Mike Lessel
Être un être de conscience demande le silence.
in Chroniques du hamac, à tire d'ailes 2008
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Être un être de conscience demande le silence.
in Chroniques du hamac, à tire d'ailes 2008
Innana, Ishtar, Astarté
Brûlés le fruit le jardin
Symboles de ta perdition
Tu as réduit les mères nourricières
au rang de putains de l’agro-industrie,
tu leur a mis le joug
de tes folies mécanistes.
Cérès Déméter pleurent sans fin,
quelle que soit la saison,
Perséphone ne quitte plus les enfers.
in Salines, à tire d'ailes 2007
Cultiver le calme et regarder la société sombrer… avec tout ce qu’il peut y avoir d’étincelles positives dans la perte de contrôle. Se sentir comme ça à l’intérieur, pas une certitude à laquelle se raccrocher, ne reste que l’invisible, l’impalpable, la foi. Avoir foi ou ne pas avoir foi… Ce ne sont pas les faits qui changent, mais l’état dans lequel on les accueille et ce n’est pas rien…. Respirer ou suffoquer, ce n’est pas la même chose.
in Le livre des sensations
Le manque m’a donné la connaissance intérieure du vide.
La voie de l’instant, l’ennui pulvérisé. Juste se placer dans l’intervalle. Impeccable posture.
La seule qui réponde à une véritable nécessité.
Appel et jaillissement, évaporation, déshabillage.
Le témoin est presque nu maintenant. Franchir, s’affranchir.
La traversée ne relie pas un point à un autre, elle nous rend à notre originelle unité.
in Le poulpe et la pulpe, Cardère éd. 2010
L’abrupt
Il y a ce moment honteux, irracontable, insupportable. L’orgueil du fauve reste une forme d’amour, mais celui qui, sans même un dernier regard, s’éloigne hiératique vers le glacier du renoncement total, est-il sage, alpiniste ou suicidé ?
Pourquoi vivre est-il si violent ?
in Le baume, le pire et la quintessence
Sans amour, nous ne sommes que des momies, mais la voie de l'amour est truffée de pièges, tendus par nos propres ego. Elle n'est ni claire, ni spacieuse, elle est soumise aux caprices de notre nature ignorante et instable. Il peut y faire froid, il peut y pleuvoir interminablement, trop sec, trop chaud, des orages, des tempêtes...
Tout est bon, tout en lui porte sa leçon ! Parfois c'est tellement difficile, que nous finissons par nous demander à quoi bon emprunter une telle voie. Il n'y a pas de réponse, la voie elle-même est la réponse.
in Journal 1997
LA VIE SELON LA PLUS ÉMOUVANTE DES PUTAINS
Se noircir toute la nuit
danser baiser
bourlinguer
traverser les frontières
et n’en avoir rien à foutre
in Bonzaïs hallucinogènes, Gros Textes 2017
Le mot juste. Un silence pointé. Un baiser.
Le mot juste, un souffle. Le premier déchire les poumons. Le dernier les recoud.
Le mot juste, pas un soufflet. Le mot juste ne dit pas je t’aime mais le fait. Il ouvre le cœur, ça fait mal, mais l’air est juste.
L’air qui sépare le mot de la mort.
in Les mots allumettes, Cardère 2012
http://cathygarcia.hautetfort.com/archive/2012/11/27/livre-d-artiste-n-2-au-fond-du-tiroir.html#more
La lune exerce sa pleine influence. Éclat livide et ensorceleur. Le silence a une nouvelle texture, un goût de déjà vécu, un voile d'amertume... Un drap froid est tombé. Est-ce moi qui l'ai cousu de mes propres désillusions ?
Avais-je cessé de l'attendre bien avant qu'il ne revienne ? Voilà l'amour expédié au plus profond des contrées lunaires !
in Journal 1996
D’être comme déjà morte, lui a ouvert une voie spirituelle et le feu caché est si ardent, la source si vive que le plus tenace ennui n’a pas raison d’elle, que le vide loin de l’anéantir la concentre en un noyau toujours plus vif et incorruptible. Ou presque. Et dans ce presque se cache la fêlure. Dangereuse fêlure.
Alors elle creuse un tunnel sous les tombes qui mène au vaste ciel, à la mer tiède du ventre, à la bouche de sève qui fait pousser les arbres, au souffle d’où naissent toutes les musiques. Le ciel aura beau s’obscurcir, le froid pourra l’étreindre, silence et désespoir n’auront pas raison d’elle. Elle crache du sang dans les noirs chaudrons, met le feu aux bûchers de glace, joue du marteau sur les bornes de verre.
Elle trouvera toujours la faille par où passe la lumière.
Faille, fêlure, ce n’est pas la même chose.
in Le baume, le pire et la quintessence
Paroles des corps, danse cosmique, le bal du vide et ses milliards de particules.
La main a des yeux. Dedans mordre délicatement. Faire le vide, dedans, autour. Rien ne sert de courir après l’autre s’il n’est pas prêt. Descendre, faire confiance.
in Celle qui manque
défaire le crépuscule
glisser dans les reflets renards de ses draps
fixer l’horizon par des pointes d’améthyste
le laisser sécher à la lune
tracer un paysage au fusain de la langue
compter les brûlis sur la peau
les innombrables feuillets de nos masques pâles
regarder fondre la vitre du réel
ses reflets d’huile sur l’étendue de neige
le roulis des roseaux
grand soleil rouge à l’horizon brûlé
in Mystica perdita, à tire d'ailes 2009