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CITATIONS - Page 92

  • Alain Borne



     La main touche une jupe

    La main touche une jupe,
     muguets fanés, je me souviens,
     tiède comme un début de peau,
     un feu de sang brûle les os.
     Les joncs craquent sous le corps souple,
     et le miel bout dans l'oeillet pourpre,
     sur le brasier de myosotis
     là-haut où les oiseaux s'étirent.
     Carrière de braise rouge,
     près d'une eau non doublée de tain
     où toute pudeur expire
     au vent venu de
    Si loin,
     Sous août bruissant, la fièvre est fraîche,
     et la brûlure encore glacée
     des lèvres fanées de soif,
     et du corps torride de sang.
     Voici la baie de tes jambes,
     avant cette île foudroyée
     où peut-être un peu de neige
     attend ma tête sans pensée.

     in Terre de l'Été

     

     

     

  • Regina José Galindo (Guatemala)

     

    Regina José Galindo (Guatemala) Tierra 2013.jpg

    Tierra 2013 (performance Regina José Galindo)

     



    Le Paradis qui apparaît dans la Bible n’est pas le même que celui où je suis née.
     Ici on tire des cheveux
     On arrache des ongles
     Enlève des langues
     Défonce des culs
     Extirpe des mamelons
     Viole des vagins
     Coupe des doigts
     Ampute des jambes
     Cogne des visages
      Sépare des têtes
     Flingue des cœurs
     Poignarde des dos
     Pisse sur des corps
     Et brûle des entrailles

     

     

     

     

     

  • Jean-Louis Bernard

     

    Le voyageur, de compact, devient poreux, perméable à toute incertitude. Il comprend que toute vérité revendiquée est par le fait même un mensonge, que toute liberté imposée est par le fait même esclavage. Il n’arpente plus le chemin, il s’y incorpore. Il n’est plus sûr que de sa marche devenue perpétuelle résurgence.

     

    in revue Diérèse n°38

     

     

  • Yann Bourven

     

    Réalité-jour que l’on me tend et que l’on voudrait m’imposer par la force où même les campagnes sont tristes, jonchées de cadavres de chevaux, de vaches et de vieillards aux dos tout tordus.

     

    in Chroniques du Diable consolateur

     

     

     

  • Aymeric le Guillou

     

    La pluie y coule, dans l’cagibi

    Dans les orties qui poussent enfer

    Le long du soir, et des poussières

    On t’applaudit, tu comprends rien

     

    Les mots gouttière, à mange bitume

    Ration de lune, rue Paradis

    Le chat est mort, la tête éteinte

    Comme une bougie, aller tout simple

     

    in L’enfant zouave

     

     

     

     

  • Jean-Baptiste Pedini

     

    Le soleil brille. Les rayons traversent la ville comme des rouleaux compresseurs. Ils sont lourds et opaques et quand ils happent les passants on ne voit plus rien après.

     

    in Passant l’été