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CATHY GARCIA-CANALES - Page 273

  • Histoire de famille : World War I

    Un de mes arrière-grands pères anglais a fait cette guerre, dans un corps vétérinaires, il était à Ypres... (le lieu, je l'ai appris aujourd'hui vu que c'est un des lieux du livre que je viens de lire, et qu'une série de coïncidences m'a donné envie d'en savoir plus), il avait au moins 44 ans, puisque né en 1870. Il était cocher pour un hôtel qui existe toujours d'ailleurs, le "George Hotel" à Ilminster, donc il connaissait bien les chevaux, d'où sans doute cette affectation. De retour en Angleterre, il ne trouve pas de travail alors retourne en France pour enterrer les morts. Déjà bien attaqué sur le plan de la santé, le bon air des tranchées.... il meurt en 1921, mais sa veuve ne touchera pas de pension de guerre, comme toutes les familles qui ont perdu un père, un mari, des suites de la guerre mais pas pendant... Ils étaient innombrables ceux qui ont succombé dans les années qui ont suivi, perclus de rhumatismes, les poumons attaqués, entre autre par le gaz moutarde. Ma grand-mère avait alors 14 ans, sa mère sans revenu s'est remariée avec un connard qui a tué sur un coup de violence, le chien de ma grand-mère, je n'en sais guère plus à ce sujet, si ce n'est qu'il fut suffisamment connard pour que ma grand-mère perde toutes ses dents vers 18 ans... de stress... Et je me dis : pas de guerre, pas de connard avec qui se remarier.... et ma grand-mère aurait gardé son père, le chien qu'elle adorait et ses dents... C'est con, c'est tellement con la guerre. "On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels", écrivit Anatole France, dans L'Humanité le 18 juillet 1922, mais mon arrière-grand père était déjà mort comme 20 millions d'autres de ceux qui ont été comptés comme victimes, c'est à dire morts pendant la guerre et non après, donc au final bien plus de victimes encore...
     

    L'Humanité_18_Juillet_1922.jpg

     
    L'article intégral d'Anatole France :

    https://fr.wikisource.org/wiki/On_croit_mourir_pour_la_patrie...

     

     

     

  • Le Chemin des âmes de Joseph Boyden

    boyden.jpg

    (titre original : Three-day road, 2004), Albin Michel 2006. 475 pages.

     

    Je viens de terminer ce livre inoubliable, dont la fin m’a fait pleurer. Un hymne tordu de douleur, mais puissant, à la vie arrachée aux champs de mort. Un chant de mort aussi et un chant de guérison. J'y ai appris encore des choses sur cette première guerre mondiale et notamment sur les soldats amérindiens qui y ont pris part. Ici, ce sont deux amis d‘enfance de la nation Cree. En cherchant un peu plus sur le sujet suite à cette lecture inspirée de faits bien réels, j'ai appris, sans surprise hélas, la façon dont ces recrues (comme les autres minorités) ont été traitées, avant, pendant, après...  Mais entre les hommes jetés dans cette grande boucherie, les soldats de base rampant, pataugeant et crevant dans la même soupe de boue et de sang, il n'y avait plus beaucoup de différences. Les deux jeunes Cree vont se distinguer sur le terrain par leurs qualités de chasseurs mais ils en paieront le prix fort : quelque chose les sépare et cette séparation va peu à peu se transformer en gouffre. L’un, abandonné par sa mère qui avait sombré dans l’alcoolisme, avait été sauvé du pensionnat tenu par de rudes religieuses, missionnées pour bouter le païen hors de ces corps de sauvageons, par sa tante, une des rares Cree à perpétuer la vie d’avant à l’écart de la ville et des wemistikochiw et qui l’a pris avec elle au fond des bois, pour lui enseigner tous les savoirs et traditions de son peuple, celles du monde visible mais aussi du monde invisible, elle qui était une des dernières chasseuse de wendigos. L’autre, orphelin, a passé trop d’années dans ce pensionnat, avant que la tante de son ami d’enfance, ne vienne lui aussi le chercher. Le Chemin des âmes force une réflexion sur l'humain dans l’enfer de la guerre, le meurtre autorisé, les limites (y en a t-il ?), mais aussi sur les conséquences de la colonisation et de l’acculturation, leur violence et heureusement il y a cette sagesse ancestrale, qui malgré tout, palpite encore, resurgit quand on la croit disparue à jamais sous la pression de la culture qui se voulait et se veut encore dominante et qui a envoyé des milliers d’hommes colonisés finir en morceaux de viande faisandée au fond d’une tranchée, dans des pays qui leur étaient totalement étrangers. Un livre qui m’a vraiment bouleversée.

     

    Joseph Boyden, né en 1966, est canadien avec des racines amérindiennes, écossaises, irlandaises. Le chemin des âmes est son premier roman. D’autres ont paru depuis, le dernier : Dans le grand cercle du monde, 2015.

     

    En savoir plus sur l'auteur :

    https://www.etonnants-voyageurs.com/spip.php?article2344

     

     

     

  • 1914-1918 - Des Amérindiens dans les tranchées

    Lire le document en entier :

    https://webdoc.rfi.fr/amerindiens-grande-guerre-1914-1918-canada/

     

    Je l'ai découvert dans le livre que je viens de terminer : "Le soldat amérindien le plus médaillé durant la Première Guerre mondiale a été le caporal Francis Pegahmagabow. Né le 9 mars 1891 et décédé le 5 août 1952, il a reçu trois fois la Médaille militaire et a été blessé sérieusement deux fois au combat. Membre d’un commando d’attaque des tranchées et tireur d’élite, celui que ses camarades appellent « Peggy », reste le soldat amérindien le plus décoré de l'histoire militaire canadienne." (...)
     
    Il est ensuite devenu un des premiers à lutter pour les droits des peuples autochtones.
     
    "S’il est si difficile de retrouver la trace des combattants amérindiens du conflit de 14-18, c’est notamment parce que lors de leur engagement, ils le faisaient sous un nom d’emprunt, à consonance francophone ou anglophone, héritage des écoles blanches obligatoires. Il n’était pas de bon ton en effet, dans le Canada de l’époque, de mettre en avant la part que prenaient ces populations à la Première Guerre mondiale. "
     
    Assez bon pour mourir, mais pas assez sous leur propres noms....!!!
     
    (...) "Fins tireurs, éclaireurs exceptionnels, leurs qualités de chasseurs résistants et rusés trouvèrent à s’employer tout naturellement au combat. Pour ceux qui revinrent à la vie civile, la reconnaissance de la patrie s’était arrêtée en 1918. De retour chez eux, plusieurs ont constaté que leurs terres avaient été attribuées à d’anciens combattants blancs…"...................

     

     

     

  • Rodney Harvey - Blurring the Line

    Rodney Harvey Blurring-the-Line-3.jpg

     

     

    nous irons célébrer l’élan

    avant le vermoulu de la neige

    et du vieux bois d’hiver

    quand les sarments seront noirs

    et qu’il nous faudra être chaste

    à cause des filets tendus

    pour les papillons perdus

    à l’envers des fleurs

     

    cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2018