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FUSIONS POÉTIQUES - Page 34

  • Horst Fischer - A Coastline of Fuerteventura - Iles Canaries

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    Envie de désert, de roche rouge et brûlante, de forces terrestres, d’alcool et d’air, d’un corps vivant et brûlant lui aussi, d’un sorcier de l’amour, un capteur de vie, une antenne de chair, des tensions extrêmes pour des jouissances infinies.

    Envie de nager avec des dauphins, danser comme une sauvage, chanter avec les loups, de brûler comme une étoile, bronzer sous la lune, boire à la plus fraîche et la plus pure des sources, me livrer nue aux caresses du vent, exploser le carcan, cette armure qui me sépare de moi-même, lutter pour vaincre la peur, cette gueuse aux vilaines dents. Je cherche encore celui qui…

    Une autre vie, une autre culture, un autre soleil. Je veux être initiée à la vie. La mienne, bien que paraissant originale, ressemble trop encore à ce que je connais déjà. Je veux du neuf, réellement neuf, que tous mes repères volent en poussière !

     

    cg in Journal, 1998

     

     

     

     

  • Emanuele Sartori

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    Et moi, pauvre créature enflée d’orgueil, l’orgueil de vivre, d’exister, moi ! Ce « moi » énorme, cette montagne d’illusions ! Je brûle à en avoir le vertige et je crains parfois à trop vénérer la vie, de ne faire que passer à côté d’elle, tellement fascinée par son mystère que j’en oublie d’en profiter.

    La folie de chacun de nous peuvent-elles cohabiter dans l’amour ?

    Tolérants en surface, intolérants en profondeur ! A chacun ses parades, à chacun son courage qui ne se mesure qu'à la lâcheté ambiante, chacun et tous dans la même salade, condiments ou cons déments…

    J’ai le vertige de ma propre existence et les autres sont des gouffres. J’y plonge souvent avec joie mais parfois je recule de terreur, avec au cœur un hurlement muet, déchirant et sans issu. Je le ravale.

    Je suis folle et j’en redemande, jusqu’à l’épuisement. Masochiste ? J’aime creuser…

     

    cg, 12 février 1998

     

     

     

  • Leon Wyczolkowski

     

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    Celle qui manque ici n’a besoin de rien. Ses trous laissent passer l’air et la lumière.

     

    Celle qui manque s’adonne à l’amour du vivant.

    Celle qui manque préfère le vide où rêver encore.

     

    cg in Celle qui manque

     

     

     

  • Dan McCaw

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    Seule la beauté de la vie reste pure, sous l’apparence d’une fleur fraîchement éclose, d’une nuée de mésanges joyeuses et gourmandes, d’une belle lumière dans un feuillage ou d’une gouttelette scintillante prise dans une toile d’araignée. La nature est mon plus sûr repère, ce vers quoi je reviens toujours, quand le reste n’est que brouillard et incertitudes.

    cg, 1998

     

     

     

  • Fukita Fumiaki

     

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    nous irons célébrer l’élan

    avant le vermoulu de la neige

    et du vieux bois d’hiver

    quand les sarments seront noirs

    et qu’il nous faudra être chaste

    à cause des filets tendus

    pour les papillons perdus

    à l’envers des fleurs

     

    cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère éd. 2018

     

     

     

     

     

  • Kelly Tan

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    Sous les girandoles salées

    Creuser à mains nues

    La fosse de l’âme 

    Y saluer les licornes

    Venues par deux

    Jumeler silence

    A la nacre du monde

     

    cg in Mystica perdita, à tire d'ailes 2009

     

     

     

  • Philippe Naudet - Conscience tentaculaire - septembre 2019

    Philippe Naudet Conscience tentaculaire septembre 2019._n.jpg

     

    Conscience à l’affût dans les champs gravides d’étoiles.

    Coque miroir, percée. Mutation.

     

    La Bête piaffe sur les crêtes.

    Urgence cosmique. Déchirez le voile.

     

    Ondes, particules, font rivières débordant toutes limites.

    Les ombres dansent, franchissent le temps à rebours, vont et viennent détachées.

     

    Et pleuvent les pierres.

     

    cg in Les mots allumettes, Cardère 2012

     

     

     

     

     

     

  • Elfi Cella

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    C’est bien de pouvoir me confronter aujourd’hui aux habitudes d’hier, c’est bon de tenter de débusquer mes failles, mes erreurs, mon égoïsme, ma lâcheté, mes faiblesses, mon attachement contradictoire. C’est bien d’essayer de regarder autrement, même si je suis loin de l’attention constante, si loin de vers quoi je tends. J’avance à pas de fourmi, un, deux, trois, soleil.

    Je ne sais pas ce que je veux et c’est tant mieux, c’est comme si je ne désirais plus rien mais ouverte à ce qui vient. Je cherche l’équilibre entre espoir et fermeture. Dès que je me mets à échafauder sur demain, quelque chose m’arrête et je reviens au présent. Je distingue de plus en plus nettement l’enchaînement des pensées et la construction des angoisses, je commence à vraiment appréhender l’illusion.

     

    cg, in Journal 1999