Jean-Claude Fourneau - Paradis terrestre - 1953
Mystères odorants
D’un paradis
À portée de main
Et sous les ongles
Comme une promesse
La terre
cg, 2001
in Je l'aime nature
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Mystères odorants
D’un paradis
À portée de main
Et sous les ongles
Comme une promesse
La terre
cg, 2001
in Je l'aime nature
Libellule nuage
Coulures de ciel
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère, 2010
Mes combats sont vains, mon armure est de papier, ma lance n’est que plume et mes larmes, un peu d’eau pour faire tourner mon moulin. Tourner, tourner de plus en plus vite, tourner, tourner de plus de plus fort.
in (c)Ourse bipolaire
les mots arpentent la gorge
comme chiens en cage
quand les questions s’évaporent
ils restent en rade
les crocs affutés jusqu’au matin
braises froides café amer
au fond des tasses les langues rouillent
et le temps fait ses passes
la découpe des fenêtres
la surface et les motifs de la nappe
l’ombre du rideau
cg, inédit
La vie ne serait-elle qu’un long dialogue de sourds avec les morts, nos morts ?
Chacun charrie ses défunts, certains des villes entières, des peuples. Litanies sans fin de noms gravés dans le granit de l’âme. Parfois nous vivons à peine, certains morts pèsent si lourds. Nous devrions les lâcher, tous, lâcher nos morts, qu’ils s’envolent.
cg in Celle qui manque
Tandis que par la fontanelle, la sainte banquise déverse ses poissons, les écrans phosphorescents clignotent, tranquillisants. La palpitation lasse des jardins hallucinés trace un pont entre cimes et cimetière.
Vers le calme éternel.
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère éd. 2018
Agitée. Oppressée. Nuages noirs. Gorgée de larmes. Vide. En pression, compression. En colère. Tomber à l’intérieur de soi. Rien à quoi se raccrocher. Hypnotisée par la face sombre de chaque chose. Ne pas voir ce que cet état dissimule. Le trou, l’abîme de frustration. Et la fatigue jusqu’aux os.
cg in Le livre des sensation
Artémis d’Ephèse habite des régions portant en grec le nom d'eschatiai : les confins extrêmes des territoires des hommes, les montagnes, les bois et les forêts obscures ; elle descend aussi vers l'Océan, vers les embouchures, les lagunes, les marécages et les bords des lacs et des fleuves. Elle affectionne les zones fangeuses, limoneuses, et surtout - selon les Anciens - l'alliance de la terre, de l'eau et du sel. La déesse parcourt l'espace sauvage qui limite de toutes parts les territoires des hommes, elle ne descend que rarement dans les villes.
Comme moi.
cg in Universelle
Dans leurs ténèbres, je joue à ronce amère.
Colombe de sang, crachat de suie.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
En guêpières résille
Rimmel et rouge gras
Fleurs des bas fonds
Reines silicone
Se graissent les ailes
Avalent et passent
Le venin
Bouches mépris
Veines poudrées
Battement de faux-cils
La griffe limée
Passe la faucille
Passe passe
Pile ou face
Et tombe la neige
Sur les mouroirs
cg in Claques et boxons, Nouveaux Délits éd. 2013
Mais dans le chiffon de l’univers,
la mort serait-elle un trou de ver ?
cg in Fugitive, Cardère 2014
Savoir tisser de la joie avec tout ça, malgré tout ça et la faire partager, c'est ça le courage et rien d'autre. Il faut cependant dire, poser le noir, ne pas faire semblant. Ce n'est qu'en acceptant toutes nos émotions qu'on peut trouver cette joie inconditionnelle. Au début, un petit truc de rien du tout, la dernière étincelle d'une toute petite braise, on souffle dessus pour voir, on n'y croit pas, c'est mort mais cette dernière petite lueur, ce point rouge en soi, c'est ce qui ne meurt jamais. Alors on souffle dessus, on continue et un jour un peu de fumée, un autre une flamme, un autre encore un brasier à l'intérieur ! « Se consumer de joie », cette petite expression anodine. Puis l'incendie retombe, c'est le noir, on oublie, on n'y croit plus mais toujours ce petit point rouge. Si on s'en souvient, on le retrouve vite et on recommence, on souffle dessus. Vient le jour où l’on sait qu'on peut rallumer cette braise quand on veut, une paix s'installe, rien n'a changé dehors mais celles et ceux qui nous croisent aperçoivent la flamme. Elle illumine, elle réchauffe celles et ceux qui veulent bien s'approcher et une flamme rallume une autre flamme qui rallume une autre flamme et alors nous brûlons, libres et joyeux, nous brûlons de vie.
in (c)Ourse bipolaire
Le vieux musicien sait que sa musique tient à un fil. Au fil ténu d'une respiration, le premier chant du monde, mais les vieux musiciens au fond des bars sont fatigués. Leur regard fiévreux brille. Au fond des verres gisent des larmes d'alcool. Tout se trouble. Il est tard et la musique s'estompe.
cg, in Calepins voyageurs et après ?
Bien des questions viendront brûler tes lèvres, mais tu finiras toi aussi par te taire. Ce silence t'enseignera bien plus que n'importe quel discours. À chacune de tes questions, l'instant sera la réponse.
in Oniromancie
HIGH TOC
ça nous prend, ça nous tient, ça nous broie et ça nous valdingue dingue dingue
les infos les réseaux les bombes les pubs les images les sons les épidémies
et les innombrables prix
la fonte des glaces la tonte des classes les premiers hurlements les derniers cris
le grand cirque des médias fantasmatiques les succions les pressions le coma
de l’éthique les claques et les cliques
ça nous prend ça nous retourne et nous retourne encore
ça nous décervelle nous ratatine
les infos les réseaux les mobiles et les crimes les forfaits les nouilles les navets
les douilles les pavés les séries les saisons les partis les religions et s’ils sont partis
c’est avec la caisse fist-fucking et grande évasion fiscale
ton sang ta sueur l’argent et le beurre la vache et le lait le pré le fermier
et sa mère et sa femme et les frères et les sœurs le marteau l’enclume
ho ho ce serait le bonheur
s’ils avaient laissé quelques clous pour finir crucifiés sur youtube likés sur facebook
nos murs nous survivrons
ils sont les derniers vestiges des civilisations
n’oublie pas d’y laisser tes empreintes digitales et le scan de ton fion
pour les archéologues du futur
cg, 2014
in (c)Ourse bipolaire