Antony Gormley - De la série "Connection" - Aniline dye
L’argile au feu a éclaté, le sang en bouillon a coulé.
L’homme abattu s’est mis à ramper.
Son empreinte n’est pas lisse comme celle du serpent.
cg in Chroniques du hamac
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L’argile au feu a éclaté, le sang en bouillon a coulé.
L’homme abattu s’est mis à ramper.
Son empreinte n’est pas lisse comme celle du serpent.
cg in Chroniques du hamac
La chair exposée aux rayonnements, aux radiations a noirci. La peau depuis longtemps est tombée en lambeaux de pluie, en parchemins, en poussières. Le verbe a été effacé des mémoires. La mémoire n’est plus qu’une passoire, elle n’est plus que le trou par où filent les étoiles.
Fumigènes, effraction, sentier. Voir derrière les choses, lire derrière les mots, entendre les sons entre les sons.
cg in Chroniques du hamac
L’enfance devrait être un paradis, toutes les enfances, un paradis de sensations où apprendre est un jeu permanent. Mes pensées vont vers les enfants des guerres, les enfants des exils, les enfants de la violence, les enfants de la peur et de la misère, mes pensées vont à toutes les enfances détruites. Quelle douleur, quelle insupportable douleur et quelle monumentale impuissance.
cg in Le livre des sensations
Méditerranée… je suis née sur tes lèvres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
mon cœur dormait toujours
bercé par une chanson
de celles que l’on fredonne
sans y faire attention
mon cœur bien tranquille
dans ses brumes d’automne
paré pour un hiver définitif
cg in Vieillir
Forêt de symboles où elle se perd et se retrouve,
les émotions nouvelles se mêlent aux souvenirs…
cg in Journal 1992
Comme une folle à l’asile, je regarde derrière la vitre la mésange bleue.
La folle pleure, la folle pleure et la vie revient, circule, va toujours. Rejoint les puits vertiges qui s’ouvrent dans la lande grise. La beauté naît toujours d’une monstruosité.
Sortir de la délectation du marasme. Marre, amarre, démarre.
Ne pas retenir. Ne pas protéger.
Portion secrète d’outre-moi, mes pas perdus dans la salle des brumes.
Ma part obscure serait-elle trop dense ? J’ai toujours cherché asile.
cg in Celle qui manque
Apprendre à tisser des toiles, à capter la rosée.
Manger l’herbe neuve. Faire de sa vie un art d’aimer.
cg in Celle qui manque
complices inassouvis
d’un chant de pluie
nous déshabillons la beauté
cherchons des pierres de lave
couchons à même la source
buvons aux cascades
cg in Des volcans sur la lune
et je rêve d’un amour revenant, relevé des décombres,
un amour flambant neuf pour chasser les ombres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Moi je voudrais être nue
là où ta lumière danse
je voudrais être ton levain d’amour
la calligraphie conjointe de tes courbes
être sur tes côtes une vague endormie
entre tes doigts le pli d’un paysage mûr
Oublier pour un temps
les reptations aveugles
des marées humaines
cg in Universelle
SOLAIRE
Fleur parmi les fleurs
se tourner ouverte
vers la lumière
dans la brèche
laisser couler le miel
l'âme est une abeille
les seins blancs
les cheveux
tout autant
femme
éclosion d'amour
en bouche
sur mes hanches
le feu des parfums
jus et pollen
et le poison
dans le creux
la juste dose
cg in Des volcans sur la lune
il est bon de voir l’âme
phosphorescente
radiante à la proue
du vaisseau du cœur
âme capitaine
âme mousse
âme sirène
l’âme étoile
immortelle
cg in Vieillir
Je vois le vaste océan là-bas, qui lèche et sanctifie le rivage de ses langues d'écumes, raconte en boucle sa longue histoire, ses peines infinies. Le vieil océan qui pour combler sa solitude, à l’heure où le soleil chavire, berce la lumière moribonde, pendue aux flots de la baie de Guanabara. C’est Yemanja la déesse, qui nous protège et charrie nos débris, nos ordures, nos scories. Une fois l’an, pour l’honorer, les fidèles vêtus de blancs de l’umbanda, jette dans ses bras bleus des brassées de glaïeuls et plantent des milliers de petits soleils sur ses flancs ensablés.
cg in Calepins voyageurs et après ?
un bouquet pourrissant
dans le crépuscule de paille
l’obsession d’une prairie
bourgeon de tourterelle
feuille de pommier
le mystère ruisselle
dans un losange de lumière
sur les veines de l’initiée
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère éd. 2019