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CITATIONS - Page 89

  • Youcef Sebti


     L'enfer et la folie

    Je suis né dans l'enfer
     j'ai vécu dans l'enfer
     et l'enfer est né en moi
     et dans l'enfer
     sur la haine - ce terreau qui flambe -
     ont poussé des fleurs.
     Je les ai senties
     je les ai cueillies
     et en moi a circulé
     l'amertume
     et de moi s'est saisie
     l'amertume.
     Arrêt. Souffle. Ombre.
     Espoir. Départ. Recommencement.
     Amours perdues. Amours dérobées. Amours possibles.

    Sur le chemin d'un recommencement
     sur le sentier d'une lutte
     j'ai débouché sur la folie.
     J'ai plongé dans la folie
     et j'en ai ramené des algues.
     L'enfer se continue...
     Du brasier à la mer
     de la mer au brasier
     de la combustion
     à l'immersion
     l'enfer demeure
     et les insurgés
     ont pour destinée la folie...

     

    (poète algérien tué par balle dans la nuit du 27 au 28 décembre 1993, victime du fanatisme)

     

     

     

  • Ricardo Adolfo

     

    Un jour, tout seul, sur le chemin de la maison, j’ai fait exprès de rentrer dans un poteau pour m’assurer que j’étais bien là, que je n’étais pas le fruit de mon imagination. J’existais, selon le poteau, et jamais je n’ai réussi à comprendre pourquoi personne ne me voyait.

     

    in Tout ce qui m'est arrivé après ma mort

     

     

  • Susana Chávez Castillo

     

    Sangre mía, sangre de alba, sangre de luna partida, sangre del silencio.

     

     

    Poète et avocate activiste des droits des femmes reconnue, Susana Chávez Castillo a été retrouvée assassinée - comme tant d'autres -  à Ciudad Juárez le 6 janvier 2011. Elle avait 37 ans.

     

     

     

     

     

  • Yann Bourven

     

    L’homme tourne en rond dans la pièce, marche autour du lit en se grattant le menton, en se claquant les joues et en se grondant la bite. Puis il se jette par la fenêtre. 

     

    in Chroniques du Diable consolateur

     

     

     

  • Germain Nouveau



    Dompteuse



    Elle vint dans Ninive énorme, où sont les fous
     Qui veillent dans les lits et dorment sur les tables,
     Et le théâtre est cendre où, les soirs ineffables,
     Elle noyait sa tête aux crins des lions doux.

    Fixant sur eux des yeux charmeurs comme en des fables,
     Elle allait, éteignant leurs cris dans ses genoux,
     Calme, et trouvant l'odeur des palmes et des sables
     Au souffle de leur gueule errant sur ses seins roux.

    Ses cheveux fiers, sa main doucement suspendue,
     Ses robes dans leur fleur ne l'ont point défendue.
     Un jour la griffe immense et tranquille la prit.

    La foule ayant fui blême, un parfum pour des âmes
     Sembla mêler, le long des promenoirs à femmes,
     Le sang de la Dompteuse aux roses de la Nuit.