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FUSIONS POÉTIQUES - Page 26

  • Selva

    Selva maquette.jpg

     

    Selva

     

    Ombres pâles sous la lune, le petit groupe avance, en silence. En tête, l’Ancien, celui qui sait. La nuit aux yeux d’onça les observe, les couve de désir phosphorescent, de douceur oppressante. Ténèbres végétales gorgées de sucs et de venins. Les transes stridentes des insectes s’élèvent, s’apaisent. Pulsations, ondulations, symphonies d’un autre monde. Océan de cuirasses, carapaces, antennes, crocs, mandibules, pattes, mâchoires. Copulation. Mutilation. Vie et mort s’entredévorent.

     

    Les hommes marchent. Des traits rouge vif marquent leurs pommettes saillantes. Colliers, perles d’os, flûte gravée, calebasses remplie de feuilles, graines, poudres, pierres secrètes. Les hommes marchent vers le monde des morts. Bientôt leur terre ne sera plus. Atteinte depuis trop longtemps d’une étrange maladie, elle rétrécit et personne ne sait comment la guérir, pas même celui qui sait, l’Ancien.

     

    Une étrange maladie et bien d’autres fléaux aux mains d’un envahisseur blanc, cruel, avide, au pouvoir venimeux. L’Ancien ne peut que s’incliner ; les Esprits semblent avoir rétréci avec son monde. Il ne les entend plus. Fouillés, prospectés, clôturés, abattus, démembrés, brûlés, souillés, massacrés, les Esprits ne parlent plus.

     

    L’Ancien pourtant continue à marcher. Solide. D’autres le suivent. Ombres de plus en plus pâles sous la lune rouge. Et des ténèbres vers la voûte lactée, monte la plainte de la Mère qui pleure.

     

    cg in Sursis (à tire d'ailes 2017)

    Collage originale du même nom

     

     

     

  • Mes fous chez Voix Dissonantes

    extraction-de-la-pierre-de-folie-par-jerome-bosch

    texte cathy garcia  / jérôme bosch  L’excision de la pierre de folie  1494

     

     

    Il existe sur cette terre un peuple dont on ne parle jamais mais ils se reconnaissent entre eux ; ils s’aiment ou se haïssent mais surtout sans cesse, ils se renvoient la même question, la seule à leurs yeux qui mérite d’être posée. Ils cherchent, cherchent sans répit, sinon quelques plages de mensonges et certaines formes d’oubli. Cette question murmurée, implorée, chantée, hurlée, ils s’en frappent la tête. Ils s’en mettent le cœur à vif. Ils la boivent tel un vin rare, se saoulent et se régénèrent, la perdent pour mieux la retrouver jusqu’au bout des nuits blanches, des journées sans soleil. Ils la décortiquent, l’aspirent, la crachent et l’offrent parfois sans calcul comme un bouquet de fleurs à une âme de passage.

     

    Certains disent qu’ils sont fous. Et alors ?

     

    Il en faut des fous pour exorciser nos démons, pour donner corps à nos monstres et nous permettre de dormir en paix ! Il en faut des fous pour se mettre à nu et se poignarder avec tous nos pieux mensonges ! Il en faut des fous pour se lancer dans ce vide que nous n’affrontons pas même du regard. Il en faut des fous pour aller décrocher les étoiles qui brillent derrière nos paupières cousues.

     

     

    Il en faut des fous pour accoucher le monde !

     

    Fous ! Les fous battent la campagne et la breloque !

    Fous ! désaxés ! détraqués ! dérangés !

    Siphonnés, piqués, cinglés, timbrés, cintrés!

    Mabouls, marteaux ! Toqués, tapés ! Tordus, toc-toc,

    Cinoques, louftingues, dingues loufoques !

     

    Z’ont perdu la raison,

    La boule et la boussole,

    Une araignée au plafond,

    Mais qu’importe Monsieur,

    Les fous travaillent et pas qu’un peu

    Les fous travaillent du chapeau !

