Chris Friel
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L’enfant arrache son regard de la main, celle qui n’a que deux doigts, puis ouvre la bouche comme s’il allait dire quelque chose et brusquement repart en courant rejoindre ses camarades, déjà installés au pied du phare. Le vieillard hausse les épaules puis lentement remet la main dans sa poche et s'éloigne d'un pas lourd en direction du petit port. La sueur dégouline sur ses tempes, sur ses joues jusqu’aux lèvres. Il y passe sa langue pour en goûter le sel puis il s’arrête un instant et fait demi-tour. Il retourne vers le phare, là où les enfants cherchent des coquillages entre les grands rochers. Le vieux a soudain envie de parler. Il a tellement, tellement de choses à raconter.
« Hé petit, tu veux savoir pourquoi je n’ai que deux doigts à cette main là ? »
in La pince du vieux marin pêcheur
Soleil et ce miracle renouvelé du printemps. Les yeux sont fatigués, les oreilles se dilatent. Les oiseaux, les insectes, les lézards rapides comme des moines shaolin. Le mental se tait pour laisser les sensations prendre le dessus et toujours cette connexion qui se fait avec les sensations premières de l’enfance. Enfance et printemps, deux faces d’un même élan, d’un présent qui s’éternise. Sensations et images se répondent et soudain un mot, oublié, mais qui revient comme quelque chose de désagréable, un mot qui donne envie de vomir : réfectoire. Peur et mal-être, mamelles de mon enfance mais sentir en moi une force trop longtemps mutilée par le doute. Fermer les yeux. Le soleil a une odeur de poivre.
in Le livre des sensations
LA VIE VA !
Dis vague, où va la vie ?
La vie divague
suit ses envies
la vie vogue
la vigie voit
la vie bogue
et la diva boit
La vie louvoie
la vie exode
la vie élague
les nuits sans joie
la vie navigue
la vie pirogue
la vie cascade
et puis s’en va !
Dis vague, où va la vie ?
2001
Terrible.... le genre de film qu'il faut voir pour ne pas oublier et ne pas laisser le déni hélas toujours très d'actualité effacer les mémoires, le genre de film qui ne devrait jamais avoir besoin d'exister... Dédié aux femmes de Srebrenica et à leurs 8372 fils, pères, maris, frères, cousins, voisins assassinés...
"Alors que les forces serbes entrent à Srebrenica, une interprète auprès des casques bleus se démène pour sauver son mari et ses fils... Porté par la figure d'une mère courage, un film choc sur l'une des plus grandes tragédies de la guerre de Bosnie. Par Jasmila Zbanic, réalisatrice de "Sarajevo, mon amour", Ours d'or à la Berlinale 2006.
Bosnie-Herzégovine, juillet 1995. Enseignante d'anglais à Srebrenica, Aïda Selmanagic a été réquisitionnée en tant qu'interprète auprès du contingent néerlandais de casques bleus, qui a pris ses quartiers dans une usine désaffectée à la sortie de la ville. Paniqués par l'avancée des troupes serbes, commandées par le général Mladic, les habitants se réfugient en masse aux abords du camp afin de bénéficier de la protection des soldats onusiens. Alors que la plus grande confusion règne, Aïda, consciente du danger, se démène pour obtenir les sauf-conduits qui sauveront son mari et ses deux fils...
Peuple martyr
"Vous n'avez rien à craindre", rassure le général Mladic lorsque les premiers autocars arrivent près du camp de la Forpronu pour transférer les femmes et les enfants. Puis, c'est au tour des hommes d'être embarqués par camions entiers. Placés sous la protection d'une force de l'ONU livrée à elle-même et dépassée par la situation, les Bosniaques de Srebrenica vont vivre un effroyable cauchemar. Quinze ans après Sarajevo, mon amour, Ours d'or à la Berlinale 2006, la réalisatrice bosnienne Jasmila Zbanic signe un film choc sur le massacre au cours duquel plus de 8 000 hommes et adolescents furent exécutés par les forces serbes lors de la guerre de Bosnie (1992-1995). Interprétée par l'actrice serbe Jasna Duricic, Aïda se fait, entre douleur et résilience, la voix d'un peuple martyr, devant faire face, à l'heure d'une réconciliation que l'on pressent fragile, aux bourreaux d'hier, qui ont la figure familière de ses anciens élèves et voisins."