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CITATIONS - Page 92

  • Aymeric le Guillou

     

    La pluie y coule, dans l’cagibi

    Dans les orties qui poussent enfer

    Le long du soir, et des poussières

    On t’applaudit, tu comprends rien

     

    Les mots gouttière, à mange bitume

    Ration de lune, rue Paradis

    Le chat est mort, la tête éteinte

    Comme une bougie, aller tout simple

     

    in L’enfant zouave

     

     

     

     

  • Jean-Baptiste Pedini

     

    Le soleil brille. Les rayons traversent la ville comme des rouleaux compresseurs. Ils sont lourds et opaques et quand ils happent les passants on ne voit plus rien après.

     

    in Passant l’été

     

     

  • Roberto Juarroz

     

    Parfois il semble

    que nous sommes au centre de la fête.

    Cependant

    au centre de la fête il n’y a personne.

    Au centre de la fête il y a le vide.

    Mais au centre du vide il y a une autre fête.

     

     

     

     

     

  • Helène Dassavray

     

     

     Une femme voit couler son sang à chaque lune,

    peut-être est-ce pour cela

    qu'elle éprouve moins le besoin

    de verser celui des autres.

     

    in On ne connaît jamais la distance exacte entre soi et la rive

     

     

     

     

  • Sri Aurobindo.

     

     dans l'énergie silencieuse de l'idée secrète
    déterminant la forme et l'acte prédestinés
    passager, de vie en vie, d'étendue en étendue
    changeant l'image de son être de forme en forme
    il regarde l'icône qui grandit sous son regard
    et dans le ver de terre, prévoit le dieu qui vient.

     

     

     

  • Medoruma Shun

     

    C’était un fil incroyablement long et fin. Parallèle à la surface de l’eau, il émettait une lueur fragile et pure qui apparaissait et disparaissait tour à tour au gré du vent. Nous étions fascinés par cette lumière. 

     

    in L’âme de Kôtarô contemplait la mer

     

     

  • Thomas Vinau

      

    Je me sers

    d’un toboggan d’enfant

    comme chaise longue

    je me sers

    de l’herbe haute comme déodorant

    je me sers

    du ciel foutraque

    comme cahier de brouillon

     

    in Juste après la pluie 

     

     

     

  • Luis Alfredo Arango (poète guatémaltèque, 1936 - 2001)

     

    Le goût m'est passé, maintenant, des choses pittoresques.

    J'ai grandi. J'ai compris.

     

    Je connais un grand nombre de choses :

    il n'y a pas eu seulement un Christ

    mais des tas ;

    le responsable de la famine est assassin autant

    que celui qui plante son couteau ;

    les voleurs ne sont pas les seuls à dérober ;

     

    je les connais ceux qui massacrent les illusions,

    ceux qui écrasent la joie et l'espérance

    au fond de ces villages qui 

    tiennent

     


    dans le viseur d'un fusil.

     

     

     in El andalon

    Traduction de Laurent Bouisset

     

     

     

  • Juan Pablo Villalobos

     

    On utilisa des pierres pointues, comme les Néanderthaliens d’antan, et on réussit à remplir les boîtes de poussières. Si c’était cela, la vie qui nous attendait, manger de la poussière à pleines dents, on aurait mieux fait de rester au chaud, près de nos quesadillas rachitiques. Notre fuite nous avaient rétrogradés d’un degré dans la lutte des classes et on se retrouvait maintenant à rôder dans le secteur des marginaux qui bouffaient de la terre par poignées.

    - il y a trois sortes d’extraterrestre.

    - Hein ?

    - Je te le dis pour que tu sois préparé, je ne sais pas à qui nous aurons affaire.

    C’était la conversation idéale pour accompagner l’ingestion du thon à la terre.

     

     in Si nous vivions dans un endroit normal