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  • l'oeil & la plume... calepins voyageurs et après ? fragment juillet 1998

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    texte cathy garcia                                                                     ill. jlmi 2014

     

    Des larmes se déchirent sur l'archet d'un violon discordant mais voici que du brouillard, montent des accords de fête. Vieux trombone et percussions tanguent sur les pas d'un accordéon. Cortège fragile, si vite dissipé par les accords graves et lourds du piano. Des lumières flottent dans le néant, c'est la noria des atomes. Des créatures de boue et de nuit se redressent, dégoulinantes. Lentement les unes après les autres, elles se lèvent et commencent à marcher. 

    L’aube originelle se fraye un chemin au travers les ténèbres contractées, elle en émerge enfin, écorchée, écarlate. La pluie se mêle à la lumière. Noces sanguines pour baigner la nouvelle-née. Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour ! Une guitare romantique glisse des lueurs de bonheur dans les regards tout juste éclos. Les doigts se frôlent en tremblant, tout à la joie de l'éveil. Les hanches se balancent au rythme d'une houle langoureuse qui monte à la gorge pour jaillir, champagne, en rires empourprés. Instant magique, unions des cœurs sous les eaux caressantes d'une seule et même chanson, celle du temps qui nous reste à vivre, berçant nos tendres illusions et portant sur nos lèvres l’étrange sourire de ces enfants, qui disparaissent avant même d'avoir vécu. Le vertige des années qui glissent sur une partition ponctuée de silences. Le vieux musicien sait que sa musique tient à un fil. Au fil ténu d'une respiration, le premier chant du monde, mais les vieux musiciens au fond des bars sont fatigués. Leur regard fiévreux brille. Au fond des verres gisent des larmes d'alcool. Tout se trouble. Il est tard et la musique s'estompe. 

     

     

     

    Merci à "Au Hasard des connivences"

    http://auhasarddeconnivences.eklablog.com/l-oeil-la-plume-calepins-voyageurs-et-apres-fragment-juillet-1998-a163424360

     

     

     

     

     

     

     

  • Des hommes en noir de Santiago Samboa

     

    traduit de l’Espagnol (Colombie) par François Gaudry

    Ed. Métailié, 18 avril 2019

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    368 pages, 21 €.

     

     

    La réalité est une forêt sauvage, ses yeux de serpent brillent dans l’obscurité avant qu’elle attaque sa proie. Mais le plus dangereux au monde est l’amour qui s’assèche. Celui qui n’a pas pu sortir du tronc de l’arbre, qui s’est enroulé sur lui-même et a mordu son propre cœur.

     

    Voilà un polar à la fois subtil et énergique, une enquête captivante dans une Colombie qui soigne tant bien que mal ses blessures, menée par des personnages plutôt atypiques : Julieta Lezama, quarante ans, qui vit à Bogotá, « journaliste indépendante aguerrie » et reconnue, mère de deux ados, en cours de divorce, supporte mal son corps, libido cependant bien active, elle compense par du sexe alcoolisé. Son péché pas mignon justement : l’alcool, avec un goût prononcé pour le gin tonic en dose très déraisonnable. Et sinon elle se passionne pour « la mort violente que des êtres humains, un beau jour, décident d’infliger à d’autres, pour tous les motifs possibles. »

    La journaliste pour son travail s’appuie sur l’aide de Joana Triviño, originaire des quartiers pauvres de Cali, secrétaire assistante multifonctions et entre autre « le maniement de tout types d’armes, des plus petites aux moins conventionnelles car elle a passé douze ans dans le bloc occidental des FARC ».

    « Ce putain de pays où j’ai eu malheur de naître est une cour d’exécution, une salle de torture, une presse mécanique pour étriper paysans, Indiens, Métis et Noirs. C'est-à-dire les pauvres. Les riches, en revanche, sont des dieux parce que c’est comme ça. Ils héritent fortune et patronymes et se foutent complètement du pays, qu’ils méprisent. Mais qu’est-ce qu’il y a derrière tous ces noms élégants ? Un arrière-grand-père voleur, un arrière-grand-père assassin. Des pilleurs de ressources et de terres. »

    Les FARC donc, cette partie de la population colombienne « séparée du pays pendant plus de cinquante ans et qui, aujourd’hui, avec le retour de la paix et l’accès au pouvoir de l’extrême droite, se trouvait dans une position fragile, sur la corde raide. »

    « L’onde expansive de la guerre, aujourd’hui terminée, rejetait encore des cadavres sur le rivage. » Mais certains vivants disparaissent encore, les règlements de compte sont, semblent-il, loin d’être terminés.

