Les fantômes familiaux, Psychanalyse transgénérationnelle par Bruno Clavier
Petite bibliothèque Payot octobre 2014

247 pages, 8,50 €
Cet ouvrage aborde un aspect plutôt méconnu de la psychanalyse, parce que plus récent aussi, et d’ailleurs en prenant l’exemple familial de Freud lui-même en dernière partie, l’auteur nous fait comprendre pourquoi justement la psychanalyse a d’abord été fermée à cette approche.
Il s’agit donc de l’aspect transgénérationnel (connu en psychologie sous le terme de psychogénéalogie) et de ce qu’on appelle les fantômes familiaux ou comment nos ancêtres continuent à agir en nous, à nous hanter même littéralement, et parfois sur de très nombreuses générations.
« Cette notion a été introduite dans la psychanalyse à la fin des années 1970 par un personnage tout autant poète que psychanalyste, Nicolas Abraham, et par sa compagne, Maria Török. Ces “fantômes” se signalent principalement par la répétition de symptômes, de comportements aberrants, de schémas relationnels stériles provoquant pour certains des difficultés de vie de toutes sortes et des affections psychiques assez graves ».
Comment des non-dits, des problématiques non résolues ou des souffrances non-exprimées par des arrière arrière arrière, voire plus lointains encore, grands-parents ou même oncles et tantes, ressurgissent dans des problèmes parfois très lourds, et souvent dès l’enfance parmi leurs descendants.
De prendre en considération l’aspect transgénérationnel dans la vie d’une famille et en explorant sa généalogie, son histoire et surtout ses secrets, ses silences, leur donnant ainsi la possibilité d’être formulés, permet des guérisons et résolutions de problèmes parfois assez spectaculaires, comme on pourra le voir au cours des très nombreux exemples présentés dans ce livre.
« Le fantôme transgénérationnel est donc une structure psychique émotionnelle résultant d’un traumatisme. Il semble qu’elle soit “expulsée” par l’ancêtre qui n’a pas pu la métaboliser, la dépasser, la transcender. Certains auteurs parlent de “patate chaude”, je préfère évoquer l’image d’une “grenade dégoupillée” : elle peut être transmise de génération en génération sans faire de dégâts visibles jusqu’à ce qu’elle éclate sous la forme de phénomènes pathologiques incompréhensibles ».
On comprendra d’autant plus la nécessité de briser les silences et d’exprimer le plus possible les choses, et surtout les plus douloureuses, afin de ne pas devenir à notre tour un fantôme pour les générations suivantes. Il n’en est pas fait mention dans cet ouvrage, mais on ne peut s’empêcher de regarder ainsi sous un autre angle le culte aux ancêtres des peuples traditionnels, dans lequel il y a sans aucun doute bien plus que de simples rituels archaïques et superstitieux.
Cet ouvrage a donc pour objectif de faire connaître les résultats extrêmement positifs de la psychogénéalogie appliquée en psychanalyse, comme par exemple la déculpabilisation d’un individu qui peut se sentir seul face à des problématiques incompréhensibles, en le réinsérant dans une globalité familiale où chaque membre a pu avoir une part de responsabilité, même très éloignée dans le temps. La psychogénéalogie ouvre des pistes que beaucoup ignorent encore. Le danger serait de perdre de vue totalement le libre arbitre de chacun, de même que les traumas individuels du présent, et de considérer ces fantômes familiaux comme une fatalité à laquelle on ne pourrait jamais échapper, voire les seuls responsables de tous nos problèmes.
« Il est donc important de pouvoir s’occuper des deux sortes de traumas : nos “traumas” personnels et ceux de nos ancêtres que nous portons en nous. Car sans cela, on s’aperçoit alors que ce qui résiste en nous est en fait ce qui ne nous appartient pas : tâche quasi impossible de guérir l’autre en soi sans même savoir qu’il s’agit d’un autre ! (…) Il s’agit alors de tenir compte tout autant d’un inconscient familial que d’un inconscient individuel : si les deux se superposent parfois ou se croisent, il importe tout de même de ne pas les confondre, sous peine de tomber dans des impasses thérapeutiques ».
On peut voir par contre que le fait d’accepter de prendre en compte des liens psychiques et émotionnels qui unissent les membres d’une même famille sur plusieurs générations, sachant de plus que chaque enfant porte en lui deux branches familiales différentes, peut apporter un immense soulagement et ouvrir des voies d’évolution extrêmement positives.
En dernière partie, l’auteur présente les vies mouvementées et dramatiques de Van Gogh, Rimbaud et Freud, donc sous cet angle transgénérationnel, et c’est particulièrement édifiant.
Si on voit l’histoire familiale comme un fleuve, rarement tranquille d’ailleurs, on comprendra qu’en travaillant à la compréhension profonde de son parcours, quel que soit l’endroit d’où l’on travaille, pour améliorer la fluidité du courant, cela agira sur l’ensemble et tout particulièrement en aval.
Cathy Garcia
Bruno Clavier est psychanalyste et psychologue clinicien. Il assure dans l’association du Jardin d’idées, créée par Didier Dumas et Danièle Flaumenbaum, une formation à la psychanalyse transgénérationnelle.
Note publiée sur la http://www.lacauselitteraire.fr/



Perrine Le Querrec
Né en République démocratique du Congo en 1981, Fiston Mwanza Mujila vit à Graz, en Autriche. Il est titulaire d’une licence en Lettres et Sciences humaines à l’Université de Lubumbashi. Il a écrit des recueils de poèmes, des nouvelles et des pièces de théâtre. Il a reçu de nombreux prix dont la médaille d’or de littérature aux Jeux de la Francophonie à Beyrouth. Il est actuellement en résidence d’écriture au TARMAC, la scène internationale francophone (Paris 20ème) pendant toute la saison 2014-2015 dans le cadre du programme régional de résidences en Île-de-France 
Jean-Baptiste Pedini, né à Rodez en 1984. Vit et travaille en région toulousaine. Publication dans de nombreuses revues dont Décharge, Voix d’Encre, Arpa,… Des parutions également chez Encre Vives, Clapàs et -36° édition. Un second recueil publié en 2012, prendre part à la nuit, dans la collection Polder coédité par Gros Textes et Décharge.


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Philip Le Roy est un auteur français de polars, né en 1962 à Toulouse. Autodidacte doublé d'un globe trotteur. Touche-à-tout, il est à la fois adepte des arts martiaux (viet vo dao), bassiste rock à ses heures, ancien publicitaire et auteur de romans (très) noirs depuis 1997.Après Pour adultes seulement, lauréat du Prix du polar de Toulouse et Couverture dangereuse, deux premiers romans noirs, il est révélé en 2005 par le Grand Prix de littérature policière pour Le Dernier Testament, où apparaît pour la première fois Nathan Love. En 2007 paraît La Dernière Arme, deuxième enquête du profiler zen. Ses livres sont publiés dans la collection Points Thriller et sont traduits en Italie, Espagne, Russie, Allemagne, Corée…
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