Lamartine
On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains.
On a un cœur ou on n'en a pas.
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On n'a pas deux cœurs, un pour les animaux et un pour les humains.
On a un cœur ou on n'en a pas.
Je suis une exaltée qui ne comprend la vie que lyriquement, musicalement avec des sentiments beaucoup plus forts que la raison. J’ai une telle soif de merveilleux, et seul le merveilleux a de la puissance sur moi. Le reste, quand je ne peux plus le transfigurer en merveilleux, je le laisse. La réalité ne m’en impose pas. Je ne crois qu’à l’ivresse, qu’à l’extase, et quand la vie ordinaire m’entrave, je m’en échappe par un moyen ou par un autre. Plus de murs.
Je n’ai pas fui ces montagnes.
Mais comment revenir sans bagage vaniteux
Dans le territoire de l’enfance qui vacille ?
in L'éponge des mots
la rue rouillée par la mer
in L'éponge des mots
je garde d’un narval la longue dent
sorcière et je monte sur boucle
l’anneau blanc des atolls
à mes doigts coraliers
Pour moi tout est dérive
in Corps seul amer
Solitude. Je recherche cette division en moi. Je recherche cette tension et ces multiples directions dans ma vie. C’est là l’expression véritable de mon moi. Lorsque je marche seule pendant des heures, je m’accepte telle que je suis. Je ne m’interdis rien et ne laisse pas les autres m’interdire quoi que ce soit. Obéissance au mystère que le journal s’emploie seulement à décrire et non pas à expliquer.
Voici mes dessous blancs,
Symboles de ma mue.
Je n’en ai plus besoin,
Maintenant je vais nue.
Je vais par les forêts
De charmes et châtaigniers,
Je fuis par les clairières,
Je fraie par les rivières
Pour tenter d’apaiser
Le phosphore à mon front,
Pour chérir et cacher
Le tendre et rude affront.
Non, je ne suis plus femme
Et pourtant je suis Vive.
Tu as tué la femme…
À présent je suis Vouivre !
18 août 2012
Nous sommes coupées en deux, songe-t-elle, nous sommes distendues, nous sommes magnifiées. Nous nous asseyons au creux de fontaines d’où l’eau jaillit par trop d’orifices. Nous posons la machine à écrire à même le sol, sous la table de la salle à manger, et vivons là. En sécurité avec le bois au-dessus de nos têtes. Nous restons assises là onze jours et onze nuits de rang, à nous perforer les veines des bras et des jambes. Nous écrivons des poèmes, à l’encre de sang. Nous nous croyons alors justifiées. Nos bras sont infectés. Nous savons bien n’être pas tout à fait à l’image de Dieu. Nous, profusions de trous. Notre genre est monumental. N’est-ce pas d’ailleurs ce que notre sculpture nous raconte ? Nous sommes l’appétit dépourvu de crâne. Nous sommes amputées. Nous enfantons sans maris. Nous donnons naissance à nos bébés dans la solitude absolue, comme une espèce de renégats. Nous n’avons ni tribus ni totems. Aucun rituel de consolation. Lorsque nous naissons ou mourrons, personne n’allume de cierge. Plus personne ne se souvient des litanies, des formules pour invoquer et divertir les dieux. Nous vivons seules. Célibataires durant des décennies. Larguées sur Terre puis désertées. Peut-être sommes nous une mélopée ? Quelqu’un nous a écoutées choir. Peut-être sommes-nous une forme de pluie avilie ?
in Bleu éperdument
Equilibre ? Un rêve impossible pour moi, padre amor. Parce que je suis née sous le signe de Sainte-Thérèse et des grandes courtisanes perverses. Mysticisme de la terre ou du ciel, mais des extrêmes.
…Je suis pauvre et nu, mais je suis le chef de la nation. Nous ne voulons pas de richesse mais nous tenons à instruire correctement nos enfants. Les richesses ne nous serviraient à rien. Nous ne pourrions pas les emporter avec nous dans l’autre monde. Nous ne voulons pas de richesses. Nous voulons la paix et l’amour.
Il y a sur cette terre des gens qui s'entretuent ; c'est pas gai, je sais.
Il y a aussi des gens qui s'entrevivent. J'irai les rejoindre.
Il arrive que des fantômes d'enfants laissent avec confiance leur main
dans la main de l'adulte qu'ils sont devenus. On appelle cela une grâce.
Les Anciens de Saint-Loup (1944)
A l’abri du vent
Sur les sablières
Des moineaux couvant
Religieusement
in Fi d’ailes (Pages insulaires 26)
Jetez-y les os des vieux
Qui ont des trous
Jetez-y les os transparents des enfants,
Jetez-les vers le berceau des chants
Au fond de la mer, où ils sont nés
Pour tenter de bloquer les vagues
Qui ne cessent de s’agiter.
traduit par Michèle Duclos depuis la version anglaise
In Traversée n°68, mai 2013
J’aime les mots qui rabotent la peau.
in Souffles