     

    Les fourres tout

    Les foutrement gais

    Les inspirés

    Chercheurs de vérité

    Fous téméraires

    Et foutu bordel !

     

    Les fous à lier

    Les fous de liberté

    Les fous d’amour

    Les fous de bonheur

    Les fous de joie

    Les fous de rire

    Les fous des bois

    Fous de toi

    Et fous au galop

    Les fous échappés du jeu de tarot

    Les fous en marche

    Sur l’échiquier

     

    Il y a aussi les foutez-moi la paix

    Les foutez-vous de ma gueule

    Et tous ces fous qui en veulent

    Il y a les vieux fous sans lendemain

    Les fous qui combattent les moulins

     

     

    Les fous parlent à leur chien

    Les fous respectent la terre

    Les fous donnent tout

    Les fous ne mentent pas

    Les fous flânent en chemin

    Nourrissent les oiseaux

    Les fous pleurent

    La mort d’une fleur

    Les fous se rient des frontières

    Les fous traversent les déserts

    Gravissent les montagnes

    Franchissent les mers

    À la nage ou à la rame

    Les fous disent paix et tolérance

    Brûlent leur carte d’identité

    Pour être sans-papier

    Refusent de s’alimenter

    Parce que d’autres sont affamés

    Les fous ne ferment jamais leur porte à clé

     

    Les fous vivent dans les arbres

    Les fous sèment des jardins

    Les fous se couchent au sol

    Devant les tanks les bulldozers

    Il y a des fous qui aiment tellement les animaux qu’ils ne les mangent pas

    Il y a les fous qui balaient devant leurs pas

    pour ne pas écraser les fourmis

    Les fous parlent d’amour quand on leur fait la guerre

    Les fous pardonnent à leurs tortionnaires

    Les fous luttent, résistent, inventent

    Aiment et cultivent la différence

     

    Les fous vivent leurs idéaux

    Les fous crachent des poèmes

    Sur les façades des cités

    Les fous refusent télé, supermarchés

    Refusent d’être vaccinés, pucés

    S’entêtent à ne pas se résigner

     

    Les fous un jour partent

    Sans se retourner

    Les fous voyagent à pied

    À dos d’ânes, en roulottes

    Il y a des fous qui vont dans une grotte

    Méditer pendant des années

    Il y a des fous qui peuvent

    Se passer d’électricité

    Les fous font de leurs rêves une réalité

    Les fous s’aiment malgré tout

    Les fous refusent le garde à vous

    Les fous croient en la justice

    Et pensent pouvoir changer le monde

     

    Mais les fous craignent les fous

    Les fous vraiment malades

    Les fous nocifs, les fous dangereux

    Les foutez-les dehors

    Les fous qui veulent rester entre eux

    Les fous offensifs

    Führers et fous sanguinaires

    Des fous pervers

    Fous du violent

    Foudre de guerre

    Fous psychopathes

    Et fous de la gâchette

    Des fous furieux

    Des fous maniaques

    Des fous avides

    Des fouilles-merde

    Des fous stupides

    Fous des grandeurs

    Fous persécuteurs

    Fous délirants

    Fous paranoïaques

    Et fous de la matraque

    Des fous forcenés

    Fous d’odieux

    Des fous banquiers

    Fous scientifiques

    Fous fanatiques

    Des fous déguisés en flic

    Fous de fric de pouvoir

    Des fous politicards

    Fous qui veulent tout diriger

    Fous qui veulent tout acheter

    Y’a pas pire fous que ceux-là.

    Fous qui pensent qu’ils n’en sont pas

     

    Et qui proclament :

     

    Est fou celui qui ne pense pas comme nous…

    Est fou celui qui n’est pas comme nous…

     

    Et ils enferment, détruisent, asservissent et assassinent.

     

    Monde foutu par ceux-là ?

    Planète foutue par ces fous ci ?

     

    Plutôt fou-rire !

