Vilém Reichmann
Lui
se sert de fontaines javelines
pour toucher le cœur des pierres
en faire naître des statues
tremblantes et dociles
cg in Toboggan de velours, à tire d'ailes 2019
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Lui
se sert de fontaines javelines
pour toucher le cœur des pierres
en faire naître des statues
tremblantes et dociles
cg in Toboggan de velours, à tire d'ailes 2019
C’est bien de pouvoir me confronter aujourd’hui aux habitudes d’hier, c’est bon de tenter de débusquer mes failles, mes erreurs, mon égoïsme, ma lâcheté, mes faiblesses, mon attachement contradictoire. C’est bien d’essayer de regarder autrement, même si je suis loin de l’attention constante, si loin de vers quoi je tends. J’avance à pas de fourmi, un, deux, trois, soleil.
Je ne sais pas ce que je veux et c’est tant mieux, c’est comme si je ne désirais plus rien mais ouverte à ce qui vient. Je cherche l’équilibre entre espoir et fermeture. Dès que je me mets à échafauder sur demain, quelque chose m’arrête et je reviens au présent. Je distingue de plus en plus nettement l’enchaînement des pensées et la construction des angoisses, je commence à vraiment appréhender l’illusion.
cg, in Journal 1999
Hier soir, j'ai lu dans le livre de Garcia Marquez « L’amour et autres démons », une histoire de rêve qui revient deux fois. Les deux héros de l’histoire, un homme et une femme, rêvent tous les deux que la femme se tient devant une fenêtre, une grappe de raisins à la main. Dans le premier rêve elle mange les grains qui se reforment aussitôt, dans le deuxième, les grains ne se reforment pas et le dernier raisin de la grappe représente la mort.
cg, in Journal 1995
Déesse des commencements
Mère Innombrable
Hylé du monde
Chacun de ses sanctuaires est marqué par l’omphalos, le nombril du monde.
Le lait de sa source jaillit des profondeurs.
Mater, materia, conscience intuitive.
Le saint graal et l’origine du monde.
La coupe…
Étoile du matin
Porte du ciel
Reine des Anges et de tous les seins
cg in Universelle
aujourd'hui seul le lac se souvient
de la jeune fille qui repose
enlacée par un lierre
sous un lit de vieilles pierres
l’ancien village a disparu et avec lui
les ombres qui se taisaient encore
mais la nuit dans les roseaux
on dit que le vent a des sanglots
cg in D'ombres, à tire d'ailes 2017
rend à mon âme en maraude
sa suave abondance
l’orchidée du fond des yeux
mon amour, fais-moi à la folie
ce très vieux plaisir humain
la danse inspirée
des anges épidermiques
cg in Des volcans sur la lune
Parfois, j’ai des orgasmes de nature, qui m’ouvrent le cœur en deux comme une graine mûre. Je suis l’arbre, la mésange, la grenouille, le nuage, la pluie, l’orage, je pourrais dévaster un bureau de pôle emploi, en faire une jungle pleine de feuilles, de cris et de fouillis odorant. Où est la case poète ? S’il n’y a plus de place pour les arbres, les plantes, les oiseaux, les animaux, il n’y en a pas non plus pour les enfants, les mystiques et les poètes, tout ça c’est la même chose, tout ça est connecté directement à la source, la source vitale, la source de toute chose. Pur ressenti, pure perception, en résonance avec le monde des formes mais totale inadéquation avec celui des normes et des apparences. Il n’y a pas de mystère, tout est mystère et la normalité est une affreuse invention, réduction, supercherie.
cg in Le livre des sensations
j’ai vu les œufs couvés sous la cendre
d’où naissent lucioles létales papillons sans ailes
ou peut-être juste des chenilles
rouges
cg in Ombromanie, Encres Vives éd. 2007
EUCHARISTIE
sacrifice de l’eau en vain
les songes crucifiés aux croix des graphiques
à l’aube prennent la couleur des ténèbres
marées humaines en marche ou en débâcle
trop blanches mains dans la grande lessive
de l’argent si noir du sang de l’autre
a$$assiné
prenez ceci est sa chair
buvez ceci est son sang
continuez à vous gaver !
cg in Pandémonium II, à tire d'ailes 2019
JET SET
perdus dans un rêve
égarés sous la lune
nous marchons hébétés
nos visions échouées
sur les dunes d'une mer asséchée
nulle trace de nos pas
sans effort le vent les efface
le futur et sa cargaison
gisent dans les cales éventrées
nous avions pourtant
bien dressé la carte
des hauts-fonds
mais ce que nous n'avions pas prévu
c'était l'immense vague des bas-fonds
toute la misère accumulée
en strates et dératés
toutes les injustices
et nos impunités
rois du monde nous étions
à faire péter le bouchon
de nos magnums de pétrole
aujourd'hui nous marchons
hébétés dans un décor hanté
dont nous sommes les fantômes
cg, in Pandémonium II, à tire d'ailes 2019
plancher volé dessous nos pattes
miroirs éclatés banquise en cavale
tête froide affairée
cours de bourse qui s’astique
obèses rivières de convoitise
dans la pompe et le luxe
s’envasent
cg, in Pandémonium II, à tire d'ailes 2019
Ma vie est une rue aux maisons closes
derrière les volets se passent des choses
Longues douleurs et métamorphose
Au risque d’étranges overdoses
cg in Les années chiennes
Sous la cendre, les diseuses tordent leurs mains vers le ciel transparent.
Des néants, des malaises, des oraisons comme des hologrammes.
Splendides anomalies aux confins des boussoles.
Juste, un pollen d’étoiles.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
Dans le delta de lumière, la nasse trouée de lune, retient les racines et les rêves broyés des errants. Toutes les frontières sont des plaies mal cicatrisées.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
La vie nous tend brassées de lumière, volées d’oiseaux.
Suspend sa musique à nos oreilles.
Ne pas oublier, non, ne pas oublier.
Elle et moi, sommes fugitives.
cg in Fugitive, Cardère 2014