    C’est grâce à Joana que Julieta a trouvé son principal allié : Edilson Javier Jutsiñamuy, cinquante-neuf ans, procureur de la brigade des affaires criminelles, d’origine indienne — witoto nipode exactement — de la région d’Araracuara dans le Caquetá.

    Le bureau de Jutsiñamuy se trouve à Bogotá et le procureur, qui préfère dormir là que dans son appartement, est bien placé pour connaître la sauvagerie de cette ville « indifférente et féroce, les cicatrices et les plaies de cette cité impitoyable, qui dévorait ses enfants les plus faibles. »

    C’est ce dernier qui met Julieta sur la piste d’une affaire étrange : des témoignages auraient fait mention d’un combat violent à l’arme lourde avec plusieurs voitures et un hélicoptère près de Tierradentro, dans une région autrefois tenue par les FARC, avant que les témoins ne se rétractent et que toutes traces semblent avoir été effacées. Le dossier est classé comme un banal accrochage entre deux chauffeurs dont un complètement ivre.

    Julieta et Joana se rendent donc sur place et ce sera le début d’une enquête qui les mènera — avec en parallèle celle du procureur et de ses propres assistants — vers un personnage énigmatique, charismatique mais inquiétant, peut-être bien l’homme en noir qui aurait réchappé au mystérieux affrontement : un pasteur d’une Église pentecôtiste, une de ces puissantes églises évangéliques qui envahissent l’Amérique latine. Et puis il y a la soudaine disparition de Franklin, un tout jeune adolescent du coin — élevé par ses grands-parents qui sont des indiens nasa — et qui, réfugié dans un arbre, aurait été un témoin direct de l’affrontement.

    Cette enquête, qui mènera Julieta jusqu’en Guyane, nous tient bien agrippés au roman, on ne s’ennuie pas une seule seconde, un vrai régal : la personnalité des personnages est des plus attachantes, il y a de l’humour, de l’ironie, de l’aventure, la narration est fluide, mais surtout cette enquête permet aussi à l’auteur de dresser un portrait social de la Colombie d’aujourd‘hui et d’hier avec les fantômes qui n’ont pas fini de la hanter et de braquer un projecteur sur ces nouvelles formes de maffias qui prêchent la « bonne parole ». Ceci de façon spectaculaire, avec de véritables shows, dont l’emphase et le grotesque n’empêchent pas de captiver les foules de pauvres gens en leur distillant l’espoir qui scintille sous le feu des paillettes : drogue redoutable pour exploiter les plus fragiles de toutes les façons possibles.

    Mais Des hommes en noir n’est pas non plus un polar manichéen, avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre, bien au contraire, c’est plus un polar psychologique et vraiment original qui nous fait pénétrer au plus profond des êtres, de leur histoire, de leurs failles, qui expose leur détresse et la façon dont ils luttent, au-delà de tout moralisme, pour en sortir.

    « Et la pauvreté c’est très moche et très triste, et encore plus dans ce pays si injuste, si dur avec les pauvres. On rêve, on rêve pour rien. La pauvreté est une pierre tombale qu’on porte sur le dos et qui refroidit le soir. »

     

    Cathy Garcia

     

