Art du glanage sur la plage, art de la récupération, de l’assemblage et de l’art-cumulation.
"Je joue de toutes les matières, mais uniquement celles que me fournit l’océan," explique-t-elle. "Bouts de bois, plastique, ficelle, choses, rêve, trucs bidules et machins… machouillés, triturés, déglutis par les flôts. J’amasse et ramasse des bouts, débris, brisures, fracas et carcasses, et j’utilise tout tel que." Mais dans l'atelier Caroline Secq transforme tout: "L’œil et la main butinent et voltigent sans préméditation. J’emboite, construis, superpose, juxtapose, compose…."
Et souvent, ses créations servent de rappel, miroir de notre monde, de nos modes de vie basés sur l'ultra consommation, le gaspillage, où le superflu cotoie l'inutile. Pollution du tout à jeter, voici des tableaux comme des totems, non dénués d'humour, marquant le territoire souvent absurde des hommes.

Ce fut une belle petite planète

Château très très fort, 2007

Les temps modernes, 2009

Grande verte, 2009

Grand banc de sable, 2010

Bleu des mers (des) du sud, 2010

Ivoire dans le noir, 2010

Apartheid W, 2010

Apartheid B, 2010

Mer-veille, 2011

La mort du petit cheval, 2011

Red Big Bang, 2012

On est footus, 2012

Même en rêve, 2013

Kucina
De l’art d’accomoder les restes !
J’avance par strates, par couches, par superposition et sédimentation.
Je construis ce qu’il en est avec ce qu’il en reste.
Inlassablement,je ramasse sur les plages, et je montre ce qu’il en restera, d’ici, de nous, de l’environnement, du temps, le nôtre.
Voyage paradoxal qui va du rebut au re-beau...
D’un côté le déchet, rejeté dans tous les sens du terme, celui que l’on ne voit plus ou que l’on voudrait ne pas voir, à défaut de pouvoir l’éradiquer.
De l’autre l’incroyable beauté de ces restes échoués, fragments d’une autre vie, oubliés, consommés, morcelés, abandonnés.
Sur le sable mouvant de ce paradoxe, je construis des architectures improbables, des reliefs de civilisation, des bidonvilles de plage, de la poésie plastique, des tapisseries aquatiques. Assemblages de morceaux d’utile ou d’incroyable qui se donnent bruts, tel que, dans leur beauté intrinsèque, sans ajout, ni peinture ni transformation.
Immersion dans la « Dérision de nos dérisoires », invitation au tourisme anthropoplagique, dérive sur les rivages d’une société en décomposition, réflexion sur origine et devenir, esprit et matière, sens et renaissance...
Regardez bien, mes plages sont des miroirs.

http://www.carolinesecq.com/