Debra Bernier
Et des ténèbres vers la voûte lactée,
monte la plainte de la Mère qui pleure.
cg in Sursis
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Et des ténèbres vers la voûte lactée,
monte la plainte de la Mère qui pleure.
cg in Sursis
il pleut du plomb
sur mes ailes
de sourds tambours
battent une marche
funèbre
et funambule
je tombe
je tombe
je tombe
et les oiseaux
les vrais oiseaux
se moquent
gentiment
cgc, 9 juin 2020
LES SORCIÈRES
Les sorcières ont les veines
ouvertes aux quatre vents
les sorcières ont des chiens
qui lèchent leur sang
les sorcières sont trop bonnes
on leur prend et elles donnent
encore en corps et damnés soient
ceux qui ne comprennent
que les sorcières sont grandes d’âmes
même quand elles collent
les lambeaux déchirés de leur cœur
sur les murs gris et rêches
des hommes
cg in Mon collier de sel
Vous qui savez le soufre et le mercure
Et tous les secrets
Ensorcelez-moi de vos génies, de vos fées
Chuchotez-moi vos sources et fontaines sacrées
Et surtout, enseignez-moi l'art de la mémoire
Pour ne jamais les oublier.
in Oniromancie
Mystères odorants
D’un paradis
À portée de main
Et sous les ongles
Comme une promesse
La terre
cg, 2001
in Je l'aime nature
Libellule nuage
Coulures de ciel
cg in Le poulpe et la pulpe, Cardère, 2010
Mes combats sont vains, mon armure est de papier, ma lance n’est que plume et mes larmes, un peu d’eau pour faire tourner mon moulin. Tourner, tourner de plus en plus vite, tourner, tourner de plus de plus fort.
in (c)Ourse bipolaire
les mots arpentent la gorge
comme chiens en cage
quand les questions s’évaporent
ils restent en rade
les crocs affutés jusqu’au matin
braises froides café amer
au fond des tasses les langues rouillent
et le temps fait ses passes
la découpe des fenêtres
la surface et les motifs de la nappe
l’ombre du rideau
cg, inédit
La vie ne serait-elle qu’un long dialogue de sourds avec les morts, nos morts ?
Chacun charrie ses défunts, certains des villes entières, des peuples. Litanies sans fin de noms gravés dans le granit de l’âme. Parfois nous vivons à peine, certains morts pèsent si lourds. Nous devrions les lâcher, tous, lâcher nos morts, qu’ils s’envolent.
cg in Celle qui manque
Tandis que par la fontanelle, la sainte banquise déverse ses poissons, les écrans phosphorescents clignotent, tranquillisants. La palpitation lasse des jardins hallucinés trace un pont entre cimes et cimetière.
Vers le calme éternel.
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère éd. 2018
Agitée. Oppressée. Nuages noirs. Gorgée de larmes. Vide. En pression, compression. En colère. Tomber à l’intérieur de soi. Rien à quoi se raccrocher. Hypnotisée par la face sombre de chaque chose. Ne pas voir ce que cet état dissimule. Le trou, l’abîme de frustration. Et la fatigue jusqu’aux os.
cg in Le livre des sensation
Artémis d’Ephèse habite des régions portant en grec le nom d'eschatiai : les confins extrêmes des territoires des hommes, les montagnes, les bois et les forêts obscures ; elle descend aussi vers l'Océan, vers les embouchures, les lagunes, les marécages et les bords des lacs et des fleuves. Elle affectionne les zones fangeuses, limoneuses, et surtout - selon les Anciens - l'alliance de la terre, de l'eau et du sel. La déesse parcourt l'espace sauvage qui limite de toutes parts les territoires des hommes, elle ne descend que rarement dans les villes.
Comme moi.
cg in Universelle
Dans leurs ténèbres, je joue à ronce amère.
Colombe de sang, crachat de suie.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
En guêpières résille
Rimmel et rouge gras
Fleurs des bas fonds
Reines silicone
Se graissent les ailes
Avalent et passent
Le venin
Bouches mépris
Veines poudrées
Battement de faux-cils
La griffe limée
Passe la faucille
Passe passe
Pile ou face
Et tombe la neige
Sur les mouroirs
cg in Claques et boxons, Nouveaux Délits éd. 2013
Mais dans le chiffon de l’univers,
la mort serait-elle un trou de ver ?
cg in Fugitive, Cardère 2014