Janusz Jurek
se frotter au crin de l'âme
se mettre à vif, s'éplucher
voir à l’œil nu le brin
qui s'effiloche et le tirer
pour voir jusqu'où
il peut aller
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer
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se frotter au crin de l'âme
se mettre à vif, s'éplucher
voir à l’œil nu le brin
qui s'effiloche et le tirer
pour voir jusqu'où
il peut aller
cg in Histoires d'amour, histoire d'aimer
Elle attend un enfant qui aurait la couleur du sable,
l’odeur du soleil, de la mer et des aurores pâles.
cg in Journal 1999
Je ne suis pas d’ici
pas plus que d’ailleurs
dans mes veines
coule le sang de l’exil
de tous les exils
et la grave beauté
des cœurs déchirés
je ne suis pas d’ici
mais je suis là
partout
où reposent mes pieds
je suis là
partout où je marche
pas après pas
je suis là
et j’ai dans le cœur
une musique qui n’est pas d’ici
pas plus que d’ailleurs
mais que tous peuvent reconnaître
la musique de l’exil
de tous les exils
écrit ce jour, 5 mars 2020
cathy garcia canalès
À l’usure, suis-je devenue sage ?
cg in Celle qui manque
Catin !
Ce mot du XVIème, évoquant une femme de mauvaise vie, est une variation hypocoristique de Catherine ! Hypocoristique : se dit d’un terme d’affection, formé à l’aide de suffixes ou par redoublement ex : frérot, fifille. Pourtant Catherine dérive du grec katharos, pur et donc catharsis et plus tard les Cathares.
Et Garcia, comment ne pas penser à garce ? Garce au XIIème signifiait simplement fille, le féminin de gars mais au XVIème, c’est une fille de mauvaise vie, une injure donc…
Comment la pure Catherine a t’elle pu devenir une catin ? Comment la fille a t’elle était transformée en garce ? Mystère ?
L’histoire des mots, l’Histoire tout court et notre reflet pas très joli, joli dans le miroir.
cg, 14 avril 2006
Moments précieux où la peur est démystifiée, réduite à rien. Pour un temps au moins, car elle finit toujours par revenir, sous un autre déguisement, au moment et au lieu où on ne l'attendait pas.
cg in Calepins voyageurs et après ?
justice liberté intégrité
pauvre petite & crottes de nez
reste le noir
cette odeur de cramé
in (c)Ourse bipolaire
Un nénuphar sur l’étang.
Dans un vase translucide chutent des fragments de paupières.
cg in Les mots allumettes
Arracher l’automne de mes veines, lécher du regard ces émeraudes de sève et se débarrasser une bonne fois pour toutes de ces champignons qui nous dévorent. Avoir la plume au cul, arrogante, savoir dire à quel point on apprécie pourtant la douceur. Découper en petits morceaux ridicules l’exaspération, le sentiment d’absurdité grandissant au fur et à mesure que le temps compte nos chutes.
cg in à la loupe
une maladie
débilité chronique
désespoir colossal
cyclone dans le cœur
marteau dans la tête
allogène
étrangère
à tout
à tous
cg in Mon collier de sel
La peau respire, brille comme les plantes. Cette envie de se retourner envers, endroit, comme un gant pour sentir encore et encore plus avec la chair, les veines, les organes et les muscles, les os. Sentir à quel point nous sommes fait de la même étoffe que les fleurs, les nuages, le vent, la pluie et que nos limites ne sont là que pour jouir de toutes les sensations possibles.
cg in Le livre des sensations
« Combien ça dure une poule », me demande ma fille,
et je m’entends lui répondre « ça dépend des piles ».
cg in Calepin paisible d'une pâtresse de poules
Je crache en vain et m’estourbis de fumée, je vomis le venin qui n’en finit plus de me blesser et je rêve d’un amour revenant, relevé des décombres, un amour flambant neuf pour chasser les ombres.
cg in Calepins voyageurs et après ?
Que m’as-tu fait terre du Quercy ?
Des racines me poussent, je me noie dans ton ciel.
Les oiseaux me parlent et je capte la langue nomade des nuages
Sans même plus avoir le désir de les suivre.
Que m’as-tu fait ? Agenouillée dans ton hiver,
Je guette avide tes premières érections printanières, tes orchis clitoris.
Qu’as-tu fait terre pour que je me sente si ancienne
Entre la rose chienne et les sortilèges du chèvrefeuille ?
J’arpente tes courbes et tu me découvre les secrets de ton causse.
Me rendras-tu fertile et profonde comme l’échancrure de tes combes et vallées ?
Te joues-tu de moi pour que je me sente reine avec des bois sur la tête ?
M’enverras-tu tes chasseurs ? La bête se cache
Et je deviens ta bête, ô terre du Quercy.
cg in Calepins voyageurs et après ?
J’entends rire les arbres et pleurer aussi.
Et tout leur travail d’arbre.
cg in Calepins voyageurs et après ?