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CATHY GARCIA-CANALES - Page 1032

  • Roberto Juarroz

     

    La part du oui qu'il y a dans le non et la part du non qu'il y a dans le oui sortent parfois de leur lit et s'unissent dans un autre lit qui n'est ni oui ni non Dans ce lit court le fleuve des plus vives eaux.

     

     

  • Fuite à travers l'Himalaya de Maria Blumencron (2012)

     

    Lors de l’ascension du Cho Oyu  dans l’Himalaya, l’étudiante en médecine Johanna tombe dans une crevasse dans laquelle elle découvre avec effroi deux enfants morts de froid. Pendant ce temps, non loin de là, dans un monastère tibétain, Tempa, 8 ans, assiste à une tentative d’assassinat sur la personne du jeune "Golden boy" censé être la réincarnation de Bouddha et succéder au dalaï-lama. Rescapée de son accident, Johanna arrive au monastère et se lie d’amitié avec Tempa. Les moines lui demandent d’accompagner le garçon à Lhassa. Une fois sur place, Johanna apprend que le voyage doit continuer avec un groupe d’enfants en direction de l’Inde. Il va falloir passer clandestinement un col très élevé et les petits ne sont pas équipés pour un tel périple. Johanna est bientôt arrêtée par la police chinoise qui la soupçonne de coopérer avec un militant de la cause tibétaine. Une fois relâchée, elle décide d’aider envers et contre tout le groupe de jeunes fugitifs.

    Inspiré de faits réels

    Pour son premier film, Maria Blumencron s'est inspirée d'une expérience personnelle dramatique. Fin 1999, elle a suivi et filmé un groupe de Tibétains qui devait franchir le col de Nangpa La (5 700 mètres d’altitude) en direction du Népal puis de l’Inde. Après une intervention des policiers chinois, elle a passé deux jours en prison, tandis que le passeur de son groupe a été détenu et torturé durant deux ans et demi. Une mésaventure que la cinéaste a relatée dans un livre publié en France en 2007. Elle partage désormais sa vie entre Dharamsala, où est installée sa "grande famille" tibétaine, et Cologne.

     

     

  • l'oeil & la plume : complainte des mendiants de la Casbah & de la petite Yasmina tuée par son père ( fragment VII )

    à lire sur : http://jlmi22.hautetfort.com/

     

    casbah ismail-ait-djaferneg VII.jpg
    texte de ismaël ait djafer  1951                                                                  collage jlmi  2014

     

    Je vous insulte

    Hyènes et chacals

    Avec toutes les injures de mon

    Alphabet

    Et je vous jette au crâne

    toutes les potiches de mon

    impuissance

    Car

    Hyènes et chacals

    Vous meublez le long tunnel de votre ennui

    Des dimanches et des jours creux

    Avec le casse-croûte des faibles

    Et vous en tapissez les murs avec la chair

    De poule des gens qui dorment dans les

     

    Igloos des nuits d'octobre

    Parlez-moi

    De plaisirs quand les gens criant famine et

    Désolation

    Mettent en marche le phonographe de leurs plaintes

    Et battent

    Les tambours de leur misère

    Sur une place publique

    Personne

    Ne s'arrête

    Rien ne compte plus

    Que ce vide des ventres

    A combler qui résonne comme une orgue

    Dans les crânes des abrutis satisfaits

    Comment pouvez-vous vivre, gens de l'argent et de caviar avec ces poux

    Que vous ne grattez pas?

    Comment pouvez-vous avaler la pâtée

    Gens de cravates et parfums que les cravates

    N'étranglent

    Pas et que le parfum

    N'étouffe

    Pas?

    Comment pouvez-vous caresser vos femmes, lisser votre moustache,

    Hausser les épaules, acheter un timbre, applaudir le Cid au théâtre

    Des vies, distiller l'anis de vos satisfactions dans l'alambic de vos

    Gosiers de pierre, marcher les pieds au sec et la tête dans un chapeau

    Curer les ongles de vos chiens, avoir des enfants, tambouriner

    Des doigts sans honte, aller la tête haute et le coeur lourd, rire du rire

    Faux

    Des gens sans conscience, mâcher le chewing-gum des ânes désabusés,

    Décortiquer la croûte

    D'un poème

    Ou la coque d'une chanson pour en avaler sinistrement le fruit

    Se dire comblé

    Se dire ravi

    Se dire heureux

    Se dire bon

    Se dire humain

    Quand les saltimbanques de la misère

    Chantent

    Et dansent

    Le ballet des petits pains devant des banquettes vides

    Quand les clowns

    poussifs

    Epoumonés

    Tuberculeux

    De la charité

    Soufflent dans le tube de leur intestin grêle

    Pour bien vous montrer qu'il est

    Vide

     

     

    (d'après, Editions Bouchène, Alger, 1987. N° d'édition 001/87. Dépôt légal 1er trimestre 1987. Re-publié  par le n°10 de la revue Albatroz, Paris, janvier 1994).

     

    Source   http://albatroz.blog4ever.com/ismaal-aat-djafer-complaint...

     

     

     

  • Aleksandra Waliszewska

    Aleksandra Waliszewska.jpg

      

    L’ART DU NŒUD

      

    Je flaire l’aigre du désir

    La puante imagination

    Des abîmes humains

     

    Lente infection des morsures

    Dont aucun ne sait voir les traces

     

    Géhenne ordinaire

    Autolyse résigné

    Au lit de l’angoisse

    Rages entrailles

    Savamment ligotées

    L’art du nœud

    Et les nœuds du lard

     

    Je veux en découdre

    Absoudre l’absurde !

     

    Un cœur

    Qui soudain a des crocs

    S’auto-dévore

    Vendanges lycanthropes

    A la vulve du monde

    Ça m’aide la nuit

    A raccommoder mes étoiles

    A faire jonction

    Emeute solaire

     

    Au cadran j’ai rongé les angles

    Les ai polis de ma langue

    Pour en faire le cercle

    Aléatoire

    Non parfait

     

    Le cercle rugueux

    Du réel

     

     

    cg, 2006 in Trans(e)fusées

    (à paraître chez Gros Textes en 2015)