     

     cg, in Follement autre

     

     

    Source et merci à :

    http://voixdissonante.eklablog.com/dans-les-textes-les-fous-a203062156

     

     

     

  • Trois profondes entailles, en partie créées par l’homme, entourées de deux chevaux - Paléolithique supérieur - Forêt de Fontainebleau

     

    Emilie Lesvignes trois profondes entailles, en partie créées par l’homme paléolithique supérieur, entourées de deux chevaux Forêt de Fontainebleau. s.jpg

    photo : Émilie Lesvignes 

     

     

    RÉSURGENCE 

     

    Je suis la Truie dit-elle

    et la Lionne.

    Mon jardin fut des plus fertiles,

    ma fontaine des plus sacrées.

    Je contiens tous les âges,

    le temps devant moi

    docilement s’inclinait.

     

    Ils sont venus

    en mon ventre

    arracher le soleil.

    Ils m’ont liée à la lune,

    jetée à la nuit

    mais jamais lumière

    ne fut plus blanche

    qu’entre mes cuisses

     

    Toi le frère, le fils, le père

    et l’Ancien qui a trahi,

    tu te dresses en conquérant

    sur des ruines et des cendres.

    Tu invoques l’amour

    glaive à la main,

    des fusils des roquettes,

    innombrables phallus

    de destruction.

     

    Tu n’as jamais été pourtant

    aussi impuissant,

    homme émasculé du sens,

    depuis que les déesses de l’amour

    tu as maudites.

     

    Innana, Ishtar, Astarté

    Brûlés le fruit le jardin

    Symboles de ta perdition

     

    Tu as réduit les mères nourricières

    au rang de putains de l’agro-industrie,

    tu leur a mis le joug

    de tes folies mécanistes.

     

    Cérès Déméter pleurent sans fin,

    quelle que soit la saison,

    Perséphone ne quitte plus les enfers.

    La vulve de Gaïa est sèche,

    ses seins sont crevés,

    ses veines lourdes et souillées.

     

    La vérité n’est plus voilée,

    elle est violée sans répit

    mais tu as beau pilonner homme

    je reste l’Inviolable

    et la Vierge éternelle

     

    « car je suis la première et la dernière.

    Je suis l’honorée et la méprisée.

    Je suis la prostituée et la sainte.

    (…)

    Ayez du respect pour moi.

    Je suis la scandaleuse et la Magnifique. » *

     

     

    in Salines, 2007

     

     * transcrit de papyrus gnostiques traduits en copte au IIIe ou Ive siècle,

    découvert vers 1945 à Nag’ Hammâdi, en Haute-Egypte

     

     

     

  • Hétaïre jouant de l'aulos - Bas relief trône antique dit de Ludovisi, Rome

    Hétaïre jouant de l'aulos - Bas relief trône antique dit de Ludovisi, Rome.jpg

     

    L’aube originelle se fraye un chemin au travers les ténèbres contractées, elle en émerge enfin, écorchée, écarlate. La pluie se mêle à la lumière. Noces sanguines pour baigner la nouvelle-née. Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour !

    cg in Calepins voyageurs et après ?

     

     

     

     

  • Lilith au soleil

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    photo©Cédrick Hoffmann

     

    L'homme du solaire et la femme du lunaire (si ce n'est par tempérament, au moins par l'éducation encore, quoiqu'en en dise, la plus généralement en vigueur). La femme tend vers le solaire (car sa nature profonde est solaire) et cela peut passer par la phase Lilith, la lunaire révoltée et donc pas encore libre puisqu'en réaction, en colère, et l'homme lui devra passer par le lunaire soumis pour devenir un lunaire évolué, à terme cela donne deux androgynes ultra évolués, complets.

    Je suis restée longtemps bloquée entre la lunaire hypersensible et la lunaire révoltée et là je tends je crois, j'espère, vers la solaire. L'énergie masculine de la femme solaire, l'Animus, est mise au service de l'expression de ses qualités féminines, elle ose enfin être elle-même, douce et forte à la fois, sans contradiction. La femme solaire est une femme spirituelle branchée sur le cœur rayonnant, les pieds bien ancrés à la Terre où elle prend Source.