    Santiago Gamboa est une des voix les plus puissantes et originales de la littérature colombienne. Né en 1965, il étudie la littérature à l’université de Bogotá, la philologie hispanique à Madrid, et la littérature cubaine à La Sorbonne. Journaliste au service de langue espagnole de RFI, correspondant à Paris du quotidien colombien El Tiempo, il fait aussi de nombreux reportages à travers le monde pour des grands journaux latino-américains. Sur les conseils de García Márquez qui l’incite à écrire davantage, il devient diplomate au sein de la délégation colombienne à l’Unesco, puis consul à New Delhi. Il vit ensuite un temps à Rome. Après presque trente ans d’exil, en 2014, il revient en Colombie, à Cali, prend part au processus de paix entre les FARC et le gouvernement, et devient un redoutable chroniqueur pour El Espectador. Sa carrière internationale commence avec un polar implacable, Perdre est une question de méthode (1997), traduit dans de nombreux pays, mais sa vraie patrie reste le roman (Esteban le héros, Les Captifs du Lys blanc). Le Syndrome d’Ulysse (2007), qui raconte les tribulations d’un jeune Colombien à Paris, au milieu d’une foule d’exilés de toutes origines, connaît un grand succès critique et lui gagne un public nombreux de jeunes adultes.
    Suivront, entre autres, Nécropolis 1209 (2010), Décaméron des temps modernes, violent, fiévreux, qui remporte le prix La Otra Orilla, et Prières nocturnes (2014), situé à Bangkok. Ses livres sont traduits dans 17 langues et connaissent un succès croissant, notamment en Italie, en Allemagne, aux États-Unis. Il a également publié plusieurs livres de voyage, un incroyable récit avec le chef de la Police nationale colombienne, responsable de l’arrestation des 7 chefs du cartel de Cali (Jaque mate), et, dernièrement, un essai politico-littéraire sur La Guerre et la Paix où il passe le processus de paix colombien au crible de la littérature mondiale. Parce que « le seul endroit où l’on puisse toujours revenir, c’est la littérature ».

     

     

     

     

  • Mon programme de chef...

     

    Je viens de retrouver ce document qui date apparemment de l’an dernier, une liste non exhaustive d’idées que j’avais rassemblées dans ce fichier nommé - pour rigoler, parce qu’il faut rigoler hein aussi !! - : mon programme de chef.

    Et donc, depuis il y a eu pas mal de choses qui se sont passées et ces élections européennes qui déboulent comme un ouistiti dans un container de bananes…. Alors bon, ça ne va pas changer la face (de cul) du monde mais pourquoi pas le partager finalement ce programme de (c’est moi l’) chef ? Il ne va pas servir à grand chose de toute façon sur mon disque dur qui s’en tape les algorithmes, alors allez, je le livre au vent virtuel, aux lecteurs éventuels, à la poussière du temps et à tous les ouistitis.

     

    Allez c’est parti, voilà mon programme :

    L’écologie, le social, la santé et l’éducation doivent être la priorité indépendamment de tout intérêt économique et privé et toute l’économie doit se réadapter en fonction, car ces quatre domaines doivent être considérés comme un tout et tous les moyens doivent être mis pour que cela se fasse sans que personne ne soit spolié ou mis en graves difficultés.

    Interdiction totale des pesticides et autres produits toxiques (si on ne peut pas faire autrement et bien… on ne fait pas !) et favoriser clairement la transition écologique des agriculteurs et éleveurs, beaucoup moins d’élevage mais avec plus de qualité. D’un point de vue général, nous devrions passer à un régime de moins en moins carné, une fois par semaine, puis par mois, en multipliant les autres sources de protéines ; pareil pour le poisson, il faut absolument limiter la consommation et interdire la pêche industrielle, électrique etc., revenir à une pêche exclusivement artisanale et de saison, cela veut dire revoir entièrement notre façon de manger, mais c’est incontournable, moins de quantité, plus de qualité et moins d’emballages. De plus, le gaspillage des ressources, quelles qu'elles soient, n’est absolument plus envisageable, ceci est une priorité.

    Le zéro déchet doit aussi devenir une priorité et ça passe par un changement d’habitudes au niveau individuel mais aussi et surtout au niveau des entreprises, favoriser les surfaces qui proposent du vrac comme c’est déjà le cas en bio, les circuits courts, directs, la relocalisation.

