Abel George Warshawsky - Collioure
A Collioure le Can Plan n’est plus bon plan
Partis les Tahitiens et leur gay folie
Le lieu est sobre au goût de bouilli
cg, février 2008
in Calepins voyageurs et après ?
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A Collioure le Can Plan n’est plus bon plan
Partis les Tahitiens et leur gay folie
Le lieu est sobre au goût de bouilli
cg, février 2008
in Calepins voyageurs et après ?
Le manque creuse, appelle la quête. Celle qui manque devient celle qui cherche. Chercheuse d’espace, de lumière dans le cœur de l’Autre.
Je suis née d’un étrange ailleurs, exilée en marche perpétuelle.
Par les veines de la terre, sa chair, ses vertèbres résonantes, je suis reliée.
Reliée vive.
in Celle qui manque
SI ON M’AVAIT DIT…
Si on m’avait dit
que j’allais t’aimer comme ça !
Si on m’avait dit
que tu allais me remplir comme ça !
Si on m’avait dit
à quel point tu serais jolie…
Si on m’avait dit tout ça !
cg 2003
Nous sommes de grands pliés, de grands replis, dans l’attente de la vague des doigts. Densité étrange de la peau, parchemin du rêve. Un jour, notre rêve aura la précision du laser. Nous taillerons la frange des anges.
cg in Celle qui manque
texte cathy garcia ill. jlmi 2014
Des larmes se déchirent sur l'archet d'un violon discordant mais voici que du brouillard, montent des accords de fête. Vieux trombone et percussions tanguent sur les pas d'un accordéon. Cortège fragile, si vite dissipé par les accords graves et lourds du piano. Des lumières flottent dans le néant, c'est la noria des atomes. Des créatures de boue et de nuit se redressent, dégoulinantes. Lentement les unes après les autres, elles se lèvent et commencent à marcher.
L’aube originelle se fraye un chemin au travers les ténèbres contractées, elle en émerge enfin, écorchée, écarlate. La pluie se mêle à la lumière. Noces sanguines pour baigner la nouvelle-née. Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour ! Une guitare romantique glisse des lueurs de bonheur dans les regards tout juste éclos. Les doigts se frôlent en tremblant, tout à la joie de l'éveil. Les hanches se balancent au rythme d'une houle langoureuse qui monte à la gorge pour jaillir, champagne, en rires empourprés. Instant magique, unions des cœurs sous les eaux caressantes d'une seule et même chanson, celle du temps qui nous reste à vivre, berçant nos tendres illusions et portant sur nos lèvres l’étrange sourire de ces enfants, qui disparaissent avant même d'avoir vécu. Le vertige des années qui glissent sur une partition ponctuée de silences. Le vieux musicien sait que sa musique tient à un fil. Au fil ténu d'une respiration, le premier chant du monde, mais les vieux musiciens au fond des bars sont fatigués. Leur regard fiévreux brille. Au fond des verres gisent des larmes d'alcool. Tout se trouble. Il est tard et la musique s'estompe.
Merci à "Au Hasard des connivences"
Restent les territoires du rêve à arpenter de jour comme de nuit. Le pouvoir colle aux doigts d’une élite poisseuse, pour d’autres c’est une patate ardente et partout, de nuit comme de jour, le mensonge est roi. Ceux qui veulent remettre de l’ordre par la force, ne font que semer encore plus de désordre et dans la confusion, les plus salauds se remplissent les poches. Ce n’est pas d’ordre dont nous avons besoin mais d’amour, d’amour et de confiance, pas dans les mots, pas dans les sourires de façade mais dans les actes.
