Cal Lane
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Je longe le long sillon qui conduit aux morts muets.
Je songe à la neige, aux chevaux de feu,
à l’hiver des paroles.
Je vois des bois brûlés, des vaisseaux échoués,
des mouettes prises par le gel.
Je longe le fleuve de sang et de larmes
qui traverse les inquiétantes ruines.
Je sens l’odeur des prédateurs, l’urine
de la hyène, la matière fécale des jeunes bébés.
J’écris à partir d’un noyau de nuit.
J’écris à partir d’une tranchée noyée de boue.
J’écris corde au cou.
La trappe déjà tremble sous mes pieds.
Je longe le marbre froid qui donne le frisson
et chante une très étrange et vieille chanson,
qui dit qu’aujourd’hui et pour toujours
le ver est dans le fruit.
J'ai reçu la vie comme une blessure et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice.
Solitude
le cœur dans son terrier
un lapereau tremblant
Se mettre à l’abri
en hauteur
ne pas se prendre
le plein fouet
le versant nu de nos extrêmes
fragilités
in Salines, 2007
Paroles du Thibet
Il est dit autrefois
Qu'errant éperdue dans l'informe
Eparse dans l'obscurité
La pauvre ombre sans graisse du mort
La bouche pleine de terre
Dans le noir sans mémoire tourbillonne il fait froid
L'espace ne connaît que le glissement glacé des larves
in Sacre et massacre de l’amour
Du vieux foetus aïeul
A notre mère putride
La pourriture aïeule
En robe de phosphore
in Sacre et massacre de l’amour
Voyage au bout
de l’inguérissable
où les dieux se sont perdus
où l’homme demeure
en transe éblouie
au centre de l’obscur
in Dans la tanière obscure du soleil (Encres Vives 398)
ILS
font dans
la dentelle
ILS
aiment aussi
faire dans les bois
Ils ne sont pas difficile.
in Mais qui sont-ils ? (Minicrobe 33)