    Soutien très appuyé à la production locale et à l'autonomie alimentaire par département, régions etc. et aux pratiques paysannes bio, à la permaculture, aux forêts comestibles etc. Revenir à une forme d’agriculture plus familiale, plus diversifiée et moins intensive, faciliter l’implantation des jeunes paysans qui veulent travailler en ce sens. Conversion à court ou moyen terme obligatoire pour les autres avec aide et accompagnement. Personne ne doit être laissé sur le carreau, au contraire, mais il faut accepter de changer de façon de faire et de penser. Et bien-sûr on doit arrêter de bétonner les terres et au contraire, faire des jardins partout, tout en laissant aussi des friches sauvages pour favoriser la biodiversité. On arrête aussi les jardins en ordre, les pelouses rasées, ce genre de pratiques dépassées.

    Soutien aux métiers de l'artisanat et aux savoir-faire pour reconstruire un tissu social local, revivifier les centres-villes et les zones rurales.

    Faire du « penser global, agir local » un leitmotiv éthique primordial.

    Alléger au maximum la lourdeur administrative qui bloque les initiatives originales, permettre aux expériences alternatives de faire leurs preuves dans le temps. Plus de liberté, plus de confiance dans ce domaine.

    Une lutte radicale et efficace contre l'évasion fiscale, la corruption et les caillots financiers, que tout lobbying qui ne peux pas prouver qu’il défend une cause éthique et bénéfique pour toute la population et l’environnement soit simplement interdit et du coup on n’aura plus besoin d’appeler ça du lobbying. Et gaffe au greenwashing !

    Un soutien et une protection sans faille pour les lanceurs d’alertes, mieux encore : les encourager.

    Que le brevetage du vivant soit impossible, que la spéculation disparaisse complètement (qu’on ferme les Bourses !), de même que la publicité à grande échelle : si on applique l’ensemble de ce programme, elles ne seront de toutes façons plus nécessaires.

    Revoir entièrement le système économique basé sur l'actionnariat, que les entreprises ne puissent plus grossir à partir d’un certain point pour favoriser un partage plus équitable, de même pour les salaires, tout doit rester à taille humaine, être au maximum localisé et permettre ainsi de véritables échanges entre les personnes, les régions, les populations, les pays… La question de l’argent et de la monnaie doit de toute façon être mise sur la table partout et discutée.

    Que le respect du vivant sous toutes ses formes soit enseigné dès le plus jeune âge et respecté par les entreprises sans écart ou magouille possible.

    Favoriser un changement global de vie vers une décroissance qui permette à chacun de vivre dignement mais simplement, pour que tout le monde puisse simplement vivre (merci Gandhi). Redonner le pouvoir aux citoyens afin qu’ils apprennent à s’en servir et à le partager équitablement pour le bien de tous.

    Que les plus riches reversent — au lieu de planquer leur argent dans des paradis fiscaux et autres montages financiers malhonnêtes — une somme conséquente à la communauté humaine, argent qui sera redistribué de façon transparente et selon les besoins ; une somme qui ne changera rien à leur train de vie démesuré (qui de toute façon décroîtrait naturellement si ce programme était appliqué) mais qui pourra résoudre des problèmes issus des inégalités croissantes : être milliardaire c’est bien (clap, clap, clap) mais sur une planète où des millions d’êtres humains n’ont rien, cela ne peut être toléré que si une partie conséquente de cet argent est systématiquement redistribué aux plus démunis (afin qu'ils ne soient plus des démunis) et pour la protection de l’environnement, parce que c’est tout simplement logique et éthique si on arrête de penser uniquement pour soi. Tout dans la vie est énergie, l’argent aussi est énergie, il doit circuler et irriguer toutes les parties du corps de l’humanité si on ne veut pas que ça explose par endroits et tout le monde sait qu’on ne devient pas milliardaire grâce à la compassion et à une éthique sans faille, il s’agit d’un jeu de casino, souvent cruel, qui doit être régulé par l’éthique et l’empathie, moins de frustration et de misère = moins de violence, plus de bonheur donc plus de richesse… humaine.

    Dans la mesure où on continue avec l’argent : un revenu de base universel pour toute personne à partir de 16 ans sans contrepartie, qui sera automatiquement reversé à un fond social commun à partir du moment où cette personne gagne déjà suffisamment d'argent.

    Rendre obligatoire une éthique (et tic et tic) sans faille du comportement des entreprises à l'étranger, afin de ne pas aggraver les problèmes qui suscitent de plus en plus de flux migratoires et fermeté sur les transactions avec d’autres entreprises au niveau international, sur le plan de l‘éthique toujours.

