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CITATIONS - Page 96

  • Raul Vaneigem

     

    Que reste-t-il d’étincelle humaine, c’est-à-dire de créativité possible, chez un être tiré du sommeil à six heures chaque matin, cahoté dans les trains de banlieue, assourdi par les fracas des machines, lessivé, bué par les cadences, les gestes privés de sens, le contrôle statique, et rejeté vers la fin du jour dans les halls de gare, cathédrales de départ pour l’enfer des semaines et l’infime paradis des week-ends, où la foule communie dans la fatigue et l’abrutissement ? 

    in Traité du savoir-vivre à l’usage des jeunes générations

     

     

     

  • Luis Alfredo Arango

     

    Nous avions peur des fantômes,

    peur de l'irréel,

    et jamais nous ne fûmes

    épouvantés par la tristesse

    ou l'absurdité de la vie, dans ces villages poussiéreux,

    taciturnes,

    semblant flotter comme dans un rêve,

    saouls de leur propre ingénuité

    autant que de leur pauvreté.

     

      in El andalon,

    traduction de Laurent Bouisset

     

     

     

     

  • Guénane

     

    ici la nuit les rats mangent les bébés. Clouants tropiques (…),

    les paradis sont des livres que la vie ne lit pas. 

     

     in Demain 17 heures Copacabana

     

     

     

  • Guénane

     

    trop d’enfants à manger dans les poubelles, enfouis jusqu’à la taille, à fouir les décharges, leurs îles aux trésors, à en mourir de torpeur sous les émanations de la décomposition, le ventre enflé à force d’être vide

     

    in Demain 17 heures Copacabana

     

     

  • Guénane

     

    Mais nous sommes en plein miracle économique, en réalité nous décollons et nous pourrissons en même temps, là est le miracle… 

    in Demain 17 heures Copacabana