien trop pressé
aux dernières nouvelles
Le champ des possibles
S’écoule encore de son ventre
Sur la chaussée
in Juste après la pluie
des vigiles métalliques nous expliquent qu’ils lacèreront nos enfants
si jamais nous en faisons
in Chroniques du Diable consolateur
on fait pisser nos rêves à la laisse comme des chiens
in Juste après la pluie
La beauté perdue
Je mangerai la terre et les racines j'avancerai sur le ventre lombric humain
j'ai une telle faim des éléments du Simple
la vie du siècle m'écrase
la ville moderne me déchire
aujourd'hui partout où je vais c'est dans la beauté perdue
j'ai vu disparaître les rivières leurs sources et des fleuves même
rivages quais parcs profonds et tant de jardins subtils
allées promenades hameaux villages quartiers entiers
j'ai vu se bétonner des plaines des collines rasées
les voitures s'y garent sur l'Ombre animale des chevaux disparus
la brutalité des hommes est énorme !
pourtant
parfois
la tendresse d'un homme seul m'éblouit encore
in Station du chemin
Il m’est vraiment difficile de comprendre comment tout s’est effondré.
J’ai eu les enfants. Gabor est parti.
J’ai eu peur, moi qui n’avais peur de rien.
Mon corps s’est tu.
Il a fallut que je travaille.
J’ai enfilé une blouse.
in Chambre 2
qu’il est bon de fermer sa gueule quelque fois
qu’il est bon de faire ce que la vie demande
et d’un geste déboutonner l’amour
in Oncle Bo (in Traction Brabant 65)
comme à la maison où on doit sculpter sa place dans le marbre des cris
in Têtes blondes
Nos noms s’affichent sur les murs de la ville froide. Avis de recherche. Perdus à jamais. Dans des nids de frelons. Dans la Réalité-nuit. On nous oubliera vite, tu sais. On nous oubliera.
in Chroniques du Diable consolateur
Ci-gît l’espoir, ils ont assassiné la poésie-vérité ! me disais-je enfiévré. Ils m’ont eu, mais qui ? Qui tire les ficelles de la résignation.
in Chroniques du Diable consolateur
Leur sourire ne se lit plus dans l’expression de leur visage, mais dans leurs orbites vides, parce que leur visage n’ont plus d’expression.
in Le septième jour
« - Cette Vraie-Vie est un leurre ! Si tu restes ici je te prédis une vie bête et sans saveur ! Une vie de routine et d’asservissement, d’ennui et de surconsommation ! »
in Chroniques du Diable consolateur
et puis ça se fissure
on ne sait pas bien
on n’a plus
qu’une vapeur d’âme
un crachin
in Démolition