Paullus van der Doort - in l'Amphitheatrum Sapientiae Aeternae d'Heinrich Khuntrath - Hambourg, 1595
Le Quatre, le Trois, le Deux et le Un
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Le Quatre, le Trois, le Deux et le Un
La Rose Cosmique
Mais je vais maintenant reporter mes pas sur les sentiers du chant, que j'ai parcourus auparavant, tirant de mon discours un nouveau discours. Quand la Haine fut tombée au plus profond abîme du tourbillon, et que l'Amour en eut atteint le centre, toutes les choses se réunirent en lui, pour n'être qu'Une seulement ; non pas toutes à la fois, mais en se réunissant selon leur volonté, l'une venant d'une direction, l'autre de l'autre ; et quand elles se furent mélangées, d'innombrables tribus de créatures mortelles furent ça et là répandues. Bien des choses, cependant, restèrent non mélangées, alternant avec celles qui se mélangeaient, à savoir toutes les choses que la Haine tenait en suspens ; car elle ne s'était pas encore entièrement retirée d'elles jusqu'aux limites extrême du cercle. Pour une part, elle restait encore à l'intérieur ; pour une autre, elle était sortie des membres du Tout. Mais, dans la mesure où elle continuait à se répandre au dehors, un doux et immortel courant d'irréprochable Amour continuait à affluer au dedans, et aussitôt devenaient mortelles ces choses qui auparavant avaient été immortelles ; et ces choses étaient mélangées, qui avaient été non mélangées, chacune changeant de sentier. Et à mesure; qu'elles se mélangeaient, des tribus innombrables de créatures mortelles étaient ça et là répandues, douées de toutes espèces de formes, merveilleux spectacle à contempler.
Si c'était ton fils...
Si c'était ton fils
Tu remplirais la mer de navires
Et de n'importe quel drapeau.
Tu voudrais que tous ensemble
À des millions
Ils fassent un pont.
Pour le faire passer.
Attentionné,
Tu ne le laisserais jamais seul.
Tu ferais de l'ombre
Pour ne pas que brûlent ses yeux,
Le couvrir
Pour ne pas qu'il se mouille,
Des éclaboussures d'eau salée.
Si c'était ton fils, tu te jetterais à la mer,
Tu tuerais le pêcheur qui ne prête pas le bateau,
Crierais pour demander de l'aide,
Aux portes des gouvernements qui se ferment
Pour revendiquer la vie.
Si c'était ton fils aujourd'hui, tu serais en deuil,
Tu détesterais le monde, tu détesterais les ports.
Pleins de ces vaisseaux immobiles.
Tu détesterais ceux qui les gardent inaccessibles.
A cause de qui les cris
ont toujours le goût d'eau de mer.
Si c'était ton fils, tu les appellerais.
Lâches inhumains, parce qu'ils le sont.
Ils devraient t'arrêter, te garder, te bloquer,
Tu voudrais leur casser la gueule,
Car nous sommes tous dans la même mer.
Mais ne t'inquiète pas, dans ta maison tiède.
Ce n'est pas ton fils, ce n'est pas ton fils.
Tu peux dormir tranquille
Et surtout serein.
Ce n'est pas ton fils.
Ce n'est qu'un fils de l'humanité perdue,
De l'humanité sale, qui ne fait pas de bruit.
Ce n'est pas ton fils, ce n'est pas ton fils.
Dors bien, bien sûr.
Ce n'est pas le tien.
Pas encore.
et dans sa version originale :
Se fosse tuo figlio
riempiresti il mare di navi
di qualsiasi bandiera.
Vorresti che tutte insieme
a milioni
facessero da ponte
per farlo passare.
Premuroso,
non lo lasceresti mai da solo
faresti ombra
per non far bruciare i suoi occhi,
lo copriresti
per non farlo bagnare
dagli schizzi d'acqua salata.
Se fosse tuo figlio ti getteresti in mare,
uccideresti il pescatore che non presta la barca, urleresti per chiedere aiuto,
busseresti alle porte dei governi
per rivendicarne la vita.
Se fosse tuo figlio oggi saresti a lutto,
odieresti il mondo, odieresti i porti
pieni di navi attraccate.
Odieresti chi le tiene ferme e lontane
Da chi, nel frattempo
sostituisce le urla
Con acqua di mare.
Se fosse tuo figlio li chiameresti
vigliacchi disumani, gli sputeresti addosso.
Dovrebbero fermarti, tenerti, bloccarti
vorresti spaccargli la faccia,
annegarli tutti nello stesso mare.
Ma stai tranquillo,
non è tuo figlio.
Puoi dormire tranquillo
E sopratutto sicuro.
Non è tuo figlio.
È solo un figlio dell'umanitá perduta,
dell'umanità sporca, che non fa rumore.
Non è tuo figlio.
Dormi tranquillo,
non è il tuo.
Non ancora.
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