Sanne Sannes
sanctuaire des lits profonds
vertige de caresses
tu mords le fruit et l’étoffe
loup de ma chair dans l’ivresse
obsédante du ventre
cg in Des volcans sur la lune
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sanctuaire des lits profonds
vertige de caresses
tu mords le fruit et l’étoffe
loup de ma chair dans l’ivresse
obsédante du ventre
cg in Des volcans sur la lune
DES AIRS HUMAINS
veines de sable
cœur stérile
souffle tari
désert anthropomorphe
où le mirage est roi
le mirage est loi
lèvres crevasses
sur langues mortes
l’oasis
existe-t-elle ?
charognards
becs voraces
homme escarbille
veines de sables
souffle stérile
cœur tari
cg in Pandémonium II
Ombres de plus en plus pâles sous la lune rouge.
Et des ténèbres vers la voûte lactée, monte la plainte de la Mère qui pleure.
cg in Sursis
peut-être étaient-ils trop perdus
trop inconnus d'eux-mêmes
pour ne pas paniquer
dans l’étroitesse du deux
les rets de famille recomposée
dont les coutures maladroites
bien trop apparentes
menaçent sans cessse de craquer
cg in Le baume, le pire et la quintessence
neurones bleus
certifiés conformes
persistent à chercher
synapses hors-norme
cg in Ombromanie (Encres Vives, 2007)
J’ai grandi ligotée, bâillonnée sous le joug maternel, avec cette injonction qui résonne toujours et encore « Ne réponds pas ! ». Aussi, qu’on veuille bien excuser cet irrépressible besoin d’avoir mon mot à dire.
Mon mot. Mon moi. Fille à vocabulaire. Des valises et des valises de vocabulaire.
Parenthèse pour cracher la mer : je serai comptine.
cg in Celle qui manque, Asphodèle 2010
Autant de sens au mot "amour" que d’humains peuplant cette terre.
cg in Journal 1994
Sentir ne suffit pas, c’est être qui compte jusqu’à ne plus être.
Non-être, liberté des libertés, intégration de la vacuité.
cg in Journal 1994
l’enfant est maître
c’est lui qui nous enseigne
ce que nous sommes
ne sommes plus
l’enfant étoile
au-delà des brouillards convenus
pas innocent
omniscient
sa fragilité nous jette
aux pieds de la sagesse
cg in Philosovie
Je cherche une nouvelle marche et ceux qui l’ont gravie, mais puisque le sens m’échappe alors se taire et plonger dans le vert des bardanes.
cg in le livre des sensations
L’écriture est mon hamac, la mère que je n’ai pas eue.
À moins qu’elle ne soit juste un lièvre rose.
cg in Chroniques du hamac, 2008
Tout est entre mes mains, magnifique et terrifiante liberté. Je l’ai voulue, je l’ai choisie, je l’ai cherchée et la cherche encore. Je sais qu’il n’y a nulle part où chercher, hors de ce qui alors ne s’appellerait plus "moi-même", mais chercher c’est peut-être une façon de gagner encore du temps avant l’acceptation totale de cette liberté là.
cg in Journal 1999
Tant d’années que je tente en vain de m’affranchir de ce mensonge qui me définit à tort, de cette main froide et féroce qui m’étrangle. J’ai fait tant de contorsions pour éviter de me croire, de croire mon vécu, mon ressenti, de croire en moi. Aujourd’hui je t’arrache, colossale racine, abreuvée et nourrie à mon amour immense, mon amour déraisonnable d’enfant, je te déloge, tu n’as rien à faire en moi. Tu n’as donné ni fleurs, ni fruits dans ma terre, seulement des épines.
cg in le livre des sensations
A la place d'un feu,
c'est une ampoule électrique que nous avons dans le cœur
et quelque chose s'amuse avec l'interrupteur...
cg in Journal 1996
l’ombre entame
sa mélopée d’amour
cg in Toboggan de velours