    Les femmes lunaires révoltées attirent les lunaires soumis qui retrouvent en elles la mère inaccessible et dominante. Soit ils tentent de les dominer et c'est le conflit interminable, soient ils acceptent la transition : vivre leur faiblesse, accepter d'être ce qui n'est pas conforme à l'image de l'homme exigée par la société, rencontrer et accepter jusqu'au bout la part féminine qui est en eux : l'Anima. Le danger alors est de ne plus arriver à sortir de ça, afin de pouvoir passer au lunaire évolué et donc à l'androgyne accompli, car la société est impitoyable avec ces hommes sensibles qui paraissent faibles, fragiles, passifs, et les femmes aussi, surtout si ce sont des femmes lunaires révoltées, bloquées sur leur colère, parce qu'elles les détruisent en les voulant à la fois soumis pour ne pas être soumises, tout en ne supportant pas leur faiblesse. Alors qu'une femme solaire évoluée va accompagner l'homme dans cette traversée jusqu'à ce qu'il puisse renouer paisiblement avec sa force masculine et devenir ainsi un homme vraiment lumineux, en qui s'unissent harmonieusement part masculine et féminine. L'homme spirituel, fort et doux à la fois et donc l'action devient alors extrêmement féconde.

    Voilà la voie qui nous est indiquée depuis les débuts de l'humanité, autant pour les individus que pour les sociétés.

     

    cg, vers 2007

     

     

  • Carol Nelson

    carol nelson 0.jpg

     

     

    nous invoquerons

    le serpent sorcier

    son sillage envoûtant

    sur les parois des canyons

    des torches entre les paumes

    pour éclairer ses entrailles

    poudre de suif baroque

    le frisson sur la nuque

    et des visions dans le ventre

    nous poursuivrons le vertige

    entre les cendres du rêve

     

    cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère 2018

     

     

     

  • Antony Gormley - De la série "Connection"

     

    Antony Gormley - De la série Connection - Aniline dye (2).jpg

    HORIZONS INTÉRIEURS

      

    Il y a des mots qui plaisent.

    Chamane, homme chat ?

    Un esprit qui sommeille

    tout au fond de moi

     

    Toucher à la source même

    des miroirs

    et ne pas se méprendre

    sur le sens du mot

    « Pouvoir ».

     

    Dans le sang ça se traîne

    et ça nous parle.

    Tout se rejoint au centre

    du pain ou du divin

    c'est la même chose

     

    J'y ai mis les doigts

    Pourquoi moi ?

     

    Nous savons tout

    depuis le commencement.

    Enfants magiques

    nous avons oublié

    perdu les clés

    mais elles sont là

    juste sous notre nez

     

    Il n'y a qu'à tendre la main

    Faire résonner la corde humaine

    La juste note

    Laisser le souffle

    Chevaucher.

     

    1996



     

     

  • Eva Antonini

    Eva Antonini - Tutt'Art@ - (37).jpg

     

    Le chant de La Vieille

     

    corps tordu

    incendie

    calcinée

    je suis

     

    soumise

    tel fut mon satori

    ma beauté demeure

    hors de ta portée

     

    vie et mort

    j’ai la connaissance

    des profondeurs

    c’est pour cela

    que le serpent m’a aimée

     

    toutes les bêtes

    m’ont apprivoisée

    pattes griffes

    plumes toisons

    ma flèche touche au cœur

    tout prédateur nommé homme

    je règne animale

    sur toute la création

     

    j’ai initié bien des peuples

    qui m’ont nommée lunaire

    de la génisse à la brebis

    pour m’asservir

    nombre de lois

    ont été dictées

    mais joug après joug

    je demeure l’indomptée.

