Proverbe africain
Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir.
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Quiconque taquine un nid de guêpes doit savoir courir.
Nous allons ensemble, la rue n’est plus bordée de portes mais de larges entailles, par lesquelles on peut se glisser et apparaître ailleurs et autrement.
in seul le bleu reste
Femme assise devant une table cassée
La mort dans le ventre.
Rien dans l’armoire.
Fatiguée de tout même de ses souvenirs
Elle attend fenêtre ouverte
La lumière aux mille visages
Qu’est la folie
in Cris
Elle veut crier à son tour, mais l’absence est trop forte. Elle veut arracher des vêtements mais sa nudité l’étouffe. Le nom ne peut plus s’effacer, il reste seul, gardien du jour immobile, au milieu du sable effrité sous les coups de la marée. Elle sent le sel s’insinuer inexorablement entre ses cuisses et brûler son désir, sa chair, ses origines. Bientôt, il ne restera, flottant au dessus des vagues frémissantes, que l’ombre d’un regard obscurci par les mots, et un nom silencieux, discret, indestructible, saturé d’immense.
in Battements de mémoire
Ah ça ! le bel asile que nous formions en vérité, le beau banquet de gueules brisées – et avec le sourire encore s’il vous plait ! Le rictus esquinté des candidats au cadavre. Oui, des échoués que nous autres. Des loques. Des vestiges.
in En face
Ce soir les rires roulent sur la plage.
On les entend tomber des gorges avant de s’évanouir.
in Passant l’été
Les vices des hommes
Sont mon domaine
Leurs plaies mes doux gâteaux
J'aime mâcher leurs viles pensées
Car leur laideur fait ma beauté.
in Cris
il est facile d’être lourd
difficile de devenir léger
facile d’être
ce que nous ne sommes pas
pénible d’apprendre à être
ce que
nous sommes vraiment
In la croissance des nouvelles pierres
Loin de la braise des villes côtières. Quelque part entre l’agitation de l’île
et la bouche bée des morts
in Plein phare
La houle vomissait, la houle avait faim, la houle vomissait,
La houle avait faim, la houle vomissait, inlassablement.
Les creux de la mer s’emplissaient d’immondices, de déjections, de déchets
in La mère Michel (Poids Plume 2016)
You are a woman. Skin and bones, veins and nerves, hair and sweat.
You are not made of metaphors. Not apologies, not excuses.
Madre, vieja mapuche, exiliada de la historia
Hija de mi pueblo amable
Desde el sur llegaste a parirnos
Un circuito eléctrico rajó tu vientre
Y así nacimos gritándoles a los miserables
Marri chi weu!!!!
en lenguaje lactante.
Padre, escondiendo tu pena de tierra tras el licor
Caminaste las mañanas heladas enfriándote el sudor
Somos hijos de los hijos de los hijos
Somos los nietos de Lautaro tomando la micro
Para servirle a los ricos
Somos parientes del sol y del trueno
Lloviendo sobre la tierra apuñalada…
In Mapurbe
Mère, vieille Mapuche, exilée de l'histoire
Fille de mon peuple aimable
Depuis le sud tu es arrivée à nous enfanter
Un circuit électrique a tranché ton ventre
Et ainsi nous sommes nés
En criant aux misérables
Dix fois nous vaincrons !!!
Dans un langage nourri au sein.
Père, en cachant ta peine de terre dans la liqueur
Tu as marché dans les matins glacés refroidissant ta sueur
Nous sommes enfants des enfants des enfants
Nous sommes les petits- fils de Lautaro prenant le micro
Pour le servir aux riches
Nous sommes parents du soleil et du tonnerre
En pluie sur la terre poignardée..
In Mapurbe
(trad. Cathy Garcia)
* Mapurbe : de nombreux Mapuche vivent en Patagonie, tout au sud du Chili, dans la ville de Bariloche. Les jeunes y ont créé un mouvement punk d'un genre particulier, le 'mapurbe', qui veut dire à la fois 'mapuche' et 'urbain'.
A la tierra de los sueños.
Llenas de dolor esta noche mis palabras,
madre
en mi largo caminar la vida no ha sido fácil y
hoy siento que me voy.
¡Tengo miedo a dejarte!
por favor te pido me permitas entrar en tu vientre y
descansar por siempre en el Konünwenu,
desde ahí podré mirarte mientras me embarco
a la tierra de los sueños.
Pour la terre des rêves.
Pleines de douleur cette nuit mes mots,
mère
durant mon long parcours la vie ne fût pas facile et
aujourd’hui je sens que je m’en vais.
J’ai peur de te laisser !
S’il te plaît je te demande la permission d’entrer dans ton ventre et
me reposer à tout jamais dans le Konünwenu,
de là je pourrais te regarder pendant que je m’embarque
pour la terre des rêves.
(traduction de José Antonio Benitez Torres - Québec, pour Nouveaux délits n°29 - juillet 2008)
Ne jamais dire son rêve à qui ne vous aime pas.
L’âme de Kôtarô était assise à la même place dans la même attitude. Le soleil s’était radouci et la couleur de la mer était enveloppée d’une lumière pâle, une lune blanche flottait auprès des gros nuages mafflus qui grimpaient à l’horizon.
in L’âme de Kôtarô contemplait la mer