Auteur inconnu
Dans leurs ténèbres, je joue à ronce amère.
Colombe de sang, crachat de suie.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
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Dans leurs ténèbres, je joue à ronce amère.
Colombe de sang, crachat de suie.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
En guêpières résille
Rimmel et rouge gras
Fleurs des bas fonds
Reines silicone
Se graissent les ailes
Avalent et passent
Le venin
Bouches mépris
Veines poudrées
Battement de faux-cils
La griffe limée
Passe la faucille
Passe passe
Pile ou face
Et tombe la neige
Sur les mouroirs
cg in Claques et boxons, Nouveaux Délits éd. 2013
Mais dans le chiffon de l’univers,
la mort serait-elle un trou de ver ?
cg in Fugitive, Cardère 2014
Savoir tisser de la joie avec tout ça, malgré tout ça et la faire partager, c'est ça le courage et rien d'autre. Il faut cependant dire, poser le noir, ne pas faire semblant. Ce n'est qu'en acceptant toutes nos émotions qu'on peut trouver cette joie inconditionnelle. Au début, un petit truc de rien du tout, la dernière étincelle d'une toute petite braise, on souffle dessus pour voir, on n'y croit pas, c'est mort mais cette dernière petite lueur, ce point rouge en soi, c'est ce qui ne meurt jamais. Alors on souffle dessus, on continue et un jour un peu de fumée, un autre une flamme, un autre encore un brasier à l'intérieur ! « Se consumer de joie », cette petite expression anodine. Puis l'incendie retombe, c'est le noir, on oublie, on n'y croit plus mais toujours ce petit point rouge. Si on s'en souvient, on le retrouve vite et on recommence, on souffle dessus. Vient le jour où l’on sait qu'on peut rallumer cette braise quand on veut, une paix s'installe, rien n'a changé dehors mais celles et ceux qui nous croisent aperçoivent la flamme. Elle illumine, elle réchauffe celles et ceux qui veulent bien s'approcher et une flamme rallume une autre flamme qui rallume une autre flamme et alors nous brûlons, libres et joyeux, nous brûlons de vie.
in (c)Ourse bipolaire
Le vieux musicien sait que sa musique tient à un fil. Au fil ténu d'une respiration, le premier chant du monde, mais les vieux musiciens au fond des bars sont fatigués. Leur regard fiévreux brille. Au fond des verres gisent des larmes d'alcool. Tout se trouble. Il est tard et la musique s'estompe.
cg, in Calepins voyageurs et après ?
Bien des questions viendront brûler tes lèvres, mais tu finiras toi aussi par te taire. Ce silence t'enseignera bien plus que n'importe quel discours. À chacune de tes questions, l'instant sera la réponse.
in Oniromancie
HIGH TOC
ça nous prend, ça nous tient, ça nous broie et ça nous valdingue dingue dingue
les infos les réseaux les bombes les pubs les images les sons les épidémies
et les innombrables prix
la fonte des glaces la tonte des classes les premiers hurlements les derniers cris
le grand cirque des médias fantasmatiques les succions les pressions le coma
de l’éthique les claques et les cliques
ça nous prend ça nous retourne et nous retourne encore
ça nous décervelle nous ratatine
les infos les réseaux les mobiles et les crimes les forfaits les nouilles les navets
les douilles les pavés les séries les saisons les partis les religions et s’ils sont partis
c’est avec la caisse fist-fucking et grande évasion fiscale
ton sang ta sueur l’argent et le beurre la vache et le lait le pré le fermier
et sa mère et sa femme et les frères et les sœurs le marteau l’enclume
ho ho ce serait le bonheur
s’ils avaient laissé quelques clous pour finir crucifiés sur youtube likés sur facebook
nos murs nous survivrons
ils sont les derniers vestiges des civilisations
n’oublie pas d’y laisser tes empreintes digitales et le scan de ton fion
pour les archéologues du futur
cg, 2014
in (c)Ourse bipolaire
Et dans leurs nids
Terre et salive
Elles rêvent
Les hirondelles
cg in Je l'aime nature
Et passe l'éléphant
aux ailes bleu papillon
le marchand de rêves
a dit "ce soir c'est gratuit"
et la lune à sa fenêtre
s'est endormie
cg, 04 /04 à 00 h 14
Veuillez, je vous prie, me laisser procéder à ma défragmentation. Laissez-moi me rassembler, me ressembler, contempler, le temps qu’il faudra, la belle couleur orangée de cette tisane qui n’a rien coûté si ce n’est le gaz pour amener l’eau à ébullition. Il y a encore quelques sources buvables et gratuites. Il y a encore des fleurs sur des arbustes qu’on débroussaille aux tractopelles. Il y a cette incroyable faculté du monde végétal de continuer à germer, à jaillir, à grandir, à pousser sans qu’on ne le lui demande. Quelques boutons de pissenlit, quelques feuilles de mélisse et le corps jouit d’être compris, tandis que les oiseaux cherchent ce qu’il faut pour faire leurs nids.
in (c)Ourse bipolaire
Retour au silence, oiseau, ombre, pain, ombelle, soir sorcier.
cg in à la loupe (tout est rituel)
Il y a une abeille au cœur des fleurs jaunes. Coronilles ? Une abeille, un miracle. Le monde est devenu fou, il est cependant bien plus fragile que la Terre.
cg, 2013
in à la loupe (tout est rituel)
Dans le delta de lumière, la nasse trouée de lune, retient les racines et les rêves broyés des errants. Toutes les frontières sont des plaies mal cicatrisées.
cg in Fugitive, Cardère éd. 2014
dans le clos des balançoires
au doux cliquetis de résine
il y a des bouffées de mensonges
le miel se défait au centre
des vergers dépouillés
cg in Aujourd'hui est habitable, Cardère éd., 2018
tu sais
le sang
l’aube
la fêlure du regard
où s’engouffre
la lumière
et sur le trou sur le
manque
tu poses la première syllabe
d’un nouveau cycle
de sable
tu sais
tu sais la roue qui
éparpille
dissout
tu sais l’alternance
la vanité
puis tu oublies
et courbée sur l’enclume
commences à forger
ton prochain
serre-gorge
cg in Ombromanie, Encres Vives 2007