Maye
Sur mes tempes galopent des chevaux blancs aux crinières salées
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
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Sur mes tempes galopent des chevaux blancs aux crinières salées
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012
La lente trajectoire hivernale. Ressac, sel et sang sous les paupières.
L’horloge folle fait le grand saut quantique.
La terre s’offre à l’espace. Les paroles se cristallisent. L’eau dénoue le vent.
Dans l’échancrure de la lumière,
La graine de beauté.
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère éd. 2010
mon cœur dormait toujours
bercé par une chanson
de celles que l’on fredonne
sans y faire attention
mon cœur bien tranquille
dans ses brumes d’automne
paré pour un hiver définitif
cg in Vieillir
Mon cœur blessé de femme
dormait d’un long sommeil
et puis te voilà toi
arrivé de la nuit
avec tes douceurs de lune
tranquille présence
cg in Vieillir
Selon Jean, dans le Nouveau Testament, au pied de la croix,
Elles étaient trois :
la mère Miriâm (Maria), la sœur de sa mère,
Miriam de Clôpas, et Miryâm de Magdala.
Trois, les Saintes Maries, trinité, comme dans les triades celtiques.
cg in Universelle
Ici l’obscurité a des reflets. Au fond des puits précieux, gisent des clés, mais rien ne se dit, tout se tait.
Ici s’achèvent les cycles, grande mer minérale, sa longue chevelure agitée d’oiseaux.
D’ici on ne repart plus, les jambes prises, langueur ensorcelée que seul le vent sait rompre. Pour partir il faut des ailes, les ailes sont si lentes à pousser et la nuit exhibe ses étoiles, si vous saviez, il y en a tant, étranges cristaux rivés au triangle obscur du ciel.
Ici est le pays des mondes souterrains, méandres secrets, sources blanches, tanières où veille le gibier des rêves.
Ici est le pays où on est seul ensemble.
cg in Chroniques du hamac, à tire d'ailes 2008
Nous sommes les pâles fantômes aux faces écrans écrasées. Nous sommes les fumées hésitantes, les eaux lasses des cuvettes. Nous sommes les oiseaux mal cicatrisés des plafonds embrumés. Nous sommes des laveurs de barreaux, des rond-points barrés, des quésaco, des quais déserts, des trains murés.
cg in Qué wonderful monde ! Nouveaux Délits, coll. Délits vrais n°1, 2011
Veuillez, je vous prie, me laisser procéder à ma défragmentation. Laissez-moi me rassembler, me ressembler, contempler, le temps qu’il faudra, la belle couleur orangée de cette tisane qui n’a rien coûté si ce n’est le gaz pour amener l’eau à ébullition. Il y a encore quelques sources buvables et gratuites. Il y a encore des fleurs sur des arbustes qu’on débroussaille aux tractopelles. Il y a cette incroyable faculté du monde végétal de continuer à germer, à jaillir, à grandir, à pousser sans qu’on ne le lui demande. Quelques boutons de pissenlit, quelques feuilles de mélisse et le corps jouit d’être compris, tandis que les oiseaux cherchent ce qu’il faut pour faire leurs nids.
in (c)Ourse bipolaire
j’aime ta présence lénitive
les chants des multitudes que tu abrites
cette tendre complicité du bois et de la plume
cg in Je l'aime nature
Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.
Obscure arborescence dissimulée dans le filet.
Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.
Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.
Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.
Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
et toujours dans le fumier
un pressentiment
le sortilège d’un œuf
au croupion de l’univers
le délice des bêtes
frétillant dans la glaise
bouilleur de cru
odeurs de fleurs
au cou de la nuit
le désir traverse
la dentelle
du squelette
cg in Aujourd'hui est habitable
Et des ténèbres vers la voûte lactée,
monte la plainte de la Mère qui pleure.
cg in Sursis
il pleut du plomb
sur mes ailes
de sourds tambours
battent une marche
funèbre
et funambule
je tombe
je tombe
je tombe
et les oiseaux
les vrais oiseaux
se moquent
gentiment
cgc, 9 juin 2020
LES SORCIÈRES
Les sorcières ont les veines
ouvertes aux quatre vents
les sorcières ont des chiens
qui lèchent leur sang
les sorcières sont trop bonnes
on leur prend et elles donnent
encore en corps et damnés soient
ceux qui ne comprennent
que les sorcières sont grandes d’âmes
même quand elles collent
les lambeaux déchirés de leur cœur
sur les murs gris et rêches
des hommes
cg in Mon collier de sel
Vous qui savez le soufre et le mercure
Et tous les secrets
Ensorcelez-moi de vos génies, de vos fées
Chuchotez-moi vos sources et fontaines sacrées
Et surtout, enseignez-moi l'art de la mémoire
Pour ne jamais les oublier.
in Oniromancie