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CATHY GARCIA-CANALES - Page 140

  • Lignes coupantes - Ma participation à "Frontières"

     

    302984345_5172863219478012_3701801265312077691_n.jpgLIGNES COUPANTES

     

    Des vies toupies

    au milieu du rien

    dés aux bouches médusées

    là où jusqu’à la gorge du matin

    les derniers prisonniers sont malmenés

    murs pierres sang

    en ruines l’âme

    abreuvée de mort affreuse

    décombres délabrement

    les noms

    terre poussière échos

    larmes misère

    boussole errante

    vertige trouble des entrailles

    insupportable cassure

    frontières ouvertes fermées

    le souffle de l’autre assigné à marcher

    chair humaine à découper

    suivant les pointillés

    monde crédule étonné n’imaginant le ciel

    rêves brisés arabesques

    soumises à l’exil

    sur un sol surface

    de cendres d’homme

    chemin champs plus rien

    passagers de l’absence

    escortés d’arbres gris

    débris de nuit

    ténèbres fantômes

    labyrinthes sans fil

    boyaux tendus sans retour

    pièges où se forgent

    des mains féroces

    aube creusée

    de mots fièvres remâchés

    de langues oubliées

    cognées au traitre hasard

    voix barbelées

    stupéfiées d’entraves

    peaux de silence

    fourbues

    ourlées de blessures

    hantées de saccages

    poignardées de famine

    aux sables trop lourds

    aux rêves disloqués

    la chaîne au ventre

    entre deux rivages écartelés

     

    texte tout récent issu d'un chantier en cours

    photo : auteur inconnu

     

     

    Lire tous les textes du projet Frontières :

    https://jeudidesmots.com/frontieres/

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  • Alice Freytet

    Alice Freytet_n.jpg

    brèche illusoire

    mirage hybride

    quand pénètre par le sang

    l’haleine des fougères ivres

    d’un vin lourd à boire

    à même la bouteille

    boire et cingler le jour

    plein de moineaux ébouriffés

    sortis de sa cruche

     

    in Aujourd'hui est habitable

     

     

     

     

     

     

  • Alison Saar - 2008

    Alison Saar 2008_021_A-B_o2.jpg

     

    Transmutation, âge de plomb, la leçon que nous palpitent tous les papillons de nuit. Accepter l‘impermanence, la pépite si précieuse du présent. Sentir le fourmillement des racines, la plante des pieds.

     

    in Chroniques du hamac

     

     

  • Raymond Devos

    Excusez-moi ! je suis un peu essoufflé, je viens de traverser une ville où tout le monde courait...Je ne peux pas vous dire laquelle... je l'ai traversée en courant. Lorsque j'y suis entré, je marchais normalement, mais quand j'ai vu que tout le monde courait... je me suis mis à courir comme tout le monde, sans raison !
    A un moment je courais au coude à coude avec un monsieur...Je lui dis : - - - -Dites-moi... Pourquoi tous ces gens-là courent-ils comme des fous ?
    -Parce qu'ils le sont !
    - Vous êtes dans une ville de fous ici... Vous n'êtes pas au courant ?
    - Si, si, des bruits ont couru !
    - Ils courent toujours !
    - Qu'est-ce qui fait courir tous ces fous ?
    - Tout ! Tout ! Il y en a qui courent au plus pressé. D'autres qui courent après les honneurs... Celui-ci court pour la gloire... Celui-là court à sa perte !
    - Mais pourquoi courent-ils si vite ?
    - Pour gagner du temps ! Comme le temps c'est de l'argent, plus ils courent vite, plus ils en gagnent !
    - Mais où courent-ils ? "
    - À la banque ! Le temps de déposer l'argent qu'ils ont gagné sur un compte courant... et ils repartent toujours courant, en gagner d'autre !
    - Et le reste du temps ?
    - Ils courent faire leurs courses au marché !
    - Pourquoi font-ils leurs courses en courant ?
    - Je vous l'ai dit... parce qu'ils sont fous !
    - Ils pourraient tout aussi bien faire leur marché en marchant...tout en restant fous !
    - On voit bien que vous ne les connaissez pas ! D'abord le fou n'aime pas la marche...
    - Pourquoi ?
    - Parce qu'il la rate !
    - Pourtant, j'en vois un qui marche !?
    - Oui, c'est un contestataire ! Il en avait assez de courir comme un fou. Alors il a organisé une marche de protestation !
    - Il n'a pas l'air d'être suivi ?
    - Si, mais comme tous ceux qui le suivent courent, il est dépassé !
    - Et vous, peut-on savoir ce que vous faites dans cette ville ?
    - Oui ! Moi j'expédie les affaires courantes. Parce que même ici, les affaires ne marchent pas !
    - Et où courez-vous là ?
    - Je cours à la banque !
    - Ah !... Pour y déposer votre argent ?
    - Non ! Pour le retirer ! Moi je ne suis pas fou !
    - Mais si vous n'êtes pas fou, pourquoi restez-vous dans une ville où tout le monde l'est ?
    - Parce que j'y gagne un argent fou !... C'est moi le banquier !