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CITATIONS - Page 94

  • Daniel Biga

     

    La beauté perdue


    Je mangerai la terre et les racines j'avancerai sur le ventre lombric humain 
    j'ai une telle faim des éléments du Simple

    la vie du siècle m'écrase 
    la ville moderne me déchire

    aujourd'hui partout où je vais c'est dans la beauté perdue

    j'ai vu disparaître les rivières leurs sources et des fleuves même 
    rivages quais parcs profonds et tant de jardins subtils 
    allées promenades hameaux villages quartiers entiers 
    j'ai vu se bétonner des plaines des collines rasées 
    les voitures s'y garent sur l'Ombre animale des chevaux disparus

    la brutalité des hommes est énorme !

    pourtant 
    parfois 
    la tendresse d'un homme seul m'éblouit encore

     
    in Station du chemin 

     

     

     

     

     

  • Julie Bonnie

     


     

    Il m’est vraiment difficile de comprendre comment tout s’est effondré.

    J’ai eu les enfants. Gabor est parti.

    J’ai eu peur, moi qui n’avais peur de rien.

    Mon corps s’est tu.

    Il a fallut que je travaille.

    J’ai enfilé une blouse. 

     

    in Chambre 2 

     

     

     

  • Yann Bourven

     

    Nos noms s’affichent sur les murs de la ville froide. Avis de recherche. Perdus à jamais. Dans des nids de frelons. Dans la Réalité-nuit. On nous oubliera vite, tu sais. On nous oubliera. 

     

    in Chroniques du Diable consolateur

     

     

     

     

     

  • Yann Bourven

     

    Ci-gît l’espoir, ils ont assassiné la poésie-vérité ! me disais-je enfiévré. Ils m’ont eu, mais qui ? Qui tire les ficelles de la résignation.

     

    in Chroniques du Diable consolateur

     

     

     

  • Yu Hua

      

    Leur sourire ne se lit plus dans l’expression de leur visage, mais dans leurs orbites vides, parce que leur visage n’ont plus d’expression. 

     

    in Le septième jour

     

     

     

     

  • Yann Bourven

     

     « - Cette Vraie-Vie est un leurre ! Si tu restes ici je te prédis une vie bête et sans saveur ! Une vie de routine et d’asservissement, d’ennui et de surconsommation ! »

     

    in Chroniques du Diable consolateur

     

     

     

  • Octavio Paz

     

    Le savoir ne se distingue pas des rêves, ni le rêve de l'acte.

    La poésie a mis le feu à tous les poèmes.

    C'en est fini des mots et des images.

    Abolie, la distance entre le nom et la chose;

    nommer c'est créer, et imaginer c'est naître.

     

     

     

     

     

     

  • Federico Garcia Lorca



    Et quand j'aurai non plus ce goût de braise
     sur une langue de ramier transis
     mais la saveur déserte du genêt,

    signe libre des normes asservies,
     je serai dans le corps de la branche figée
     et dans l'essaim des dahlias meurtris.

     in Huit sonnets et une berceuse

    traduction par André Belamich