Yann Bourven
Réalité-jour que l’on me tend et que l’on voudrait m’imposer par la force où même les campagnes sont tristes, jonchées de cadavres de chevaux, de vaches et de vieillards aux dos tout tordus.
in Chroniques du Diable consolateur
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Réalité-jour que l’on me tend et que l’on voudrait m’imposer par la force où même les campagnes sont tristes, jonchées de cadavres de chevaux, de vaches et de vieillards aux dos tout tordus.
in Chroniques du Diable consolateur
On fait ses premiers pas n’importe où.
La pluie y coule, dans l’cagibi
Dans les orties qui poussent enfer
Le long du soir, et des poussières
On t’applaudit, tu comprends rien
Les mots gouttière, à mange bitume
Ration de lune, rue Paradis
Le chat est mort, la tête éteinte
Comme une bougie, aller tout simple
in L’enfant zouave
Au fond de l’arrosoir l’eau a des reflets des rivières. L’automne arrive à grands pas.
in Passant l'été
Le soleil brille. Les rayons traversent la ville comme des rouleaux compresseurs. Ils sont lourds et opaques et quand ils happent les passants on ne voit plus rien après.
in Passant l’été
Immobile. Planté. Seul comme un clou.
in En face
Folles virées dans Tragédie City. Enfants dépourvus d’innocence qui partent en vrille.
in Chroniques du Diable consolateur
Ce n'est pas ce que tu n'as pas dit, c'est la manière dont tu t'es tu.
Parfois il semble
que nous sommes au centre de la fête.
Cependant
au centre de la fête il n’y a personne.
Au centre de la fête il y a le vide.
Mais au centre du vide il y a une autre fête.
la grimace arrive, la grande grimace, sa préférée : tout son visage se plisse, s’illumine, puis s’apaise en un immense, unique et calme sourire.
in Cigogne
Une femme voit couler son sang à chaque lune,
peut-être est-ce pour cela
qu'elle éprouve moins le besoin
de verser celui des autres.
in On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive
dans l'énergie silencieuse de l'idée secrète
déterminant la forme et l'acte prédestinés
passager, de vie en vie, d'étendue en étendue
changeant l'image de son être de forme en forme
il regarde l'icône qui grandit sous son regard
et dans le ver de terre, prévoit le dieu qui vient.
C’était un fil incroyablement long et fin. Parallèle à la surface de l’eau, il émettait une lueur fragile et pure qui apparaissait et disparaissait tour à tour au gré du vent. Nous étions fascinés par cette lumière.
in L’âme de Kôtarô contemplait la mer
Je me sers
d’un toboggan d’enfant
comme chaise longue
je me sers
de l’herbe haute comme déodorant
je me sers
du ciel foutraque
comme cahier de brouillon
in Juste après la pluie