     

    je parle la langue des oiseaux

    qui lisent dans mon cœur

    les mauvais augures

    ne portent pas de plumes

    mais des bâtons cracheurs de feu

    des couteaux et des bombes

     

    au commencement des temps

    j’étais déjà penchée

    sur le berceau de l’humanité

    en moi était contenue

    l’empreinte de toute forme

    et la mémoire des abysses

     

    ma puissance est immense

    je suis la porte des mondes

    je suis le cobra

    prends garde humain

    si tu ne respectes pas l’équilibre

    tu seras balayé pulvérisé

     

    à genoux homme

    ferme les yeux

    ouvre ton cœur

    ton sexe est sacré

    l’as-tu donc oublié ?

     

    allez viens danser avec moi

    sens-tu sous tes pieds

    le frisson des racines ?

    sens-tu le rythme du vent

    les tourbillons de la sève ?

    viens danser avec moi

    viens sentir l’étreinte

    et la lune dans nos veines

     

    je connais les partitions du frisson

    et les passes secrètes

    qui font du plaisir

    un art sacré

     

    je connais les paysages intérieurs

    des quêtes et des illuminations

    vers le nord hypothétique

    je vois au loin sur les plaines

    la lente pérégrination des hommes

     

    pour se connaître

    il leur faut pénétrer la terre

    ériger des totems

    pour ensemencer les cieux

    mais ils se trompent

    et n’encensent

    que faux dieux.

    pour me connaître

    qu’ils suivent la piste

    féline.

     

    ils pourront me trouver aussi

    nue et lisse au creux des pierres

    s’ils posent leur oreille

    contre les os de la terre

    ils entendront battre

    mon cœur

     

    je suis l’innocence faite chair

    mais ne te laisse pas bercer

    par la douceur de mes courbes

    une part de moi ne dort jamais

    sous le regard de l’éveillée

    tu es nu comme un nouveau né

     

    mystère et magie

    art des saltimbanques

    depuis le début des temps

    j’accompagne les nomades

    car mon nom est mouvement

     

    je suis la première et la dernière

    sœur amante mère épouse

    je suis toutes en une

    et une en toutes

    je suis la voie du cœur

    la voix enchanteresse

     

    j’ai pouvoir de vie et de mort

    tant de fois j’ai enfanté les ténèbres

    huilé la nuit de mon corps

    je suis le serpent primordial

    qui enlacera le monde

     

    après tant de siècles à m’humilier

    comprendras-tu enfin ?

     

     

    cg, 2009

    in Universelle

     

     

     

     

     

     

  • Alain Etchepare - de la série La thébaïde

    Alain Etchepare La thébaïde 6.jpg

     

    Thébaïde

     

    Elle est entrée en silence comme dans un bain d’huiles, quand les parfums se font médecine. Elle est entrée en silence et n’en est plus ressortie. Certains disent qu’elle s’est noyée, d’autres — mauvaises langues —, que le bain a refroidi. Tout cela est faux. Elle est entrée en silence et elle y a découvert un vaste univers, nul besoin de revenir puisque elle n’est même pas partie. Elle est simplement entrée. Entrée en silence. Les pieds léchés par les vagues, la place immense où il ne fait jamais nuit, pas plus que jour d’ailleurs, il y fait seulement un léger, un merveilleux, un dense silence. Elle y est entrée comme on entre dans son lit, comme on glisse en soi. Elle n’est pas partie. Elle est là, minuscule et immense, en silence.

     

    cg in Le baume, le pire et la quintessence

     

     

     

     

     

     

     

  • Zdzisław Beksiński - 1979

    Zdzisław Beksiński 1979.jpg

     

    La sève ruisselle. Son chant écorce l’univers

    et la nuit frissonne en songeant au festin.

    Nous voici disloqués. Éblouis, transis, illuminés.

     

    Tout brûler et repartir, de déchirure en déchirure. Faisceaux d’un élan unique.

     

    La toile se recréé. Perdre en apparence, gagner en vigilance.

     

    cg in Les mots allumettes, Cardère éd. 2012

     

     

     

     

     

     

     

  • Karmax

    Karmax 160_n.jpg

     

    Ma maison est de traviole ? Tant mieux, les oiseaux en rigolent.

    Ça, c’est le pied de nez rouge, qui tache si on insiste. La caracole du clown.

     

    cg in Celle qui manque