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CITATIONS - Page 89

  • Samaël Steiner

     

    Nous allons ensemble, la rue n’est plus bordée de portes mais de larges entailles, par lesquelles on peut se glisser et apparaître ailleurs et autrement.  

     

    in seul le bleu reste

     

     

  • Joyce Mansour

     

    Femme assise devant une table cassée

    La mort dans le ventre.

    Rien dans l’armoire. 

    Fatiguée de tout même de ses souvenirs

    Elle attend fenêtre ouverte

    La lumière aux mille visages

    Qu’est la folie

     

    in Cris

     

     

     

     

     

  • Jean-Louis Bernard

     

    Elle veut crier à son tour, mais l’absence est trop forte. Elle veut arracher des vêtements mais sa nudité l’étouffe. Le nom ne peut plus s’effacer, il reste seul, gardien du jour immobile, au milieu du sable effrité sous les coups de la marée. Elle sent le sel s’insinuer inexorablement entre ses cuisses et brûler son désir, sa chair, ses origines. Bientôt, il ne restera, flottant au dessus des vagues frémissantes, que l’ombre d’un regard obscurci par les mots, et un nom silencieux, discret, indestructible, saturé d’immense.

     

    in Battements de mémoire

     

     

  • Pierre Demarty

     

    Ah ça ! le bel asile que nous formions en vérité, le beau banquet de gueules brisées – et avec le sourire encore s’il vous plait ! Le rictus esquinté des candidats au cadavre. Oui, des échoués que nous autres. Des loques. Des vestiges.

    in En face

     

     

     

  • Jaan Kaplinski

     

    il est facile d’être lourd

    difficile de devenir léger

    facile d’être

    ce que nous ne sommes pas

    pénible d’apprendre à être

    ce que

    nous sommes vraiment

     

    In la croissance des nouvelles pierres

     

     

  • Peush

     

    La houle vomissait, la houle avait faim, la houle vomissait,

    La houle avait faim, la houle vomissait, inlassablement.

    Les creux de la mer s’emplissaient d’immondices, de déjections, de déchets

     

    in La mère Michel (Poids Plume 2016)

     

     

     

     

  • David Aniñar

     

    Madre, vieja mapuche, exiliada de la historia
    Hija de mi pueblo amable
    Desde el sur llegaste a parirnos
    Un circuito eléctrico rajó tu vientre
    Y así nacimos gritándoles a los miserables
    Marri chi weu!!!!
    en lenguaje lactante.
    Padre, escondiendo tu pena de tierra tras el licor
    Caminaste las mañanas heladas enfriándote el sudor
    Somos hijos de los hijos de los hijos
    Somos los nietos de Lautaro tomando la micro
    Para servirle a los ricos
    Somos parientes del sol y del trueno
    Lloviendo sobre la tierra apuñalada…

     

    In Mapurbe

     

     

     

    Mère, vieille Mapuche, exilée de l'histoire

    Fille de mon peuple aimable

    Depuis le sud tu es arrivée à nous enfanter

    Un circuit électrique a tranché ton ventre

    Et ainsi nous sommes nés

    En criant aux misérables

    Dix fois nous vaincrons !!!

    Dans un langage nourri au sein.

    Père, en cachant ta peine de terre dans la liqueur

    Tu as marché dans les matins glacés refroidissant ta sueur

    Nous sommes enfants des enfants des enfants

    Nous sommes les petits- fils de Lautaro prenant le micro

    Pour le servir aux riches

    Nous sommes parents du soleil et du tonnerre

    En pluie sur la terre poignardée..

     

    In Mapurbe 

    (trad. Cathy Garcia)

     

     

     

    * Mapurbe : de nombreux Mapuche vivent en Patagonie, tout au sud du Chili, dans la ville de Bariloche. Les jeunes y ont créé un mouvement punk d'un genre particulier, le 'mapurbe', qui veut dire à la fois 'mapuche' et 'urbain'.

     

     

     

     

     

  • Salvador Mariman

     

    A la tierra de los sueños.

     

    Llenas de dolor esta noche mis palabras,

    madre

    en mi largo caminar la vida no ha sido fácil y

    hoy siento que me voy.

    ¡Tengo miedo a dejarte!

    por favor te pido me permitas entrar en tu vientre y

    descansar por siempre en el Konünwenu,

    desde ahí podré mirarte mientras me embarco

    a la tierra de los sueños.

     

     

      

    Pour la terre des rêves.

     

    Pleines de douleur cette nuit mes mots,

    mère

    durant mon long parcours la vie ne fût pas facile et

    aujourd’hui je sens que je m’en vais.

    J’ai peur de te laisser !

    S’il te plaît je te demande la permission d’entrer dans ton ventre et

    me reposer à tout jamais dans le Konünwenu,

    de là je pourrais te regarder pendant que je m’embarque

    pour la terre des rêves.

     

     

    (traduction de José Antonio Benitez Torres - Québec,  pour Nouveaux délits n°29 - juillet 2008)

     

     

     

  • Medoruma Shun

     

    L’âme de Kôtarô était assise à la même place dans la même attitude. Le soleil s’était radouci et la couleur de la mer était enveloppée d’une lumière pâle, une lune blanche flottait auprès des gros nuages mafflus qui grimpaient à l’horizon. 

     

    in L’âme de Kôtarô contemplait la mer