Caryn Drexl
La petite sorcière qui m'attend au coin d'un coup de blues,
pour me prendre par la main et me faire tourbillonner !
cg in Journal 1996
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La petite sorcière qui m'attend au coin d'un coup de blues,
pour me prendre par la main et me faire tourbillonner !
cg in Journal 1996
Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour !
cg in Calepins voyageurs et après ?
tandis que s’envole la chimère
libre et merveilleuse
nous secouerons la pesanteur
pour fuir l’étreinte des goudrons
roulerons sous les horizons
tranchants comme des rasoirs
à la gorge du ciel
cg in Aujourd'hui est habitable
Je dois marcher encore, vers les jachères où les sources vives, brassent des runes de rocs et d’ongles. Ça ulule, ça hurle, les nuits sont glacées, les étoiles toujours inaccessibles mais le cœur résonne dans le bois, dans les pierres.
Tambours, feux couvés. Flammèches, camouflage des crinières.
Nuques renversées. Transe insolente.
L’âme s’encorde aux cailloux sorciers.
cg in Fugitive, Cardère 2014
« La treizième revient, c’est encore la première… »
Gérard de Nerval dans les Chimères
Arthémis de Tauride
Sathana, la Diane des Scythes
Notre-Dame-de-la-Nuit
Notre-Dame-de-Sous-Terre
La « Sheela na gig » des églises d’Irlande, d’Angleterre.
Déesse labyrinthique
Signes séculaires serpentiformes
Notre-Dame-de-la-Joie
Notre-Dame-des-Douleurs
Notre-Dame-de-la-Lune
cg in Universelle
Toutes les Rosa pleurent et leurs larmes alimentent l'océan de toutes les peines. Toutes les Rosa pleurent à genoux, devant leurs fleurs piétinées, mais jamais elles ne désespèrent de ce jardinier, celui dont elles ont tant entendu parler : l'homme avec un petit "h" comme humilité, deux « m » pour mieux aimer, grand cœur, belle âme, aux mains tendres et fertiles.
cg in Rosa pleure
A Collioure le Can Plan n’est plus bon plan
Partis les Tahitiens et leur gay folie
Le lieu est sobre au goût de bouilli
cg, février 2008
in Calepins voyageurs et après ?
Le manque creuse, appelle la quête. Celle qui manque devient celle qui cherche. Chercheuse d’espace, de lumière dans le cœur de l’Autre.
Je suis née d’un étrange ailleurs, exilée en marche perpétuelle.
Par les veines de la terre, sa chair, ses vertèbres résonantes, je suis reliée.
Reliée vive.
in Celle qui manque
SI ON M’AVAIT DIT…
Si on m’avait dit
que j’allais t’aimer comme ça !
Si on m’avait dit
que tu allais me remplir comme ça !
Si on m’avait dit
à quel point tu serais jolie…
Si on m’avait dit tout ça !
cg 2003
Nous sommes de grands pliés, de grands replis, dans l’attente de la vague des doigts. Densité étrange de la peau, parchemin du rêve. Un jour, notre rêve aura la précision du laser. Nous taillerons la frange des anges.
cg in Celle qui manque
texte cathy garcia ill. jlmi 2014
Des larmes se déchirent sur l'archet d'un violon discordant mais voici que du brouillard, montent des accords de fête. Vieux trombone et percussions tanguent sur les pas d'un accordéon. Cortège fragile, si vite dissipé par les accords graves et lourds du piano. Des lumières flottent dans le néant, c'est la noria des atomes. Des créatures de boue et de nuit se redressent, dégoulinantes. Lentement les unes après les autres, elles se lèvent et commencent à marcher.
L’aube originelle se fraye un chemin au travers les ténèbres contractées, elle en émerge enfin, écorchée, écarlate. La pluie se mêle à la lumière. Noces sanguines pour baigner la nouvelle-née. Une flûte insolente marque le début d'une danse. La nuit grouillante de cauchemars est refoulée à l’angle de l’oubli. Les fleurs ont remplacé la boue, c'est la naissance de l'amour ! Une guitare romantique glisse des lueurs de bonheur dans les regards tout juste éclos. Les doigts se frôlent en tremblant, tout à la joie de l'éveil. Les hanches se balancent au rythme d'une houle langoureuse qui monte à la gorge pour jaillir, champagne, en rires empourprés. Instant magique, unions des cœurs sous les eaux caressantes d'une seule et même chanson, celle du temps qui nous reste à vivre, berçant nos tendres illusions et portant sur nos lèvres l’étrange sourire de ces enfants, qui disparaissent avant même d'avoir vécu. Le vertige des années qui glissent sur une partition ponctuée de silences. Le vieux musicien sait que sa musique tient à un fil. Au fil ténu d'une respiration, le premier chant du monde, mais les vieux musiciens au fond des bars sont fatigués. Leur regard fiévreux brille. Au fond des verres gisent des larmes d'alcool. Tout se trouble. Il est tard et la musique s'estompe.
Merci à "Au Hasard des connivences"
Restent les territoires du rêve à arpenter de jour comme de nuit. Le pouvoir colle aux doigts d’une élite poisseuse, pour d’autres c’est une patate ardente et partout, de nuit comme de jour, le mensonge est roi. Ceux qui veulent remettre de l’ordre par la force, ne font que semer encore plus de désordre, dans la confusion, les plus salauds se remplissent les poches. Ce n’est pas d’ordre dont nous avons besoin, mais d’amour, d’amour et de confiance, pas dans les mots, pas dans les sourires de façade, mais dans les actes.
cg in (c)Ourse bipolaire
Les feuilles sous ses pas, crissent comme du verre. La croix du corbeau pèse lourd et un suaire de glace a figé toute sève. Le ciel est blanc jaunâtre, comme gros de neige. Les chênes fluets semblent bois mort. Tout en marchant, ses pensées ne cessent de revenir à lui. Elle l’avait connu dans l’été d’un lit d’amour, brûlant de fièvre, puis enflé de désir tout au bord de l’automne. Puis l’automne l’avait consumé et elle ne sait déjà plus où elle a jeté ses cendres. Maintenant elle marche et tout en elle n’est que silence et engelures.
cg in Sursis, à tire d'ailes 2017
frisson d'ivoire
pupille insondable
un trouble à peine
lèvres entrouvertes
fleur animale
le regard
avale la lumière
cg in Toboggan de velours
Pendre le linge aux branches du soleil, ramasser les jouets qui jonchent le jardin, champignons étranges et colorés, ranger les pots, les outils rouillés, tailler les roses fanées, les aromatiques, ramasser le bois mort, les têtes noires hérissées de graines des échinacées, abriter les jeunes cactus sur les bords de fenêtre.
cg in Jardin du causse, à tire d'ailes 2004