    Accueillir dignement les migrants mais travailler au maximum sur les causes des migrations non volontaires, afin qu’on puisse parler d’expatriés pour tout le monde….

    Soutenir aussi les femmes ou les hommes qui souhaitent rester à la maison pour s’occuper de leurs enfants, il y en a beaucoup et c’est très honorable, mais elles/ils doivent pouvoir être indépendant(e)s matériellement. Le fait d’élever des enfants dans de bonnes conditions doit être reconnu comme un service rendu à la société et donc bénéficier d’une forme de revenu qui permette ce choix en toute liberté : elles/ils sont parents à temps plein et non pas chômeuses ou chômeurs, cela leur permet de développer aussi des savoir-faire, des compétences, de la créativité, qui pourront déboucher sur des projets par la suite et ne pas faire de ce retrait apparent (mais non réel) de la vie active, un handicap, mais au contraire un plus. La parentalité bien intégrée et bien assumée favorise le développement de tout un tas de compétences qui doivent être prise en compte dans un parcours de vie et être inscrit sur un cv (si on garde la pratique discutable du cv J).

    L’allaitement doit être favorisé si une femme souhaite travailler et allaiter, aménagements d’horaires etc. et la possibilité de prendre son bébé avec soi si le métier le permet (métier qui ne mette pas en danger le bébé) et d’allaiter un bébé n’importe où sans que cela ne choque personne. La vraie vie doit être réintégrée aux mieux dans le milieu professionnel et non l’inverse. Pas de retour sur les droits à l’avortement bien évidemment, toute personne doit pouvoir être libre de disposer comme elle l’entend de son corps et d’avoir le look et le genre (et le sexe) qu’elle souhaite qu’elle que soit son activité professionnelle par ailleurs. Sortir du diktat de l’apparence pour s’intéresser plus à l’intériorité des personnes. Leur permettre d’être comme elles se sentent, d’être elles-mêmes ne peut que servir favorablement l’ensemble d’une communauté et cela doit commencer à l’école.

    Soutien appuyé à toutes les alternatives et initiatives en tout domaine favorisant l'économie solidaire et locale, la protection de l'environnement, du vivant, la culture, l’artisanat, la création, l'éducation, le rapport au corps, à la sexualité, à la différence et donner aux associations qui travaillent sur le terrain les moyens d'agir pleinement.

    Intégrer et développer dans tous les établissements scolaires, les méthodes d'éducation alternative qui existent déjà et ont largement fait leurs preuves et permettre à chaque enfant de développer ses propres qualités et compétences sans pression de réussite : la seule réussite étant de devenir un être humain accompli utile à lui-même et par conséquence à la société. Suppression des examens pour une évaluation plus globale des compétences, favoriser les initiatives personnelles des enseignants même si elles sont hors programme dans la mesure où elles sont acceptées et appréciées par les élèves.

    Intégrer les élèves à partir du primaire et de plus en plus jusqu’au lycée, dans les prises de décisions qui les concernent : la vie de l’établissement, la charte, la façon dont se déroule les cours, leur contenu, l’emploi du temps, les repas, etc. etc. Demandons leur avis, leur propositions, écoutons leurs critiques, qu’ils soient beaucoup plus impliqués dans la vie de leur établissement où ils passent une grosse partie de leur temps chaque année.

    Explorer l'histoire de toutes les religions, philosophies et spiritualités humaines dès le primaire afin de permettre à chaque enfant d’y puiser connaissances, esprit critique, nourriture personnelle et surtout une liberté de penser et de puiser ce qui leur parait bon pour eux-mêmes en toute connaissance de cause, indépendamment du milieu dont ils sont issus. Leur permettre de développer une vision plus équilibrée de l’existence entre valeurs spirituelles et valeurs matérielles et de se réaliser donc plus pleinement.

    Donner aux créateurs, aux artistes, aux artisans, aux écrivains, à tous les acteurs culturels, une place plus prépondérante dans l'éducation et la vie sociale locale, leur donner les moyens pour cela, multiplier les échanges, oser des passerelles entre des domaines en apparence sans lien les uns avec les autres, savoir mettre en valeur toutes sortes de compétences humaines au service de la communauté, ne plus cloisonner autant les secteurs d’activités.

