Alexandra Dvornikova
un doux parfum
de lune et de sang frais
qui fait ululer les hiboux
le sombre de la forêt
planté dans le terreau de l’échine
cg in Aujourd'hui est habitable
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un doux parfum
de lune et de sang frais
qui fait ululer les hiboux
le sombre de la forêt
planté dans le terreau de l’échine
cg in Aujourd'hui est habitable
JE SUIS L’EAU
Je suis goutte
Et je suis océan
La flaque dans laquelle
Jouent les enfants
Je suis fontaine
Fraîche chaude
Mémoire blanche
Des origines
Source sacrée
Porteuse de vie
Messagère des fées
Guérisseuse aussi
Jaillissante bouillonnante
Colliers de perles
Bracelets de cristaux
Je suis la divine mère
De tous les fleuves
Je suis ruisseau filet d’argent
Je suis la fougue du torrent
Calme et limpide berceau
Des grenouilles et poissons
Je suis la chevelure
Des gracieuses ondines
La voluptueuse vouivre
Des marécages
Je suis le paradis des roseaux
Je suis le repos des noyés
Le tombeau liquide
Des sans papier
Je suis la vie
Je suis la mort
Je suis le paradis des oiseaux
Je suis le grand serpent
Qui a creusé la vallée
Sang de la terre
Lymphe des mammifères
je suis la mère qui lave les yeux
La sainte mer qui lèche vos pieds
Je suis le chant
Des sirènes
La respiration
Des immenses baleines
Je suis la glace
La mort blanche
La vapeur qui sublime
La formule aromatique
Qui nettoie vos âmes
Je baigne vos corps
Nourrit vos cellules
Vous délivre de la crasse
Et de la maladie
Mais vous
Que faites-vous pour moi ?
Je suis souillée
Partout où je passe
Certains m’usent pour leurs crottes
Et leurs urines
Me gardent jalousement
Dans leur piscine
Alors que tant d’autres ailleurs
Meurent de mon empoisonnement
Vous ratissez mes flancs
Raclez mes os
Massacrez toutes mes créatures
Alors mon message de vie
Devient un message de mort
Jusque dans votre propre corps
Car chacune de mes gouttes
Parle à toutes les autres gouttes
Elles savent les sons
Et elles savent les mots
Elles savent le chaos de la haine
Le cristal de l’amour
Je suis la vie
Je connais les maux
Je suis l’eau."
Cathy Garcia 2012
photo prise à la cascade pétrifiante de St Pierre-Livron (82)
Rumeur des langues qui lapent les pierres.
Bouillon noir des reins vrillés de trouille.
La vie et son implacable sentence de mort.
cg in Les mots allumettes, Cardère éd., 2012
Femme…c’était pile ou face.
Femme déracinée ou femme champignon…
Chair des dieux, vénéneuse peut-être.
in (c)Ourse bipolaire
Et nos âmes boursouflées
pleines d'amertume,
au reflux déchiré
d’une noire écume.
cg in Pandémonium I, Clapàs éd. 2001
Hélas, grande est mon exaltation quand on touche à ma fibre de poète,
à ma fibre de lumière noire et je crains de perdre la tête.
cg in Journal 1995
et qu’est-ce qu’un amoureux
sinon un terrien ivre
sur une étoile filante
cg in Toboggan de velours
Je m’éloigne, je m’éloigne, mais pour aller où ?
Et qui suis-je donc pour vouloir le savoir ?
cg in Journal 1998
Chercher l’autre rive
des yeux seulement
paysages projetés
crachés au visage
Le mythe usé jusqu’au nerf
maudit
au taux destructeur
Sous les doigts s’effrite la surface
et si on n’était pas aussi fort
que l’on croyait ?
et si ?
Après A vient Z
la connaissance
des raccourcis
cg in Salines, à tire d'ailes, 2007
Je cherche un lieu où la musique, le chant, la danse, la poésie, l’art et l’amour soient une façon de vivre et non pas des distractions. Je ne supporte plus ce monde qui m’a vu naître. Je cherche d’autres rivages, des énergies nouvelles.
cg in Journal 1999
J’ai vu les buffles couleur parchemin et les paysans avec leurs grands chapeaux de paille, qui lentement à travers les siècles s’acharnent à pousser la charrue. Juste de quoi assurer la subsistance d’une famille mais jamais plus et trop souvent pas assez.
cg in Calepins voyageurs et après ?
J’ai le cœur comme une hirondelle gonflée de printemps, chaude et frémissante, toute tremblante au creux de la main. Je suis une armure qui coule en eau vive, qui s’étend pour se mêler au monde.
cg in Journal 1995
La tentation du bonheur s’éteint au petit jour, papillon de nuit,
la flamme d’une bougie…
cg in Journal 1998
Je marche, froisse un fantôme. Les oiseaux du jour fondent en l’air.
cg in Les mots allumettes, Cardère éd. 2012
Mystérieux territoires de résonances. Franchir les frontières par inadvertance.
L’exode des certitudes maintient en éveil.
Nécessité vertigineuse de la métamorphose.
Loin devant marche le primitif éclaireur. Visionnaire, il conserve quelques braises sous ses paupières. Il ne les rendra aux hommes que lorsqu’ils cesseront de souffler sur les cendres.
La connaissance est périlleuse.
cg in Les mots allumettes, Cardère 2012