Thomas Vinau
on fait pisser nos rêves à la laisse comme des chiens
in Juste après la pluie
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on fait pisser nos rêves à la laisse comme des chiens
in Juste après la pluie
La beauté perdue
Je mangerai la terre et les racines j'avancerai sur le ventre lombric humain
j'ai une telle faim des éléments du Simple
la vie du siècle m'écrase
la ville moderne me déchire
aujourd'hui partout où je vais c'est dans la beauté perdue
j'ai vu disparaître les rivières leurs sources et des fleuves même
rivages quais parcs profonds et tant de jardins subtils
allées promenades hameaux villages quartiers entiers
j'ai vu se bétonner des plaines des collines rasées
les voitures s'y garent sur l'Ombre animale des chevaux disparus
la brutalité des hommes est énorme !
pourtant
parfois
la tendresse d'un homme seul m'éblouit encore
in Station du chemin
Il m’est vraiment difficile de comprendre comment tout s’est effondré.
J’ai eu les enfants. Gabor est parti.
J’ai eu peur, moi qui n’avais peur de rien.
Mon corps s’est tu.
Il a fallut que je travaille.
J’ai enfilé une blouse.
in Chambre 2
qu’il est bon de fermer sa gueule quelque fois
qu’il est bon de faire ce que la vie demande
et d’un geste déboutonner l’amour
in Oncle Bo (in Traction Brabant 65)
comme à la maison où on doit sculpter sa place dans le marbre des cris
in Têtes blondes
Nos noms s’affichent sur les murs de la ville froide. Avis de recherche. Perdus à jamais. Dans des nids de frelons. Dans la Réalité-nuit. On nous oubliera vite, tu sais. On nous oubliera.
in Chroniques du Diable consolateur
Ci-gît l’espoir, ils ont assassiné la poésie-vérité ! me disais-je enfiévré. Ils m’ont eu, mais qui ? Qui tire les ficelles de la résignation.
in Chroniques du Diable consolateur
Leur sourire ne se lit plus dans l’expression de leur visage, mais dans leurs orbites vides, parce que leur visage n’ont plus d’expression.
in Le septième jour
« - Cette Vraie-Vie est un leurre ! Si tu restes ici je te prédis une vie bête et sans saveur ! Une vie de routine et d’asservissement, d’ennui et de surconsommation ! »
in Chroniques du Diable consolateur
et puis ça se fissure
on ne sait pas bien
on n’a plus
qu’une vapeur d’âme
un crachin
in Démolition
Le savoir ne se distingue pas des rêves, ni le rêve de l'acte.
La poésie a mis le feu à tous les poèmes.
C'en est fini des mots et des images.
Abolie, la distance entre le nom et la chose;
nommer c'est créer, et imaginer c'est naître.
- De quoi tu parles, mon chéri ?
– De ce qui nous entoure ; referme la porte derrière toi, s’il te plaît.
in Le Cow-boy de Malakoff
Et quand j'aurai non plus ce goût de braise
sur une langue de ramier transis
mais la saveur déserte du genêt,
signe libre des normes asservies,
je serai dans le corps de la branche figée
et dans l'essaim des dahlias meurtris.
in Huit sonnets et une berceuse,
traduction par André Belamich
Je n'ai jamais abusé de l'alcool, il a toujours été consentant.
pas de cou autour duquel elle pourrait jeter ses bras pour s’accrocher, comme en a droit toute personne qui se noie.
in La Patagonie