    Intégrer systématiquement les pratiques qui harmonisent corps et esprit telles que le yoga, la méditation, le chi qong, les massages etc... dans tous les établissements scolaires, pénitentiaires, les maisons de retraite, les hôpitaux, notamment en psychiatrie etc. et mettre en place des formations rémunérées et sérieuses dans ces domaines.

    Faire des jardins potagers dans toutes les écoles, en pots s’il n’y a pas de terre et dans tous les autres établissements publics qui accueillent et hébergent des personnes. Redonner toute sa place à l’herboristerie.

    Repas bio, de saison et avec un maximum de provenance locale dans tous les établissements publics : scolaires, hôpitaux, maisons de retraite, administrations....

    Favoriser partout et éduquer au zéro déchet, que les grosses entreprises et les institutions publiques donnent l’exemple. Réfléchir partout à la notion de consommation et de croissance et changer progressivement mais sûrement de paradigme.

    Permettre à chacun de choisir la médecine qui lui convient, rembourser les soins médicaux alternatifs de type phyto-aromathérapie, shiatsu, ostéopathie, réflexologie, massages, soins ayurvédiques etc. Avec un encadrement de professionnels déjà reconnus pour éviter les dérives et les proposer systématiquement en alternative au tout allopathique, organiser des formations sérieuses et rémunérées dans ces domaines. Revoir de fond en comble les études de médecine et de pharmacologie en ce sens pour harmoniser toutes les médecines et pouvoir tirer le meilleur de chacune.

    Ouvrir des centres d’accueil pour les personnes en rupture qui ne soient pas sinistres, mais avec une vraie vocation de leur redonner confiance et dignité : des lieux qui proposent des choses valorisantes à faire et en lien avec d’autres problématiques à résoudre ; bibliothèque, ateliers, trouver comment échanger des services, que ce ne soit pas seulement une « prise en charge ». Cela peut être de s’occuper d’animaux issus de refuge, l’animal est un vecteur de ré-humanisation, s’occuper d’un jardin collectif pour manger, recyclage etc. Prendre le temps qu’il faudra pour savoir qui sont ces personnes, les aider à guérir de leur histoire et définir ce qu’ils savent ou veulent faire : tout individu a un talent particulier, il faut former des personnes pour les accompagner véritablement (pas juste administrativement) et permettre à ces talents d’éclore, ainsi elles peuvent retrouver de la dignité et une place qui leur correspond réellement. Ne plus jamais considérer un seul être humain comme « inadapté ». N’enfermer les personnes que lorsqu’elles sont réellement dangereuses pour les autres et pour elles-mêmes et mettre un max de moyens dans l’accompagnement psychiatrique (sortir autant que possible de la solution camisole chimique) et pénitentiaire. Dans une société juste, de toute façon, il y a forcément moins besoin de prisons.

    Leur offrir un accompagnement santé en privilégiant une approche douce et des outils de développement personnel, que des personnes soient formées spécifiquement dans ce cadre, prendre soin de son corps, de son esprit, c’est la base pour retrouver confiance en soi.

    Si on commence à l’école, petit à petit c’est toute la société qui se transformera de toute façon et il y aura peut-être moins de soi-disant inadaptés.

    Intégrer des animaux domestiques issus de refuges dans les EHPAD, prisons et tous lieux où les personnes sont enfermées.

    Faire des ponts entre les problématiques de société pour en résoudre plusieurs en même temps, les animaux et la nature sont des vecteurs de guérison de beaucoup de problèmes sociétaux.

    Mélanger les générations quand on pense les lieux : personnes âgés et enfants de maternelle par exemple, de même avec les exclus, les migrants etc., pensons l’humanité comme un tout et arrêtons de spécialiser (= cloisonner). Ne plus favoriser les ghettos mais faire de la mixité sociale intelligente afin que nul ne se sente spolié, humilié ou mis en danger par autrui.