in (c)Ourse bipolaire
Les feuilles sous ses pas, crissent comme du verre. La croix du corbeau pèse lourd et un suaire de glace a figé toute sève. Le ciel est blanc jaunâtre, comme gros de neige. Les chênes fluets semblent bois mort. Tout en marchant, ses pensées ne cessent de revenir à lui. Elle l’avait connu dans l’été d’un lit d’amour, brûlant de fièvre, puis enflé de désir tout au bord de l’automne. Puis l’automne l’avait consumé et elle ne sait déjà plus où elle a jeté ses cendres. Maintenant elle marche et tout en elle n’est que silence et engelures.
cg in Sursis, à tire d'ailes 2017
frisson d'ivoire
pupille insondable
un trouble à peine
lèvres entrouvertes
fleur animale
le regard
avale la lumière
cg in Toboggan de velours
Pendre le linge aux branches du soleil, ramasser les jouets qui jonchent le jardin, champignons étranges et colorés, ranger les pots, les outils rouillés, tailler les roses fanées, les aromatiques, ramasser le bois mort, les têtes noires hérissées de graines des échinacées, abriter les jeunes cactus sur les bords de fenêtre.
cg in Jardin du causse, à tire d'ailes 2004
trace de ta langue
le contour de mes fentes
piste et sème en moi
étends tes racines
au ciel transparent des lymphes
cg in Des volcans sur la lune
un doux parfum
de lune et de sang frais
qui fait ululer les hiboux
le sombre de la forêt
planté dans le terreau de l’échine
cg in Aujourd'hui est habitable
JE SUIS L’EAU
Je suis goutte
Et je suis océan
La flaque dans laquelle
Jouent les enfants
Je suis fontaine
Fraîche chaude
Mémoire blanche
Des origines
Source sacrée
Porteuse de vie
Messagère des fées
Guérisseuse aussi
Jaillissante bouillonnante
Colliers de perles
Bracelets de cristaux
Je suis la divine mère
De tous les fleuves
Je suis ruisseau filet d’argent
Je suis la fougue du torrent
Calme et limpide berceau
Des grenouilles et poissons
Je suis la chevelure
Des gracieuses ondines
La voluptueuse vouivre
Des marécages
Je suis le paradis des roseaux
Je suis le repos des noyés
Le tombeau liquide
Des sans papier
Je suis la vie
Je suis la mort
Je suis le paradis des oiseaux
Je suis le grand serpent
Qui a creusé la vallée
Sang de la terre
Lymphe des mammifères
je suis la mère qui lave les yeux
La sainte mer qui lèche vos pieds
Je suis le chant
Des sirènes
La respiration
Des immenses baleines
Je suis la glace
La mort blanche
La vapeur qui sublime
La formule aromatique
Qui nettoie vos âmes
Je baigne vos corps
Nourrit vos cellules
Vous délivre de la crasse
Et de la maladie
Mais vous
Que faites-vous pour moi ?
Je suis souillée
Partout où je passe
Certains m’usent pour leurs crottes
Et leurs urines
Me gardent jalousement
Dans leur piscine
Alors que tant d’autres ailleurs
Meurent de mon empoisonnement
Vous ratissez mes flancs
Raclez mes os
Massacrez toutes mes créatures
Alors mon message de vie
Devient un message de mort
Jusque dans votre propre corps
Car chacune de mes gouttes
Parle à toutes les autres gouttes
Elles savent les sons
Et elles savent les mots
Elles savent le chaos de la haine
Le cristal de l’amour
Je suis la vie
Je connais les maux
Je suis l’eau."
Cathy Garcia 2012
photo prise à la cascade pétrifiante de St Pierre-Livron (82)
Rumeur des langues qui lapent les pierres.
Bouillon noir des reins vrillés de trouille.
La vie et son implacable sentence de mort.
cg in Les mots allumettes, Cardère éd., 2012
Femme…c’était pile ou face.
Femme déracinée ou femme champignon…
Chair des dieux, vénéneuse peut-être.
in (c)Ourse bipolaire
Et nos âmes boursouflées
pleines d'amertume,
au reflux déchiré
d’une noire écume.
cg in Pandémonium I, Clapàs éd. 2001