Judith in den Bosch - Breaking the waves
Me laver des scories qui cherchent encore reconnaissance.
Être creuse afin d’être usée et renouvelée sans fin.
Comme une veine.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
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Me laver des scories qui cherchent encore reconnaissance.
Être creuse afin d’être usée et renouvelée sans fin.
Comme une veine.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
c’est un sentiment lumineux, étonnant
mais sur lequel on ne peut s’appuyer
un peu comme un vent mêlé de lumière
in Le baume, le pire et la quintessence
Je n’écrirai plus beaucoup de paroles. Des mots, juste comme bol frêle étoile.
Quelques mots pour allumer un feu, nourrir un oiseau.
Des sons de montagne et d’eau.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère 2010
Mon rêve de la nuit dernière...
Voir à main gauche
la Lune de Saturne à l’œil nu
toute petite à côté de Saturne immense
à main droite Jupiter
éblouissant couleur flammes
pépinières d'astres et de planètes
le monde avait changé
le cosmos s'était rapproché
époustouflant de beauté
Vois la lune qui pleure
ses poissons d'argent
d'argent et de beurre
en longs flots luisants
et tu dors encore
d'un profond sommeil
et tu rêves encore
mon enfant de miel
cg in Toboggan de velours
Se perdre…
Dans la touffeur du cœur, une quête et l’aube dépose une nouvelle rose dans la boite d’allumettes.
Chaque solution n’est toujours qu’une étape.
L’animal, l’étoile, la graine, le vent, l’eau, l’acide, les limbes et les cimes.
La cueillette du jour lavée au lait des nuits.
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
chant des cigales
danse des oliviers
le sang coule entre les cuisses
des grands-mères de Bacchus
cg in Petit livre des illuminations
bourgeon de tourterelle
feuille de pommier
le mystère ruisselle
dans un losange de lumière
sur les veines de l’initiée
nous goûterons ce miel sidéral
la sueur des calices au goût de citron
la saveur tendre d’une pluie défenestrée
l’encre douce de l’âme
cette flaque à boire à la frêle cuillère
entre l’os et l’humus
dans les maquis du silence
cg in Aujourd'hui est habitable
Quarante ans d’écriture pour dire une seule et même chose, tenter de dire. Empêchée de vivre, empêchée d’être, bonzaï abandonné. La forme n’a pas plu, le fond sera, et pour toujours, délibérément ignoré. Le reste ne sera que la même et minable pièce jouée et rejouée devant une salle vide. Pas qu’une impression, pas une illusion : je ne suis pas comme vous, les autres, la plupart en tout cas. Je suis la tache indélébile qui ne part point. Quarante années de tentative d’intégration et l’ombre qui n’a cessé de me grignoter, l’araignée avide de ma non-existence. J’ai beaucoup essayé, différemment essayé, je suis épuisée. Asséchée, non, des océans de larmes encore disponibles et un amour, amputé de tous ses membres mais pugnace. J’ai le cœur tabassé, la peur jusque sous les ongles, respirer devient de plus en plus laborieux. Je suis une cible parfaite, une autoroute pour vos jugements, vos médisances, votre intolérance. Et je vous juge et vous déteste pour le mal que ça me fait. I’m lost since ever. Une cible idéale pour conforter votre normalité. Je n’ai jamais été protégée, balancée molle et nue dans ce monde de marteaux, de pilons, de rouleaux compresseurs. Mais quelque chose en moi cependant vous terrifie, quelque chose à massacrer, à détruire. Je n’ai jamais été protégée de vos mensonges, manipulations, ignorance. J’ai tout pris de plein fouet, l’âme trouée comme une lune, martelée. Et comment ne serais-je pas polie avec autant de coups ? Miroir. Je vous renvoie ce que vous êtes, pas ce que je suis, je n’ai jamais été. Juste dépouillée continuellement de l’intérieur, par l’ordre de ne pas être. Rebelle pourtant, oui rebelle de toute mon âme, le cœur brisé.
cg in Ourse bipolaire
La nuit est tombée, claire, la lune s'y baigne tout en demeurant invisible. Une brume de légende flotte sur les champs, le repère des saisons s'est égaré. Qu'est-ce que la réalité lorsque nous bougeons sans cesse ? Qu'est-ce qui ne change pas ?
Le mouvement, le courant.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Savoir tisser de la joie avec tout ça, malgré tout ça et la faire partager, c'est ça le courage et rien d'autre. Il faut cependant dire, poser le noir, ne pas faire semblant, ce n'est qu'en acceptant toutes nos émotions qu'on peut trouver cette joie inconditionnelle. Au début un petit truc de rien du tout, la dernière étincelle d'une toute petite braise, on souffle dessus pour voir, on n'y croit pas, c'est mort, mais cette dernière petite lueur, ce point rouge, c'est ce qui ne meurt jamais, alors on souffle dessus, on continue, et un jour un peu de fumée, un autre une flamme, un autre encore un brasier à l'intérieur ! Se consumer de joie, cette petite phrase anodine, puis l'incendie retombe, c'est le noir, on oublie, on n'y croit plus, mais toujours ce petit point rouge, si on s'en souvient, on le retrouve vite, et on recommence, on souffle dessus. Vient le jour où l’on sait qu'on peut rallumer cette braise quand on veut, il y a une paix qui s'installe, rien n'a changé dehors, mais ceux qui nous croisent aperçoivent la flamme, elle illumine, elle réchauffe ceux qui veulent bien s'approcher et une flamme rallume une autre flamme et nous brûlons, libres et joyeux, nous brûlons de vie.
cg in Ourse bipolaire
nos petits bateaux
nos petites histoires
ont rendez-vous
au grand océan
de lumière
c’est lui qui fait battre nos cœur
tourner nos petites centrales
in Ourse bipolaire
Sentir à quel point nous sommes fait de la même étoffe que les fleurs, les nuages, le vent, la pluie et que nos limites ne sont là que pour jouir de toutes les sensations possibles.
cg, in Le livre des sensations
Il y a dix, vingt, trente ans et la vie passe. Inconsciente. Même nœuds, mêmes impasses. Nos grimaces et nos cris, étranges colifichets empruntés au théâtre d’ombres. Impasse des tourments, des rancœurs à déloger, des caillots de vanité.
Passez-moi la lame qui incise la matière du langage. Sève d’étoiles, draille des signes. Babel fond sous ma langue. J’en fixe simplement l’ombre sur le papier. Infini fugitif. Mes empreintes sur les neiges éternelles de l’inconnaissance.
in Celle qui manque