    Mettre l’humain au centre de la société, ne plus prendre le prétexte de l’argent pour ne pas le faire. Dans une société où les individus sont amenés à être réellement solidaires parce que naturellement empathiques et où nul n’est laissé de côté pour une question purement matérielle, l’argent devient secondaire : la richesse est un résultat naturel et non plus un but qui autorise toutes les turpitudes et peut facilement conduire à la malhonnêteté, quelle que soit la classe sociale.

    Favoriser une vision de plus en plus holistique de la société, agir localement en fonction des spécificités locales, recréer un véritable tissu social en favorisant au maximum la production locale et l’économie circulaire et solidaire, en soutenant et valorisant les compétences uniques de chaque individu, ne plus fabriquer des laissés pour compte car nous sommes tous reliés, et cela commence donc dès le plus jeune âge, chaque être humain avec ses forces et ses faiblesses doit avoir et a forcément sa place dans la société.

    Le respect, la bienveillance envers soi-même et les autres, la confiance en soi et dans les autres, doivent devenir des bases d’éducation.

    Ne plus voter pour des personnes mais pour des idées précises et concrètes derrière lesquelles les individus s’effacent : écouter et servir, tel devrait être le rôle de tout élu. Transparence absolue, toute personne qui endosse un rôle d’élu doit pouvoir être immédiatement déchu de ce rôle au moindre écart. Tolérance zéro pour les magouilles et les mensonges. Ces personnes doivent être exemplaires. Elles ont avant tout des devoirs et doivent avoir les compétences requises pour ce dont elles s’occupent : politicien n’est pas un métier mais une fonction. Il faut donc que cette fonction soit une vocation qui n’attend rien en retour sinon la satisfaction personnelle d’être réellement utile et de participer au mieux vivre et au mieux être de l’ensemble d’une communauté, ce qui veut dire qu’il faut aussi avoir des compétences donc utiles en ce sens, pas seulement de la loquacité verbale.

    Tout progrès technologique doit être interrogé en rapport avec tout ce qui précède afin de servir et non asservir l’humanité. Toute technologie dangereuse, pour elle ou pour l’environnement, ne doit pas être poursuivie. La fabrication d’armes pour commencer, le nucléaire, les pesticides, tous les produits toxiques, etc. Notre mode de vie doit s’adapter à ce qui est bon pour nous et pour l’environnement sur un plan global et mondial et ce ne sera pas un problème si encore une fois, l’argent n’a plus le pouvoir qu’on lui prête et si nous cessons de consommer comme des forcenés.

    L’humanité doit maintenant se considérer dans sa globalité, les replis sur soi ne nous mènerons à rien sinon au pire et il nous faut franchir collectivement un seuil de conscience pour agir avec l’intelligence dont on est capable individuellement (certains en tout cas J).

    Rien ne nous oblige à vivre dans un monde d’horreurs et d’injustice et il n’y aura aucune paix possible tant que ce sera le cas : ces horreurs et ces injustices créent de la violence, alors que l’on sait très bien, quoiqu’en dise ceux à qui cela profite, qu’il est tout à fait possible de se nourrir et de vivre dignement, partout dans le monde, à condition de changer radicalement de paradigme. Les changements climatiques entre autre, vont nous obliger à encore plus de souplesse et d’adaptabilité mais aussi à plus d’empathie.

    Nous sommes devant un choix crucial et tout ce que nous pensons savoir et connaître va être balayé par ce qui EST et il est évident que nul pouvoir actuellement ne semble avoir encore compris qu’il fait désormais partie du passé.

     

    CG

     

     

     

  • Catherine Gil Alcala

     

    Puis elle attrape par les cheveux un quidam et colle son visage avec hargne sur sa vulve. Le quidam honteux décampe en marchant sur les eaux, badigeonnant les cieux de sa pisse jonquille.

     

    in La Somnambule dans une Trainée de Soufre

     

     

     

  • Sorcières - La puissance invaincue des femmes de Mona Chollet

     

    9782355221224.jpgEd. de la Découverte, septembre 2018


    Qu’elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l’Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
    Ce livre en explore trois et examine ce qu’il en reste aujourd’hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante — puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant — puisque l’époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d’horreur.
    Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s’est développé alors tant à l’égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.


    Prix de l’essai Psychologies-Fnac 2019


    Version papier : 18 €
    Version numérique : 12,99 €